Ben Simmons, la star qu’attendait l’Australie

Ben Simmons découvrira la NCAA cette saison. On vous annonce d'ores et déjà que l'Australien sera l'un des meilleurs joueurs de sa génération et une pépite pour la NBA.

Ben Simmons, la star qu’attendait l’Australie
L'Australie est en train de devenir un spot incontournable du basket mondial grâce à ses expatriés en NBA. Mais pour passer un cap et devenir une nation qui compte vraiment, il manque à "Down Under" un joueur suffisamment emblématique et doué pour porter ses espoirs au plus haut niveau. Andrew Bogut, ex n°1 de Draft, n'aura jamais pu être plus qu'un lieutenant défensif. Patty Mills est un très bon 6e homme mais pas un titulaire en puissance. Dante Exum est lui encore jeune et parait trop fragile pour le moment pour endosser ce rôle de star du basket local. Que le public australien se rassure, le messie ne devrait plus trop tarder. Dans un peu moins d'un an, il y a fort à parier que Ben Simmons montera l'estrade du Barclays Center de Brooklyn pour serrer la pince d'Adam Silver et récupérer une casquette à l'effigie d'une franchise NBA. Il est même probable que le garçon de 18 ans entende son nom avant tous ses autres camarades de cuvée tant son talent et son profil collent avec ceux que l'on attend d'un grand joueur. Si Exum est directement passé des joutes océaniennes à la grande ligue avec les difficultés que l'on connait, Simmons fréquente lui les bancs de la Montverde Academy en Floride depuis deux ans. Un lycée préparatoire devenu en quelques années l'une des références dans le milieu et qui a vu éclore tout récemment un certain D'Angelo Russell, choisi en 2e position par les Los Angeles Lakers. Avec Russell, "il y a joueur" comme dirait l'autre. Avec Ben Simmons, son ancien coéquipier chez les Eagles, il y a peut-être star. Dans le jeu, déjà, le natif de Newcastle a des caractéristiques extrêmement séduisantes. Capable d'évoluer sur les postes 3 et 4,  Simmons affiche 2m08 sous la toise et propose un cocktail explosif sur le parquet. Le gamin regroupe un large panel de qualités offensives, avec un shoot déjà bien solide, un physique long et agile, des qualités de dribble redoutables et une capacité à décoller pour monter au dunk déjà au-dessus de la moyenne. Le "Aussie Rules", aussi appelé football australien, qu'il a pratiqué plus jeune lui a donné des pistes de travail différentes et a façonné le basketteur qu'il est devenu.
"J'ai aussi joué au rugby, mais faire du foot australien m'a rendu beaucoup plus physique sur le terrain. On s'habitue à prendre des coups constamment et à s'appliquer sur les prises de balle", raconte Simmons sur PickandRoll.
On sait qu'une mixtape ne remplace pas un match complet, qui plus est au plus haut niveau, mais celle réalisée sur son année senior à Montverde vaut franchement le coup d'oeil. https://www.youtube.com/watch?v=KnjzoTBNwGo [superquote pos="d"]"Lorsqu'il entre dans une pièce, tout le monde devient silencieux. Ces choses arrivent parfois, mais avec des stars NBA".[/superquote]De l'aveu des journalistes qui le suivent de près depuis son arrivée sur le sol américain il y a deux ans et demi, Ben Simmons n'est pas seulement impressionnant sur le terrain. En termes de charisme, de confiance en lui et de maturité, beaucoup de scouts et d'experts ont été bluffés. "Lorsque Ben Simmons entre dans une pièce, tout le monde devient silencieux. Ce phénomène n'est pas propre à lui. Je couvre la NBA et ces choses-là arrivent parfois. Sauf que d'habitude, il s'agit de stars comme Kobe Bryant", raconte Ulgun Uluc, de P&R. Evidemment courtisé par les meilleures universités du pays, l'intéressé a doublement surpris quant au choix de sa fac. Non seulement il annoncé sa déci fin 2013, alors qu'il lui restait presque deux ans de lycée à effectuer, mais celui-ci s'est porté vers un établissement certes bien connu, mais qui ne fait plus partie du gratin aujourd'hui : la Lousiana State University, aka LSU. Plutôt que rejoindre une écurie comme Kentucky ou Duke pour s'allier avec d'autres énormes prospects de sa génération et tenter de remporter le titre NCAA, Simmons a préféré opter pour une équipe où Dave Patrick, son parrain et le meilleur ami de son père, est coach adjoint.
"Mon expérience au lycée s'est bien passée puisque je savais déjà où j'irai à la fac ensuite. Je n'ai pas eu à me soucier des tractations et des rumeurs éventuelles sur mon choix futur. J'étais concentré sur mon jeu et prêt à rejoindre LSU une fois mon cursus terminé", explique Ben Simmons sur P&R.
L'opportunité d'être le maillon fort de la chaîne à LSU est aussi une preuve des envies précoces de leadership de Simmons. Le fils de Dave, un New Yorkais devenu star en Australie pour y avoir joué 13 ans au plus haut niveau, parait prêt à endosser des responsabilités importantes lors de ce qui devrait être sa seule saison en NCAA.
"Je suis devenu plus fort ces derniers mois et mon QI basket s'est développé en jouant contre des adversaires plus âgés et plus matures que moi. Je me suis aussi concentré sur mon envie de devenir un shooteur fiable, c'est important. Je pense qu'avec ces qualités je serai un bon meneur d'hommes à LSU. Être un leader, c'est quelque chose que l'on a en soi à la base et je pense que c'est mon cas".
Arrivé sur le campus de Baton Rouge, la capitale de l'état, au tout début de l'été, Ben Simmons s'est rapidement acclimaté à son nouvel environnement et portera le maillot des Tigers dans les prochains jours lors d'une tournée... en Australie. Un retour au bercail agréable pour lui, qui rêve déjà de participer aux Jeux Olympiques de 2016 à Rio.
"Je vais voir si c'est possible de faire partie des Boomers pour les JO. Ce serait vraiment génial parce que c'est un contexte parfait pour représenter son pays. Je rêve de ramener une médaille. De toute façon, je compte bien disputer plusieurs olympiades quoi qu'il arrive. Représenter mon pays est un honneur et je veux me mesurer aux meilleurs joueurs du monde. J'aurai déjà l'occasion de prouver ce que je vaux à la fac contre des adversaires que je retrouverai plus tard dans ma carrière..."
On vous conseille donc, pour la saison NCAA qui s'annonce, de ne pas vous focaliser sur Duke et Kentucky, qui seront encore les deux favoris naturels pour le titre. Dans la Southeastern Conference, un ailier australien surdoué fera tout pour être le deuxième numéro 1 de Draft de l'histoire des Tigers après Shaquille O'Neal, avant d'accomplir sa destinée dans la grande ligue.