Le yo-yo flip, ce dribble qui fait tourner les têtes

Sur les parquets NBA, un nouveau dribble est particulièrement apprécié par les meneurs et autres dribbleurs. Son nom ? Le « yo-yo flip ». Tout droit venu de la rue, le geste a désormais bien des adeptes.

Guillaume RantetPar Guillaume Rantet | Publié  | BasketSession.com / PERFORMANCE / Skills Academy
Le yo-yo flip, ce dribble qui fait tourner les têtes
Sur un terrain en bitume, un jeune homme répète un move. Tout seul. Entouré de palmiers, il effectue, durant une minute, le dribble dont tout le monde parle. Pas pour s'entraîner, mais pour montrer aux abonnés de sa chaîne YouTube ce geste bien particulier. Celui qui officie sous le pseudo « The Professor » effectue en réalité le « yo-yo flip ». La nouvelle recette à succès des dribbleurs de la Ligue. Si le nom du fameux dribble est tiré du célèbre jeu pour enfant, c'est parce qu'il s'agit tout simplement du même principe : en donnant un effet spécial à la balle, le jeune homme la voit revenir à lui après l'avoir éloigné avec sa main. L'objectif ? Faire croire aux défenseurs que la balle va ailleurs. Qu'elle est destinée à un coéquipier. Puis miser sur cette feinte pour obtenir le temps de shooter. Une tactique qui a déjà fait tourner beaucoup de têtes. https://www.youtube.com/watch?v=E6zRGC2tgb0 Retour sur les parquets NBA. En 2006, plus précisément. David Stern et la Ligue décidaient de changer de ballon. Terminée la traditionnelle balle en cuire, place au ballon en microfibres. Une décision très vite controversée : les joueurs, qui n'avaient pas été consultés par la Ligue, se plaignent de coupures aux mains. David Stern dit stop. L'expérience n'aura duré que deux mois. A l'époque, Chris Paul fait ses grands débuts chez les Hornets. Lui plus que les autres sait remarquer tous les avantages à tirer d'un tel équipement :
« Ils avaient changé la matière des ballons, en fait je pouvais le jeter loin, très loin de moi, et il revenait toujours. »  

L'arme fatale

Comme le jeune homme sur son terrain tout droit sorti d'une série américaine, Chris Paul va donc jouer au professeur. Devenant le pionnier d'un dribble dévastateur. Car le « yo-yo flip » ne s'applique pas qu'en streetball : les meneurs de la Grande Ligue, Chris Paul le premier, ont vite compris qu'il constituait une arme redoutable. Au point qu'on ne compte plus les fins techniciens qui se sont déjà essayés à cet art. John Wall, Jeff Teague ou encore Kyrie Irving ont succombé à son charme. Ce qui en a déconcerté plus d'un : Mike Breen, d'ESPN, a ainsi déclaré avoir pensé que John Wall avait perdu le contrôle du ballon lorsque le meneur des Wizards effectuait le geste. [html][/html] Même les plus jeunes s'y sont mis. Si Zach LaVine s'est surtout fait remarquer durant le concours de dunks, il a également profité du All-Star Game pour réaliser le dribble en plein Rising Stars Challenge (même s'il a enchaîné derrière sur un très vilain dribble à deux mains...). [html][/html] Tous, amateurs de petits espaces, savent désormais faire rebondir la balle pour faire croire qu'elle va ailleurs quand elle ne fait en réalité que revenir à l'envoyeur. Véritable Bible pour les casseurs de jambes, le « yo-yo flip » régale aussi les spectateurs. Et désespère les défenseurs. A l'image de Luis Scola, qui ne sait toujours pas si le talent de John Wall relève de la magie, ou s'il fut victime d'un somnifère lors de son face à face avec le meneur. En novembre dernier, le joueur des Bulls subissait en effet les agissements de Wall. Placé entre Marcin Gortat et le meneur des Wizards après qu'ils ont joué le pick-and-roll, il bien cru que Wall se débarrassait du ballon pour l'offrir à son coéquipier. Grossière erreur : John Wall ne faisait qu'utiliser le move. S'offrant le temps nécessaire pour un layup. [html][/html] Car c'est le grand avantage qu'offre le dribble : face à une défense resserrée laissant peu d'opportunité sur les pick-and-roll, le meneur peut feinter, avec ce dribble, une passe pour le porteur d'écran qui coupe au cercle. Écartant ainsi ses adversaires. Puis effectuer un jump-shot, un floater ou un layup.  

Né sous X

Quel joueur détient la paternité du « yo-yo flip » ? A vrai dire, les joueurs ne sont pas d'accord sur ce point. Voire s’écharpent sur le sujet. John Wall dirait souvent qu'il fut le premier, en 2008, alors à l'Université, à avoir eu l'idée.
« Il essaie de dire que c'est lui », déclare Jeff Teague, non sans se moquer. Puis d'ajouter : « Je n'ai pas de problème avec ça. »
Pour un autre joueur des Hawks, Paul Millsap, il n'en fait aucun doute : CP3 est le paternel du « yo-yo flip » :
« C'est lui l'inventeur. »
De son côté, John Wall, accusé de vouloir sans cesse être à l'origine du move, réfute :
« Je ne vais pas dire que c'est moi. Je l'utilise seulement » explique le meneur de Washigton, qui parle tout de même du geste comme s'il lui appartenait : « Tout le monde tente de faire mon move, mais Paul le fait depuis longtemps. »
Pour la plupart des joueurs, excepté John Wall, Chris Paul serait donc le géniteur du dribble. Le premier à l'avoir importé en NBA. Même constat du côté de Patrick Berverley, des Houston Rockets :
« J'ai vu Chris Paul l'utiliser il y a quelques années, mais pas récemment. »  

Ceux qui ont échoué

Le « yo-yo flip » n'est pas pour autant pour tout le monde. Effrayés par la possibilité de perdre bêtement la balle, certains joueurs ne veulent pas tenter le coup. Notamment Damian Lillard :
« J'ai réalisé à quel point c'était difficile à l'entraînement. Ça a mal tourné. »
C'est aussi le cas d'Isaiah Thomas, qui n'est pas non plus maladroit la balle à la main mais ne s'est pas encore lancé :
« Je ne l'ai pas encore fait parce que je sens que je vais perdre la balle. »
Alors le « yo-yo flip » relève-t-il du génie ? Pas pour Brandon Knight, qui ne veut pas emboîter le pas à tous les autres  :
« Ce n'est pas l'un des moves dont j'ai besoin. »
Les défenses sont néanmoins prévenues : les apparences sont parfois trompeuses. Via sbnation
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