Ben Simmons, déjà des années d’avance

Le prodige australien des Philadelphia Sixers monte en puissance à l’approche de ses premiers playoffs. Ben Simmons est le ROY. Et même un peu plus.

Ben Simmons, déjà des années d’avance
Il y a les rookies puis il y a Ben Simmons. Donovan Mitchell est un crack, peut-être le premier débutant à taper la barre des 20 points par match depuis 2011 et même la première option offensive d’une équipe de playoffs. Mais même le joueur le plus pimpant du Jazz n’a pas la maîtrise du jeu de son compère des Philadelphia Sixers. C’est presque normal. Par définition, les rookies ont été draftés en 2017. Pas l’Australien. Une autre cuvée, 2016, et surtout de nombreux mois à profiter d’un staff NBA. Un an pour bosser son jeu avec des coaches de l’élite mondial et des équipements à la pointe de la technologie. Il n’a pas joué l’an dernier en raison d’une blessure au pied mais il était déjà plongé en immersion dans l’univers professionnel. En termes d’expérience, il disposait donc d’un avantage évident sur ses concurrents. Physiquement aussi. Mais même une fois débarqué sur les parquets, Simmons a vite creusé l’écart. Il a compris rapidement certaines subtilités du jeu. Comment utiliser sa taille. Sa vitesse. Comment prendre le dessus avec son corps. Absorber les contacts. Finir en layups. Comment et surtout quand changer de rythme pour déborder la défense. Comment mettre ses coéquipiers dans les meilleures dispositions pour marquer. Des aspects primordiaux du basket pour faire gagner une équipe. Il est déjà le meilleur joueur de la draft 2016 alors qu’il compte une saison de moins que ses camarades de promotion. Il est aussi bien évidemment le ROY. Mitchell a entretenu le suspense mais Ben Simmons est vraiment monté en puissance sur cette fin de saison. Il a digéré le « rookie wall » et il l’a recraché à la tronche de ses adversaires. Il marque moins qu’en début de saison, certes, mais il joue mieux. Il est l’une des (deux) pièces maîtresses du succès actuel des Sixers. Le cinq majeur tourne vraiment bien à Philly et il est justement au cœur de ce groupe. Il relie entre eux les Joel Embiid, Dario Saric, Robert Covington et J.J. Redick. Bien sûr, il profite du fait d’être entouré de bons joueurs capables de rentrer des tirs. Mais de la même manière que Mitchell profite d’un système fortement établi au Jazz et de la présence de vétérans confirmés autour de lui. La franchise de Pennsylvanie reste donc sur sept victoires de suite. La superstar a compilé 12,3 points, 10,4 rebonds, 11,7 passes et un différentiel de +17,1 sur cette série. Propre. Il affiche aussi un triple-double de moyenne sur les dix derniers matches. Seuls LeBron James et Russell Westbrook ont réussi pareil exploit sur une telle période cette saison. De quoi classer un bonhomme. Comparé au King, Ben Simmons ne peut pas prendre une rencontre à son compte au scoring comme le natif d’Akron le faisait au début de sa carrière. Il est encore une vraie marge de progression. Mais vu son talent, il est déjà temps de le comparer aux meilleurs joueurs de la ligue. Pas aux autres rookies. Parce qu’il a trop d’avance.