Comment Patrick Ewing a bien failli créer la première superteam des Warriors

Comment Patrick Ewing a bien failli créer la première superteam des Warriors

Bien avant Steph Curry, KD, Klay et Draymond, Patrick Ewing aurait pu créer la première superteam de l'histoire des Golden State Warriors.

Théophile HaumesserPar Théophile Haumesser  | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / G.O.D.

Quand on pense aux superteams du côté des Golden State Warriors, on pense bien entendu au line-up de la mort de Stephen Curry, Klay Thompson, Draymond Green, Kevin Durant et Andre Iguodala. Et pourtant, la première édition de ce style est passée tout près de s'articuler autour de Patrick Ewing et du trio d'artificiers Tim Hardaway, Mitch Richmond et Chris Mullin, le légendaire Run TMC.

L'info n'est pas neuve, mais elle est magnifiquement racontée dans le podcast "Shattered: Hope, Heartbreak & The New York Knicks" animé de main de maître par Chuck D, de Public Enemy.

Pour remettre les choses en contexte, il faut remonter au printemps 1991, avant l'arrivée de Pat Riley à la tête des New York Knicks. Le contrat en cours de Patrick Ewing était alors sur le point d'arriver à son terme et celui-ci comportait une clause très particulière.

"Dans son contrat, il était stipulé que si Patrick ne figurait pas dans le Top 4 des plus gros salaires de la ligue, il pourrait devenir free agent", raconte Dave Checketts, qui venait tout juste de quitter le Utah Jazz pour devenir président des Knicks.

Et l'agent de Ewing, David Falk, pensait bien profiter de cette opportunité pour faire en sorte que son joueur rejoigne les Warriors, ce qui aurait été un total désastre pour les Knicks qui auraient été contraints de voir partir leur franchise player sans rien recevoir en retour et qui n'auraient probablement pas pu convaincre Pat Riley de les rejoindre.

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Le plan de David Falk est clair : aller voir les Warriors et les pousser à renégocier à la hausse le contrat de Chris Mullin de façon à éjecter Ewing du Top 4 des plus gros salaires et lui permettre de devenir free agent, avant de le signer à leur tour. Pour cela, l'idée était de proposer à Mullin un contrat de 50 millions de dollars sur cinq ans, une somme colossale à l'époque.

Un plan qui semblait ravir tout le monde : Patrick Ewing, qui avait l'impression de gâcher son talent à New York après avoir joué pour cinq coaches différents en six saisons décevantes ; David Falk qui avait une occasion en or de faire grimper la cote et le salaire de son joueur ; et les Golden State Warriors qui auraient alors pu ajouter à leur arsenal offensif affolant, la présence intérieure et la défense de l'un des tous meilleurs pivots de la ligue.

"Ce que vous faites est une honte, je suis au courant de tout et j'aurai votre tête." Dave Checketts

Le problème, c'est que Dave Checketts n'était pas né de la dernière pluie et qu'il n'avait pas du tout l'intention de voir son dream job tourner au cauchemar avant même avoir eu le temps de défaire ses valises. Alerté des manigances de David Falk par l'agent de Charles Oakley, Checketts a alors décroché son téléphone pour mettre l'un des plus gros coups de pression de l'histoire aux propriétaires des Warriors.

"Je les ai appelés et je leur ai dit ceci : "Hé les gars, je voulais simplement vous dire ça : la seule chose que j'ai ici, c'est une armée d'avocats.

Je sais très bien ce que vous êtes en train de faire et si vous parvenez à convaincre Mullin de changer son contrat vous aurez alors interféré dans la relation contractuelle que nous entretenons avec Patrick Ewing, qui est notre atout le plus précieux.

Et le préjudice que vous nous aurez alors causé dépasse tout ce que vous pouvez imaginer. Si ce devait être le cas, je vous promets solennellement que je vous poursuivrai devant les tribunaux aussi longtemps qu'il le faudra, même si ça veut dire que votre équipe ne rejouera plus jamais au basket.

Vous allez m'avoir sur le dos et si vous pensez que je suis juste un gentil mormon d'Utah, je vous préviens que ce que vous faites est mal, que c'est une honte, que je suis au courant de tout et que j'aurai votre tête."

Golden State s'est dégonflé."

Tout ceci étant réglé, les New York Knicks ont pu reprendre le cours de leur histoire et devenir l'une des équipes les plus compétitives et dures des années 90, mais ça donne le vertige de penser à toutes les conséquences qu'un départ de Patrick Ewing pour les Golden State Warriors aurait pu engendrer...

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