Comment transformer Aaron Gordon en Paul George

Les attentes sont élevées autour d'Aaron Gordon. Son nouveau coach Frank Vogel veut en faire un poste 3 d'élite. Il y a du boulot, mais l'ambition est là du côté du Magic.

Comment transformer Aaron Gordon en Paul George
Frank Vogel ne voulait pas quitter l'Indiana. Larry Bird l'a assez fait comprendre au moment d'officialiser la nouvelle, expliquant que Vogel l'avait plus ou moins supplié pendant 30 minutes de ne pas se séparer de lui... Désormais à Orlando, l'intéressé a un nouveau projet aussi excitant que complexe face à lui : faire du Magic une équipe compétitive sans la présence d'une superstar et après un lifting estival intrigant. [superquote pos="g"]"Si Ibaka n'était pas là, Aaron serait mon poste 4".[/superquote]On peut légitimement se demander comment Nikola Vucevic, Serge Ibaka et Bismack Biyombo vont réussir à cohabiter sans aigreur face à d'éventuelles limitations tactiques ou de temps de jeu. Ou pourquoi le GM Rob Hennigan, qui pensait faire d'Aaron Gordon le poste 4 titulaire, a recruté de cette manière et contraint Vogel à l'utiliser à l'aile avec Jeff Green et son surprenant contrat à 15 millions de dollars pour lui mettre la pression. Une donnée à laquelle le nouveau maître des lieux est bien décidé à s'adapter. Mieux, Vogel a une idée très précise de ce qu'il compte faire avec Gordon, pièce-maîtresse du futur qu'il envisage pour la franchise floridienne.
"Si Serge Ibaka n'était pas là, Aaron Gordon serait mon poste 4. Mais Serge est là et Aaron va jouer au poste 3. On va faire en sorte qu'il ait très souvent la balle", a-t-il prévenu sur ESPN.
Et Vogel de dévoiler son plan et une comparaison un peu... audacieuse.
"Nous allons utiliser Aaron Gordon comme Paul George".
[superquote pos="d"]"Le small ball ? On peut botter le cul des adversaires dans la peinture".[/superquote]Tout un programme. En termes de qualités athlétiques pures, l'ancien de la fac d'Arizona n'a rien à envier à l'ailier de Team USA. Il suffit de voir avec quelle aisance il monte au panier, que ce soit en concours ou en plein match. Mais pour le reste, difficile pour l'heure de comparer Gordon, qui va débuter sa troisième saison en NBA et George, dont l'arsenal offensif et défensif est l'un des meilleurs de toute la NBA. Aaron Gordon n'a pas encore un shoot aussi fiable que celui de Paul George ou même de celui de la plupart des autres ailiers "shooteurs" de la ligue. Le garçon paraît capable de progresser à vive allure, mais le chantier est important. Idem pour le profil de manieur de ballon qu'il souhaite le voir adopter pour soulager un peu Elfrid Payton et Evan Fournier. Il ne s'est encore jamais retrouvé dans la situation de chef d'orchestre sur plus d'une séquence ou deux par match.
"Je sais que le coach veut que je devienne une sorte de troisième arrière. J'aurai plus de responsabilités et plus souvent la balle dans les mains, mais ça me va très bien et je suis prêt à m'adapter".
Si l'on considère qu'Aaron Gordon a le potentiel pour acquérir ces compétences, le Magic pourra alors devenir une escouade à la fois grande, athlétique et mobile, avec Gordon, Ibaka et Biyombo capables de switcher en défense et de faire régner la terreur autour de leur cercle, laissant à Vucevic la tâche de scorer en sortie de banc. Des caractéristiques similaires à celles du Thunder depuis des années et qui ont bien failli permettre à OKC de battre Golden State en finale de l'Ouest l'an dernier. Une sorte d'antidote au small-ball que Frank Vogel revendique.
"Nous vivons une ère de small-ball en NBA. Mais je pense qu'avec l'effectif que l'on a, on peut botter le cul de nos adversaires dans la peinture", a lancé Vogel.

Plus de pression aussi sur Evan Fournier

Dans son dernier article, Zach Lowe d'ESPN définit le Gordon de la saison passée comme une "version moins aboutie" de Draymond Green. Une comparaison étonnante mais assez juste, tant "AG" parvenait à provoquer des fautes, à finir facilement près du panier et à distribuer le jeu lorsqu'il évoluait au poste 4. Ses lacunes en attaque étaient évidemment moins pénalisantes pour l'équipe lorsqu'il occupait la raquette et que trois joueurs pouvaient dégainer dans le périmètre. Elfrid Payton étant un shooteur médiocre, cela mettra plus de pression sur Evan Fournier, nouvelle gâchette principale, et évidemment sur Gordon, sommé de montrer des progrès rapidement à mi-distance et à 3 points pour ne pas faire du Magic une équipe complètement inoffensive au large. Imaginer Aaron Gordon se transformer en Paul George est très probablement une utopie, mais le simple fait que Frank Vogel ait ces standards pour le jeune joueur du Magic est un signe fort pour lui. La confiance qui lui est accordée à Orlando depuis sa Draft en 4e position en 2014 n'a peut-être jamais été aussi grande et à lui désormais de s'en montrer digne en jouant un rôle prépondérant dans le retour de la franchise en playoffs. http://www.dailymotion.com/video/x4m7kpa_les-10-plus-beaux-dunks-d-aaron-gordon-en-2015-2016_sport