Les Grizzlies, une équipe plus forte avec un All-Star sur le banc

Zach Randolph est l'un des meilleurs joueurs des Memphis Grizzlies. Pourtant, cette saison, il débutera les matches sur le banc. Et c'est logique.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Analyse
Les Grizzlies, une équipe plus forte avec un All-Star sur le banc
Il y a à peine trois ans, Zach Randolph était encore un All-Star. Dans quelques jours, au coup d'envoi de la saison des Memphis Grizzlies, il sera sur le banc de touche, remplacé numériquement par JaMychal Green. Un ailier de 26 ans qui pesait à peine plus de 7 points et moins de 5 rebonds par rencontre l'an passé, contre 15 pions et 7 prises pour un "Z-Bo" dont les statistiques ont à peine bougé depuis sa dernière invitation au match des étoiles en 2013. Bienvenue dans la NBA moderne. La ligue des trois-points, du jeu rapide, du pace-and-space. Les Grizzlies étaient encore une exception il y a trois saisons. Ils veulent désormais rentrer dans le moule des Golden State Warriors.
"Ne tournons pas autour du pot. Faire jouer (Gasol) et Zach ensemble sur le terrain n'est pas pas la bonne formule pour mettre du rythme. Alors pourquoi se casser la tête ?" Interroge David Fizdale, le coach nommé à la tête de l'équipe suite au départ de Dave Joerger cet été. "C'est pour ça que je suis directement allé voir Zach. Et je ne dis pas qu'ils ne joueront jamais ensemble pendant la saison. Il y a des équipes contre lesquelles j'aurais envie d'envoyer mes deux intérieurs pour affronter les leurs. Mais on va s'assurer que l'on puisse jouer vite, au rythme qui convient à notre [nouveau] style de jeu, dès les débuts de match."
Natif de Marion, Indiana, au début des années 80, Randolph, 35 ans, a brillé à une époque où le tir à trois-points était marginalisé. Il est un mec tout ce qui a de plus à l'ancienne. Vraiment à l'ancienne. Bon, honnêtement, tout cet article a été dans l'unique but de caser cette photo quelque part, vous pouvez retourner vaquer à vos occupations.  [superquote pos="d"]"Marc et Zach ensemble, pas la bonne formule." Le coach[/superquote]Le vétéran a tout fait à l'envers. Il prenait des tirs lointains, souvent juste pour le délire, au début des années 2000, sous les couleurs des Clippers et des Knicks, alors que les intérieurs étaient invités à jouer des coudes au postes bas. Ce qu'il faisait aussi. Et plutôt très bien. Quand il s'est mis à arrêter de déconner - il a divisé par cinq sa consommation de shoots à trois-points entre 2009 et 2016 - la NBA a fini par s'orienter vers le jeu rapide et le tir extérieur. Un profil auquel il ne correspond pas ou plus, maintenant que sa grande carcasse, rouillée par des années de bagarre sous les cercles, est dans l'incapacité de cavaler d'un bout à l'autre du parquet pour jouer toutes les contre-attaques, se poster dans un corner ou défendre sur un ailier hybride de 2,11 bien plus mobile et agile que lui. Trop vieux pour ces conneries, il va sortir du banc.

Zach Randolph peut viser le trophée de meilleur sixième homme

  Dans un élan d'honnêteté - et de courage - et de bon sens - son coach lui a avoué qu'aucune équipe ne lui filerait plus le contrat réservé à un titulaire et qu'il était temps qu'il s'acclimate pour de bon au rôle qui sera le sien jusqu'à la fin de sa carrière. Une expérience déjà tentée par Dave Joerger sur une dizaine de matches l'an passé, avant que les blessures à répétition des Grizzlies le contraignent à relancer sa star dans le cinq. Les statistiques de Zach Randolph en sortie de banc étaient à peine inférieures à celles qu'il alignait lorsqu'il débutait les matches - 14,1 points et 7,7 rebonds en 15 matches débutés dans la peau d'un sixième homme contre 15,6 points et 7,8 rebonds quand il est titulaire (53 matches) - alors qu'il jouait quatre minutes de moins. Il était aussi plus efficace avec un meilleur pourcentage de réussite en sortie de banc (51% contre 46%). [superquote pos="d"]"Je veux qu'il démonte tout dans ce deuxième cinq."[/superquote]Si son profil n'est plus adapté à la NBA actuelle, "Z-Bo" est encore bien trop fort pour que les intérieurs remplaçants ne soient en mesure de le stopper quand il est servi au poste bas.
"On vise déjà le trophée de meilleur sixième homme. Je veux qu'il démonte tout dans ce deuxième cinq. J'ai besoin qu'il soit un leader."
Randolph n'était pas le seul à gagner en efficacité en sortant du banc. C'est toute son équipe qui se portait mieux. Selon NBA.COM, les Grizzlies affichaient un meilleur net rating - la différence entre les points marqués et encaissés sur cent possessions - quand leur ancien All-Star n'était pas dans le cinq majeur en début de partie. Son changement de rôle profite au spacing mais il apporte aussi un meilleur équilibre aux Grizzlies.
"Zach a un rôle très important pour cette équipe en sortant du banc. Chaque été, tout le monde se disait que l'on avait pas de gars capable de scorer en sortie de banc. Maintenant ce n'est plus le cas. On a un scoreur sur lequel on peut se reposer dans le deuxième et c'est Zach."
C'est l'évolution logique pour Zach Randolph, dont la carrière est déjà bien remplie. A titre de comparaison, Greg Monroe, un joueur beaucoup plus jeune, est condamné à lui aussi démarrer sur le banc s'il ne trouve pas un moyen de s'adapter aux nouvelles exigences de la NBA. Pour en revenir à Memphis, les Grizzlies seront l'une des équipes à suivre au sein de la Conférence Ouest.
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