Kevin Durant aux Warriors : 5 raisons d’être dégoûté

L'arrivée de Kevin Durant aux Golden State Warriors vous excite au plus haut point ? Pas nous et voici 5 raisons de vous le faire comprendre.

Kevin Durant aux Warriors : 5 raisons d’être dégoûté

C'est un move petit bras

Pour la première fois depuis 1927, on est plutôt d'accord avec un parti pris de Stephen A. Smith. C'est dire dans quel embarras nous met Kevin Durant... Le journaliste d'ESPN a expliqué que selon lui, la décision de "KD" était la plus faible de la part d'une superstar dans l'histoire de la ligue. "Il rejoint l'équipe qui l'a battu l'an dernier. Une équipe déjà forte, déjà construite et déjà championne..." [caption id="attachment_331603" align="alignright" width="318"] Stephen A. Smith, l'ennemi juré de "KD".[/caption] On peut comprendre que l'ailier All-Star ait voulu changer d'air ou connaître un nouveau défi, c'est humain. On aurait compris qu'il signe à Boston, une équipe jeune et en reconstruction ou, à un degré moindre vu le talent vieillissant mais déjà présent, à San Antonio, puisqu'il n'y a pas de crai contentieux sportif entre le Thunder et les Celtics ou même entre OKC et les Spurs. Mais le voir s'allier à Stephen Curry, Klay Thompson et Draymond Green, trois gars qui lui ont infligé l'une des pires déceptions de sa carrière il y a seulement quelques semaines, c'est clairement le choix de la facilité et presque indigne du compétiteur que l'on pensait connaître. On sait que LeBron l'a déjà fait dans un autre contexte il y a 6 ans, mais on est toujours surpris de voir un athlète de ce niveau ne pas tenter d'y arriver avec les moyens dont il dispose. Michael Jordan, Magic Johnson et Larry Bird ont toujours dit qu'ils n'auraient jamais pu changer d'équipe pour gagner un titre ailleurs. On regrette que les stars actuelles n'aient pas les mêmes scrupules.

Le duo KD-Westbrook va nous manquer

On ne sait pas si Kevin Durant et Russell Westbrook auraient réussi à gagner un titre de champion ensemble et leur association était parfois frustrante, autant pour les fans que pour eux-mêmes. Mais le niveau d'intensité, le swag et la folie furieuse du duo, c'était quand même quelque chose. La série contre les Spurs en demi-finale de Conférence cette année est une sorte de chef d'oeuvre de ce que les deux compères étaient capables de faire lorsqu'ils prenaient les choses en mains. [caption id="attachment_315216" align="alignleft" width="318"] KD et Westbrook, un duo qui appartient désormais au passé.[/caption] Pas sûr que l'on revoit un jour deux attaquants aussi féroces et meurtriers  jouer dans la même équipe. On ne saura jamais ce qu'ils auraient donné avec un an de plus. Car on a bien l'impression que ce qu'il leur a manqué face aux Warriors, c'est cette experience supplémentaire, une grosse saison régulière qui leur aurait permis de ne pas retomber dans leurs travers de l'ère Scott Brooks quand ils sont dans le dur, mais de s'appuyer sur les acquis développés avec Billy Donovan. A moins d'une improbable réunion future, on ne saura jamais...

Il se renie, six ans après...

En 2010, après le cirque autour de la décision de LeBron James, Kevin Durant avait donné l'impression de ne pas approuver les réunions de stars et les abandons de poste. Il avait même tweeté : "Donc maintenant, tout le monde veut aller à Miami et Los Angeles ? Redevenons compétitifs et bousculons ces gens !". La frustration d'avoir un palmarès toujours vierge et les déceptions à répétition ont fait changer d'avis l'ailier All-Star. Durant avait 22 ans en 2010 et probablement une autre vision de la situation dans laquelle il se trouverait six ans plus tard. Malheureusement pour lui, ce tweet va lui être resservi sur un plateau dans les semaines qui viennent...

Les associations de stars, c'est pas toujours ça

Le Miami Heat a réussi à remporte deux titres grâce aux "Tres Amigos", mais les regroupements de stars n'ont pas toujours donné grand chose de bon. On se souvient que, même s'ils étaient vieillissants, les arrivées de Karl Malone et Gary Payton aux Lakers en 2003 pour épauler Kobe Bryant et Shaquille O'Neal n'ont pas débouché sur un titre. Plus récemment, et toujours à LA, le trio Kobe Bryant-Steve Nash-Dwight Howard a été un flop retentissant. [caption id="attachment_205541" align="alignright" width="318"] La collaboration éclair entre Kobe et D12 a laissé quelques séquelles...[/caption] Il n'y a pas autant de joueurs caractériels à Golden State, mais la cohabitation dans le jeu ne sera pas si évidente, au moins dans un premier temps. C'est presque dommage d'avoir changé le visage de deux équipes potentiellement cultes (le Thunder 2016 et les Warriors 2016), pour créer une mini Dream Team (4 membres de la All-NBA First Team 2016 et un MVP des Finales...) à l'alchimie incertaine.

C'est la fin du beau projet Thunder

Dans 20 ans, on se souviendra que le Thunder a un temps compté dans ses rangs trois Hall of Famers (quatre si Serge Ibaka permet au Magic d'être champion en 2017 comme le croit un membre de la rédaction...) avec Kevin Durant, Russell Westbrook et James Harden, sans parvenir à remporter le moindre titre. Les départs d'Harden en 2012, d'Ibaka il y a quelques jours puis de "KD" lundi marquent la fin d'un projet débuté à Seattle et marqué par l'ingéniosité de Sam Presti, capable de drafter avec justesse plusieurs années de suite pour former une impressionnante armada de joueurs qui ont grandi ensemble. Le sad-ending de l'histoire avec Kevin Durant marque probablement aussi celle de Russell Westbrook à court ou moyen terme. Si on a hâte de voir ce que le meneur explosif va être capable de faire en tant que franchise player exclusif, son contrat expire l'été prochain et on parle même d'un trade cet été pour anticiper la catastrophe... Il sera intéressant de voir de quelle manière Presti reconstruira la franchise une fois que les leaders se nommeront Steven Adams et Victor Oladipo, si toutefois il décide de poursuivre à la tête de l'organisation.