Stephen Curry masque les lacunes des Warriors

Les Golden State Warriors ont assuré l'essentiel lors de leur entrée en playoffs contre New Orleans mais ils devront progresser dans certains secteurs du jeu lors des prochains matches.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Têtes de série et ogres de la Conférence Ouest, les Golden State Warriors ont remporté le premier match de la série qui les oppose aux New Orleans Pelicans. Les joueurs de Steve Kerr ont compté jusqu’à 25 points d’avance et ils se sont finalement imposé de moins de dix points (106-99 au buzzer final). La victoire était essentielle et c’est ce que l’on a retenu. La performance de Stephen Curry, auteur de 34 points en 40 minutes, a elle aussi fait les gros titres. Peut-être même un peu trop. Car derrière cette nouvelle prestation d’exception de l’un des candidats pour le trophée de MVP, les Warriors ont affiché quelques lacunes inhabituelles.

Klay Thompson en dedans

[caption id="attachment_207751" align="alignleft" width="300"] Klay Thompson doit en faire plus en attaque lorsque Stephen Curry est sur le banc.[/caption] Si le plus célèbre des Splash Brothers a fait un carton, son compère All-Star du backcourt n’a pas été en reste avec 21 points – deuxième meilleur marqueur de l’équipe – mais à 6/17 aux tirs. Maladroit, Klay Thompson n’a pas su prendre le relais de son leader quand son dernier s’est reposé sur le banc et c’est justement à ce moment-là que les Pelicans ont refait surface au tableau d’affichage. Il est d’ailleurs le seul joueur du cinq majeur à présenter un différentiel négatif (-6). Les Warriors attendent plus de lui.
« Je ne vais pas forcer des tirs parce que Steph est sur le banc. Je cherche à jouer juste et à prendre le meilleur tir possible », expliquait l’intéressé après la rencontre.
[superquote pos="d"]"Je ne vais pas forcer des tirs parce que Steph est sur le banc." Klay Thompson[/superquote]Son raisonnement est judicieux et difficilement critiquable. Mais toujours est-il que Klay Thompson s’est imposé cette saison comme la deuxième star de l’effectif de Golden State. Il est en charge du scoring lorsque Curry prend soin de reposer son corps sur le banc. Le jeune homme a passé un cap en attaque au cours des derniers mois. Il est plus à l’aise balle en main – notamment lorsqu’il reçoit la balle en rythme – et il a développé un arsenal intéressant dos au panier. Il doit provoquer son vis-à-vis afin de déstabiliser la défense adverse et de créer ainsi des opportunités pour les autres joueurs de Golden State présents sur le parquet.
« Je sais que certains aimeraient que je marque plus de points. Mais nous avons plein de joueurs talentueux dans cette équipe et je n’ai pas besoin de tout faire tout seul », insistait Klay Thompson.
Les temps de repos de Stephen Curry auront tout de même coûté cher aux Warriors. Le staff devra trouver une solution pour aligner l’équipe la plus performante possible sur le parquet lorsque le meneur All-Star est sur le banc afin d’éviter d’épuiser Curry dès le premier tour, d’autant plus qu’il est historiquement sujet aux blessures.

Le banc des Warriors aux abonnés absents

[caption id="attachment_128132" align="alignleft" width="300"] Andre Iguodala est le seul joueur du banc à avoir eu un impact lors du premier match.[/caption] Les mauvais passages des Warriors s’expliquent aussi par l’inefficacité du banc lors du premier match contre les Pelicans. Les remplaçants de New Orleans – un Jrue Holiday sur une jambe, un Ryan Anderson à la rue, Dante Cunningham, Alexis Ajinça et Norris Cole – se sont montrés plus productifs que ceux d’Oakland ! Seul Andre Iguodala a su répondre présent en cumulant 8 points, 4 rebonds et 3 passes en 31 minutes. Ses collègues ont été inexistants ou inutilisés. Leandro Barbosa n’a pas marqué le moindre point, Shaun Livingston était dépassé et Marreese Speights, précieux en cours de saison, a joué moins d’une minute. On attend plus d’un banc qui est pourtant l’un des plus redoutables de la NBA sur le papier. Steve Kerr a d’ailleurs prévu d’élargir un peu plus sa rotation tout au long de la série.

Qui pour défendre sur Anthony Davis ?

[caption id="attachment_209503" align="alignleft" width="300"] Anthony Davis a inscrit 35 points pour son premier match en PO.[/caption] A priori, le coach des Warriors a désigné deux joueurs chargés d’éteindre du mieux possible la nouvelle superstar NBA : Draymond Green et Andrew Bogut, deux candidats au trophée de DPOY (defensive player of the year). Le premier nommé s’est vu confier cette tâche une majeure partie de la soirée et il a plutôt tenu le coup malgré son déficit de centimètres. Green a bien défendu sur Unibrow pendant les trois premiers QT, le limitant à 15 points et 1 rebond. Davis a finalement accéléré le rythme dans le dernier quart – 20 pts et 6 rbds sur la période – laissant une défense de Golden State sans solution.
« C’est une superstar. Vous savez qu’il y aura un moment où il sera injouable », racontait Draymond Green. « Vous essayez de le contenir du mieux possible. On sait qu’il trouvera un moyen pour marquer. Mais il faut continuer à essayer. »
Esseulé, Anthony Davis a promis d’être encore plus agressif lors du prochain match. De quoi pousser les Warriors à se méfier : Brow ne se fera pas sweeper sans combattre. Pour espérer passer le premier tour sans trop d’encombres (ou plutôt pour se rassurer), les Californiens devront pratiquer un meilleur basket global lors des rencontres à venir.
« Je nous donnerai un B- ou un C+ pour notre prestation car il y a plein de choses que nous pouvons mieux faire », avouait Green.
Vainqueurs de 67 matches en saison régulière, meilleure défense et deuxième meilleure attaque du championnat, les Golden State Warriors nous ont habitués à dominer aisément leurs adversaires. L’heure est venue de faire de même en playoffs, surtout s’ils ambitionnent « le titre ou rien » comme l’affirmait Stephen Curry avant le début des hostilités…
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