Ces champions NBA inattendus ou presque

Les franchises NBA à avoir déjoué les pronostics en remportant le titre contre toute attente ne sont pas si nombreuses dans l'histoire. Voici celles qui ont marqué les esprits.

Ces champions NBA inattendus ou presque

Saison 2003-2004 : Detroit Pistons

Le travail, la rigueur, la sueur et un peu de talent. Voilà comment on peut résumer ce titre des Pistons en 2004. Le Motown de Larry Brown n'a pas été le champion le plus flamboyant. Loin de là. Mais quelle dureté et quel coeur ! Et quel coup aussi de Joe Dumars, le président des opérations basket. Voyant son équipe balbutier et en manque de folie, il fait venir celui qui était vu comme un fauteur de troubles et réputé ingérable, Rasheed Wallace. L'ancienne star des Blazers débarque le 23 février pour épauler l'autre Wallace, Ben, dans la raquette. Cette équipe va sereinement démolir les Bucks, les Nets et les Pacers premiers de la saison régulière. Reggie Miller se souviendra longtemps de ce chasedown de Tayshaun Prince... Cette finale face aux Lakers est une opposition de style comme rarement la NBA a pu en proposer. D'un côté le dur labeur, de l'autre le strass et les paillettes. Les Lakers, qui viennent de recruter Karl Malone et Gary Payton pour entourer Shaq et Kobe, sont programmés pour le titre et personne ne voit une autre issue possible. Mais les Pistons ont un plan, dont l'exécution sera facilitée par les tensions insoutenables entre Kobe Bryant et Shaquille O'Neal, la blessure de Karl Malone et la faiblesse criante du banc angeleno. Si les Lakers arrachent le Game 2 sur un exploit de Bryant, ils ne verront jamais la lumière.

"Il y a des équipes avec une telle puissance. Mais le talent ne suffit pas si vous n'êtes pas capable d'exécuter. Ils nous ont mis la pression et nous n'avons jamais pu mettre en place notre attaque. La chose qui nous permet de gagner, ce sont les automatismes. Nous n'étions simplement pas préparé à ça et ils nous ont botté le cul", admettra l'arrière. 

Detroit va même devenir la première équipe de l'histoire à remporter les trois matches (Games 3 à 5) d'affilée à domicile. Un succès logique, mérité, qui va faire exploser le roster des Californiens pendant l'été, Shaquille O'Neal filant du côté de Miami. Les champions, eux, tenteront le doublé l'année suivante mais en seront privés par les Spurs en sept matches.

Saison 2006-2007 : San Antonio Spurs

On vous voit râler, les fans des Spurs. Mais oui, on peut citer ce titre comme une petite surprise au vu du contexte de l'époque. Au terme de la saison régulière, les Spurs sont derrière les Suns, qui ont appris de leurs récentes erreurs en playoffs (enfin on le pense à ce moment-là) et surtout les Mavericks. Les Texans, qui sortent d'un traumatisme contre Miami quelques mois auparavant, écrasent les 82 matches de la saison régulière et en remportent 67. San Antonio est dans les contenders, mais pas le favori qu'est incontestablement Dallas. Un statut qui va changer dès la fin du premier tour et ce crash invraisemblable de la tête de série numéro 1 contre Golden State, dernier qualifié. Cet upset retentissant va s'ajouter à cette fameuse série contre Phoenix, ou plutôt au Game 5, là où tout va basculer. Débarrassés de Stoudemire et de Diaw, notamment, suspendus après un excès de zèle des instances, TP, qui deviendra le premier MVP européen des Finales, et sa bande, vont en profiter pour se qualifier et mettre une fessée à Utah. La finale est l'une des plus déséquilibrées possibles. À l'Est, le jeune LeBron James sort à lui-seul les Pistons mais va se heurter de plein fouet à la réalité Spurs. À 22 ans, le King a encore un jeu perfectible, notamment sur le tir. De plus, il est face à Bruce Bowen, l'un des meilleurs défenseurs extérieurs de l'histoire. Trop dépendants de leur star, les Cavaliers tombent au bout de quatre manches, sans avoir pu donner l'impression de faire quelque chose. Quant aux Spurs, ils n'en demandaient pas tant et s'adjugent, comme chaque année impaire depuis six saisons, une nouvelle bannière.