Ben Simmons est finalement humain

Ben Simmons est pour la première fois vraiment passé à côté d'un match de playoffs. La jeune star des Philadelphia Sixers a eu tout le mal du monde à s'exprimer face aux Celtics.

Ben Simmons est finalement humain
On voit venir l'armée de disciples de Donovan Mitchell. Prêts à célébrer le fait que leur poulain est en train de donner de sérieux maux de tête aux Rockets, alors que Ben Simmons vient de "rater" son premier vrai match important et que Philadelphie est mené 2 à 0 par Boston. C'est de bonne guerre et mieux vaut en profiter tant qu'il est encore temps. Les parcours fantastiques des deux rookies n'ont pas constamment à être comparés et ce qu'ils accomplissent chacun de leur côté est admirable. On peut d'ailleurs ajouter Jayson Tatum à ce descriptif, tant ce qu'accomplit l'ancien ailier de Duke avec les Celtics est effrayant de maturité. Mais revenons-en à notre mouton. D'habitude si efficace et influent sur le jeu des Sixers, Ben Simmons est passé à côté de son sujet cette nuit, il faut le reconnaître. Dans ce game 2 contre Boston, Simmons n'a pas marqué le moindre panier (0/4) - une donnée très inhabituelle malgré son absence de shoot - n'est allé qu'une seule fois sur la ligne (1/2) et a été brouillon balle en main (5 turnovers en 30 minutes). S'il a délivré 7 passes décisives, on ne l'a pas vu autant maîtriser et imprimer le rythme du match qu'à l'accoutumée. En défense, que ce soit par fatigue ou à cause de la réussite des Celtics, on a presque eu l'impression de retrouver le Simmons un peu désengagé de LSU. Celui qui se savait trop fort pour ce niveau et cette équipe, et qui voulait simplement éviter de se blesser avant sa Draft. A tel point que Brett Brown, conscient du différentiel très négatif de son joueur (-23, le pire des Sixers), ne l'a utilisé que 31 minutes, plus faible temps de jeu des starters de Philly.

Brad Stevens a-t-il trouvé la clé pour défendre sur Ben Simmons ?

Si Ben Simmons a raté son match, c'est aussi parce que Brad Stevens a su profiter du petit coup de mou du rookie adverse. Boston est parvenu à lui interdire l'accès au cercle et à lui faire constamment opter pour une passe ou un tir compliqué. C'est assez prodigieux en soi, quand on voit avec quelle facilité Simmons est parvenu à driver efficacement et sans vraie résistance cette saison.

"C'est un sacré joueur. Depuis le début de le début de la série, on essaye simplement de le tenir et c'est difficile à faire. Il n'a pas très bien joué ce soir, c'est tout", a modestement expliqué Stevens au micro d'ESPN, comme pour minimiser son impact. 

Force est de constater que l'Australien a des failles et peut être sujet à la pression. Il y a quelques jours, cette affirmation n'était pas si évidente. On parle quand même d'un joueur de 20 ans capable de tourner pratiquement en triple-double de moyenne sur la première série de playoffs de sa carrière. Le tout, quelques semaines seulement après avoir achevé un premier exercice en NBA époustouflant. Face à Miami, Ben Simmons paraissait hermétique au contexte et stoïque face aux provocations des Floridiens. Cette nuit est venue rappeler que comme tout basketteur de haut niveau normalement constitué à cet âge, Simmons a encore des choses à apprendre.

"C'est mentalement que j'ai péché ce soir. J'ai trop réfléchi. Des mauvais matches, j'en aurai dans ma carrière. Ce sont des choses qui arrivent. Simplement, le timing est assez mauvais sur ce coup-là", a reconnu l'intéressé après ce game 2. 

Jusqu'ici, l'absence totale de shoot fiable dans le jeu du n°1 de la Draft 2016 n'était pas un problème. Ben Simmons parvenait même à profiter du surplus d'espace que lui laissaient les défenseurs en espérant le voir dégainer. Tant que Philadelphie parvient à défendre son terrain sur les deux matches à domicile qui s'annoncent, la lacune ne sera a priori pas trop décriée. Dans le cas contraire, on peut faire confiance à la starlette des Sixers pour commencer à corriger ce défaut durant l'intersaison. S'il y parvient rapidement, tous aux abris...