Les Celtics payent-ils le manque de courage de Danny Ainge ?

Boston aurait pu être une vraie menace pour les Cavs dès cette saison en recrutant Jimmy Butler ou Paul George. Au lieu de ça, la sortie est déjà proche...

Shaï MamouPar Shaï Mamou  | Publié  | BasketSession.com / ANALYSES / Focus
Les Celtics payent-ils le manque de courage de Danny Ainge ?
Boston est mené 2 à 0 par Chicago et, sauf double exploit dans l'Illinois, se dirige vers une sortie de route précoce. Difficile pour le moment d'enterrer complètement la "meilleure" équipe de l'Est durant la saison régulière, mais l'heure de l'analyse et des griefs n'est déjà pas loin. Brad Stevens devrait être épargné. Ce dernier a tiré le maximum d'un effectif que beaucoup d'autres coaches n'auraient sans doute pas mené aussi haut. Les joueurs n'ont pas complètement failli individuellement et il faut évidemment prendre en compte le contexte absolument dramatique dans lequel Isaiah Thomas dispute cette série. C'est sur le plan collectif que les Celtics ne carburent pas, ou plus, depuis deux matches. Les Bulls ont certes de la bouteille et quelques joueurs et vétérans d'élite, mais ça n'aurait pas dû effrayer à ce point une équipe qui a réussi à finir devant Cleveland au bout de 82 matches. Le plus frappant, pour le moment, c'est l'absence d'alternatives à Isaiah Thomas. Toutes les équipes ou presque dans cette post-saison ont de quoi pallier une période ou un matc "sans" de la part de leur joueur majeur. Chez les C's, Al Horford, quadruple All-Star, est en difficulté et les autres éléments sont avant tout des soldats à l'exécution défensive généralement impeccable, mais incapables d'un vrai dépassement de fonction. Avery Bradley n'arrive pas à être le two-way player que l'on attendait, Marcus Smart est toujours effrayant d'intensité en défense mais les Bulls ne daignent même pas l'empêcher de shooter tant il est inoffensif sur la durée d'un match et Jae Crowder fait de son mieux mais n'aura jamais l'impact d'un top joueur en attaque. C'est là que commence à poindre la responsabilité de Danny Ainge. Le General Manager fait de l'excellent travail depuis la fin de l'ère du Big Three avec une reconstruction patiente, intelligente et fructueuse. La collection de picks qu'il s'est constituée depuis le blockbuster trade avec Brooklyn est même un trésor de guerre inestimable pour l'avenir. Petit problème : l'impatience gagne les fans, incrédules devant la possessivité de l'ancien meneur de la franchise. A quel moment considère-t-on que Ainge a loupé le coche en refusant d'intégrer l'un des atouts en question pour débaucher le "grand" joueur qui manque à son équipe ?

Le pick 2017 des Nets, mon précieux...

Ces derniers mois, les Celtics ont ainsi refusé de lâcher les chevaux pour DeMarcus Cousins (finalement tradé contre un pin's et trois cartes Panini à New Orleans), Paul George (dont la situation contractuelle aurait été propice à un move pour doubler tous ceux qui attendent la free agency) et Jimmy Butler, sous contrat jusqu'en 2020 mais dont la relation avec le front office des Bulls est d'un froid polaire depuis plus de deux ans. A chaque fois, le fameux 1er tour (et potentiel first pick) 2017 arraché aux Nets à l'époque était dans la balance. A chaque fois, Ainge a freiné des quatre fers dès qu'il a fallu l'inclure dans la transaction ou y adjoindre un élément comme Crowder. Résultat : George pourra tester le marché en 2018 et faire valoir sa préférence supposée pour les Lakers et Cousins, lui aussi libre en 2018, pourra soit viser le long terme avec NOLA, soit chercher le max et une meilleure situation ailleurs. Difficile de les imaginer dans le Massachusetts prochainement. Quant à Butler, au lieu d'avoir renforcé Boston avant la deadline et en avoir fait un "vrai" rival à Cleveland, il est ironiquement en train d'orchestrer l'élimination précoce des Celtics... L'an passé, Ainge avait déjà étonné en conservant le 3e pick de la Draft 2016 (utilisé pour Jaylen Brown) plutôt que de se mettre en chasse de "Jimmy Buckets". Ces actes manqués auront peut-être des conséquences fâcheuses à court et moyen terme.

Quel avenir pour Isaiah Thomas ?

Rien ne dit que les Celtics ne vont pas se réveiller et écarter Chicago de leur passage. Ou même atteindre carrément la finale de Conférence. Simplement, l'impression que Brad Stevens aurait pu piloter une machine de guerre dès à présent et bouleverser la hiérarchie en playoffs est prégnante, d'autant que des choix compliqués s'annoncent pour la franchise dans les mois qui viennent sur le plan contractuel. Danny Ainge va notamment devoir décider si Isaiah Thomas est bien le joueur capable d'emmener la franchise au sommet et mérite de recevoir un contrat max. Une élimination dès le 1er tour, même dans ce contexte personnel terrible, ne sera pas un atout pour le meneur All-Star au moment de la décision. Mais faire venir Jimmy Butler ou une autre star, quelle qu'elle soit, sans pouvoir l'associer à "IT" a-t-il un intérêt ? On aurait pu avoir une idée de la capacité de Thomas à partager la lumière efficacement dès cet hiver. Dommage. La possibilité existe désormais que les C's ne puissent jamais faire jouer ensemble deux stars au meilleur de leur forme. Et restent donc une équipe compétitive en saison régulière et anecdotique durant les playoffs...
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