La carrière d’Iverson en chiffres

14 saisons NBA, des millions de crossovers et de lay-ups d'équilibriste, un titre de MVP et zéro bague. Allen Iverson, c'est bien plus que tout ça. Mais c'est aussi ça.

La carrière d’Iverson en chiffres
S'il n'a remporté aucun titre, Allen Iverson est une véritable icône pour toute une génération (et bien plus d'ailleurs). Rares sont les joueurs qui ont eu un tel impact basketballistique et un tel impact social à la fois. De ses cross indécents à son superbe discours d'entrée au Hall-of-Fame, en passant par l'intensité de chaque instant affichée sur le terrain, rares aussi sont les joueurs qui ont suscité autant d'émotions que lui. Exploration de son immense carrière à travers les chiffres qui la symbolisent le mieux. Cet article a été rédigé en août 2013.

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Il est conseillé, paraît-il, de toujours commencer par les choses qui fâchent. Allen Iverson a zéro bague au doigt, en tout cas si on s'en tient à sa carrière NBA (14 saisons, quand même). Mais soyons franc, on s'en fout royalement. Certes, AI a intégré le clan des "no ring", aux côtés de Charles Barkley, Patrick Ewing, Karl Malone ou encore John Stockton. Mais son épique match 1 des finales NBA 2001 face aux Lakers vaut toutes les bagues du monde (on en reparle plus loin, promis). Et puis, franchement, est-ce que sa carrière, teintée d'un esthétisme rare, aurait autant d'allure récompensée d'un vulgaire anneau ?

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Allen Iverson ne fut pas le premier à exceller dans l'art du crossover, l'une de ses signatures (ses lay-ups en déséquilibre avec la planche constituent une autre arme fatale, par exemple). Mais exécuter ce mouvement avec autant de fluidité, c'est une autre histoire. Quand AI démarre, c'est comme quand le beat de Once Again" d'Oddisee accélère. Ça décoiffe. En 14 saisons, ses Reebok ont pris de court des centaines de chevilles (cette vidéo fournie montre aussi que cette "science" n'est pas exacte), dans un mouvement à la fois délié et mécanique, allant le plus souvent de la gauche vers la droite. Nick "The Quick" Van Exel, John Starks, Ron Harper, Derek Fisher… les meneurs et arrières les plus illustres des 90's et des années 2000 ont goûté aux joies du fameux "cross" du leader offensif des Sixers (Juan Dixon, aussi, hein...). Mais s'il ne fallait en retenir qu'un, très symbolique, ce serait celui sur Tyronn Lue Antonio Daniels Michael Jordan. Comme si deux générations se croisaient, en même temps que les jambes de leurs charismatiques représentants. Ce moment datant du 12 mars 1997, Allen Iverson le raconte délicieusement dans un article signé de la plume de Mark Perner, du Phily News. Le n°1 de la draft achève sa formidable saison de Rookie of the Year (23,5 pts & 7,5 assists...). Il a peu de tattoos, des cheveux courts, mais l'effronté a déjà de la fougue à revendre. Ce soir-là, sur le parquet du CoreStates Center (le Wells Fargo Center actuel), l'ancien protégé de John Thompson plante 37 points face au champion en titre. La défaite ? Anecdotique. Les fans retiendront son jeté de gants face au meilleur basketteur de tous les temps.

"Je ne pense pas l'avoir planifié", confiera Allen Iverson. "Je n'oublierai jamais ce moment où je suis sorti de l'écran, où lui a "switché" et où Phil Jackson a crié son nom, pour lui demander de défendre sur moi. Je lui ai fait un premier petit (crossover) et je l'ai vu mordre. Je l'ai eu (il dit "hit", littéralement "frappé") avec le second et j'ai rentré le shoot. (…) Le truc le plus fou, c'est que je l'ai eu avec mon meilleur move, mais qu'il m'a quand même presque contré. C'est ça qui est vraiment fou. Ça vous fait réaliser ô combien il était un excellent défenseur."

Son geste décomplexé sonnera comme une déclaration d'amour aux fans de Philadelphie. Aujourd'hui, ce geste mériterait d'être immortalisé sur une façade de la ville aux 3000 fresques. http://www.youtube.com/watch?v=xJUcjyGKLMo

Allez, pour le plaisir, un petit Lue

http://www.youtube.com/watch?v=grXws5m11SA  

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Même si le choix paraissait évident, au regard notamment de sa saison sophomore - la dernière - avec Georgetown (25 pts à 48%, 3,8 rbds et 4,7 assists), il fallait une bonne paire de "cojones" pour filer les clefs d'une franchise à un arrière de ce gabarit (tout juste 76 kg à l'époque...), au jeu basé sur la pénétration à haute vitesse et le shoot à haute intensité. Donc aussi, sur la prise de risque permanente. Celle de Brad Greenberg, alors GM des 76ers, fut payante. Chapeau bas. http://www.youtube.com/watch?v=qjaIRXmPLig