Racisme contre Loïc Akono : Charleville condamné à finir la saison à huis clos

La FFBB a sévi dans l'affaire Loïc Akono. Charleville jouera tous ses matches à domicile à huis clos jusqu'à la fin de la saison.

Racisme contre Loïc Akono : Charleville condamné à finir la saison à huis clos

UPDATE : La FFBB a durement sanctionné le club de Charleville-Mezières jeudi, à la suite de ses conclusions sur l'affaire des injures racistes contre Loïc Akono. Les Ardennais joueront à huis clos à domicile jusqu'à la fin de la saison. Un texte condamnant tout propos raciste sera lu à haute voix avant chaque rencontre officielle de LFB et LNB durant l'intégralité du mois de février.

On attend désormais des nouvelles du spectateur incriminé et une sanction plus individualisée.

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31/01 : La FFBB a ouvert une enquête et un dossier disciplinaire pour étudier l'incident survenu à Charleville. Les injures à caractère racistes subies par Loïc Akono ont de bonnes chances de ne pas rester impunies. La Fédération a rappelé dans un communiqué qu'elle souhaite appliquer une tolérance zéro concernant les incivilités, violences et comportements anti-sportifs lors des rencontres disputées sur le territoire.

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30/01 : Ce n'est pas parce que l'incident s'est produit en N2 qu'il ne faut pas en parler. Loïc Akono, l'ancien meneur du BCM et de Nanterre, entre autres, a été victime d'injures à caractère raciste ce weekend avec son club de Metz, en quatrième division. Sur le parquet de Charleville-Mézières, un spectateur a lancé à Akono "relève-toi, bonobo", alors qu'il se trouvait au sol après une chute spectaculaire.

Lorsqu'il s'est relevé, aidé par un coéquipier qui lui a confirmé qu'il n'avait pas la berlue, pour confronter son agresseur, le joueur de 35 ans s'est vu demander par l'un des arbitres de reprendre le jeu. Après quelques minutes de flou et clairement sous le choc de ce qui venait de se produire, Loïc Akono a finalement quitté le terrain vers la fin du troisième quart-temps et a regagné les vestiaires. Le spectateur, lui, a tranquillement pu assister à la fin du match.

Interrogé par BeBasket après la rencontre, Akono était partagé entre la sidération et la colère. En effet, l'un des arbitres a entendu les propos racistes tenus à son encontre, mais ça n'a pas entraîné l'arrêt du match. On peut aussi se demander si les coéquipiers du Messin n'auraient pas eux aussi dû quitter le terrain en solidarité, tant que l'individu n'avait pas été appréhendé.

"L'arbitre arrive sur l’action, m’indique qu’il a entendu, mais me dit de garder mon calme, que le jeu va reprendre. Moi, je ne pouvais pas laisser le jeu reprendre. J’avais envie de parler avec ces gens-là, de leur adresser un petit mot. Donc je vais vers eux en leur disant : « Moi je suis un bonobo ? Moi je suis un bonobo ? » À ce moment-là, l’arbitre me dit qu’il ne faut pas parler avec les gens du public, que ça va se retourner contre moi, que je vais me prendre une faute technique.

À partir de là, c’est allé très vite. Mon coach m’a sorti. En une fraction de seconde, j’ai réalisé qu’on m’avait insulté de bonobo et que c’est comme si l’on m’avait coupé la langue derrière, en me disant que je n’avais rien le droit de dire, de faire et que je devais encaisser pour continuer à jouer tranquillement. J’ai donc pris la décision de quitter le terrain et je suis resté sur cette position-là. J’avais envie de marquer les esprits, marquer le coup".

Et on le comprend ! On espère qu'il y aura des suites à cette affaire, que le spectateur sera retrouvé et condamné, mais aussi que cela incitera à une gestion plus ferme autour d'incidents aussi déplorables. Un match doit pouvoir être stoppé, définitivement s'il le faut, quand des arbitres ou des acteurs du match certifient qu'ils ont entendu des propos racistes.