Thon Maker, le « Sudanese Freak » débarque à Milwaukee

Les Bucks ont surpris tout le monde en draftant l'énigmatique Thon Maker avec le 10e pick lors de la Draft 2016.

Thon Maker, le « Sudanese Freak » débarque à Milwaukee
Les Milwaukee Bucks n'ont jamais fui devant un bon gros pari ces dernières années. On se souvient du petit tollé causé par la Draft de Giannis Antetokounmpo, un joueur que personne n'avait vraiment vu en action. Depuis, le "Greek Freak" a prouvé que les scouts du Wisconsin faisaient partie de plus malins de la ligue. C'est avec un étonnement à peu près aussi grand que les fans des Bucks ont vu Thon Maker descendre des tribunes du Barclays Center pour revêtir la casquette de leur franchise avec l'étiquette du... 10e choix ! Phénomène de Youtube depuis quelques années déjà, le géant d'origine soudanaise avait été déclaré éligible pour cette promotion sans avoir joué à la fac, grâce à sa présence dans un lycée préparatoire de l'Ontario. Mais personne ou presque ne s'attendait à le voir monter l'estrade avant la fin du 1er tour. Il y a une bonne raison à cela. Maker, malgré des qualités exceptionnelles pour son physique, ne semble pas prêt à avoir un réel impact dans la ligue dès aujourd'hui. En le draftant aussi haut, Jason Kidd et son staff ont misé sur son potentiel et sur la possibilité qu'il devienne une sorte de Kevin Garnett 2.0 ou, au moins, qu'il connaisse une progression aussi rapide que le "Greek Freak". La perspective de le voir évoluer sur le terrain en même temps qu'Antetokounmpo, Jabari Parker et Khris Middleton est d'ailleurs assez intrigante et le look de ces Bucks devient clairement futuriste. Jugez plutôt son aisance balle en main.

Une grosse confiance en lui

Quelques interrogations subsistent évidemment autour de l'intérieur de 2m16 (pour 98 kg seulement), qui a fui la guerre civile au Soudan avec sa famille pour gagner l'Australie à l'âge de 6 ans. Physiquement, Maker a toujours surdominé les catégories au sein desquelles il a évolué, au point que des rumeurs de falsification de son âge ont fleuri (24 ans au lieu de 19). Mais c'est dans une ligue bien plus musclée et intense qu'il va devoir s'exprimer sans cet avantage auquel il a été habitué. Sa présence dans la rotation des Bucks la saison prochaine dépendra probablement de ce qu'il montrera en Summer League et durant le training camp, mais il n'est pas à exclure que l'intéressé débute sa carrière aux Etats-Unis en D-League. Sa sélection aussi haut dans le tableau avait été prédite par Chad Ford d'ESPN plus tôt dans la soirée, mais les observateurs sur place ont tout de même fait les gros yeux en le voyant serrer la main du Commissionner devant des joueurs attendus à se place parmi les lottery-picks.
"Quand je suis passé devant ces gars présents dans la Green Room, je sais que certains m'ont regardé bizarrement", a expliqué un Maker confiant dans ses capacités. "Mes faiblesses ? Je n'ai rien qui me vienne à l'esprit. Je verrai ce que les gens considèrent comme une faiblesse une fois que j'aurais commencé à jouer ici".
Le garçon a de l'assurance et cela se voit dans chacune de ses interventions. Il a jusqu'ici toujours su gérer l'attention autour de lui et ce ne sont pas quelques micros et caméras supplémentaires qui vont l'effrayer. Dans deux ou trois ans, c'est peut-être tout Milwaukee qui se frottera les mains de pouvoir observer un autre phénomène de la nature sur le parquet du Bradley Center.