Comment les Cavaliers ont perdu les finales tant attendues

Comment les Cavaliers ont perdu les finales tant attendues

Zoom sur tout ce qui n'a pas marché du côté des champions 2016. L'équipe de LeBron James avait trop de lacunes pour battre ces Warriors.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Analyse
Tyronn Lue l’a affirmé dès la fin des finales : il n’y avait pas un « si grand écart » entre ses Cleveland Cavaliers et les Golden State Warriors. Pas tout à fait vrai mais il n’a pas complètement tort non plus. Ses hommes ont mieux joué match après match. Ils se sont foirés dans les trois dernières minutes du Game 3. Il y aurait pu avoir série. Mais au final, l’écart est tout de même net – 4-1 – et les deux groupes ne boxent finalement pas dans la même catégorie. Alors pourquoi ? Comment les champions 2016, si héroïques l’année précédente, ont cette fois-ci déjoué ? D’abord, un point noir important pour la franchise de l’Ohio : la défense. Les coéquipiers de LeBron James avaient déjà montré leurs limites de ce côté du parquet tout au long de la saison régulière. Les limites observées n’étaient pas seulement dues à l’éventuel ennui qui peut s’installer au cours d’un long exercice monotone. Elles étaient réelles. Et les Cleveland Cavaliers, déjà en proie aux fautes d’inattention et à la mauvaise communication en mars, n’ont pas su corriger leur problème de fond. Tout simplement parce qu’ils sont qui ils sont : une équipe avec un paquet de défenseurs moyens, voire médiocres. En cinq matches, ils ont encaissé plus de 117 pts sur 100 possessions, de loin le plus mauvais rating des playoffs. Deux des cadres ne sont clairement pas réputés dans ce domaine. Aligner Kyrie Irving et Kevin Love ensemble sur le terrain est une offrande aux Warriors, toujours prêts à exploiter la moindre faille adverse. Les Californiens ont un paquet de joueurs capables de briller en attaque comme en défense. Les Cavaliers, eux, n’ont d’autres choix que de vraiment prendre le dessus au scoring pour compenser leurs défauts. Ça passe à l’Est, mais pas lors des finales. Certains points peuvent être améliorés : la communication était mauvaise sur les rotations. Ça se travaille. L’attitude, aussi, était parfois déplorable, avec des joueurs (majeurs) qui reviennent en trottinant après une balle perdue ou un tir manqué. Là encore, c’est impardonnable contre une formation comme Golden State, machine à marquer en transition. C’est même à se demander si les Cavs voulaient vraiment le titre. Ils ont aussi été dominés aux rebonds.

Un problème de fond en défense

Mais ce n’est pas qu’une question d’inattention. Love a fait de vrais progrès en défense mais il n’a pas l’envergure pour protéger le cercle, la faute à des bras trop petits. Il manque aussi de mobilité pour contenir des joueurs comme Kevin Durant ou Stephen Curry sur les picks-and-roll. Les Warriors switchent à tout va sans hésiter. Un luxe que Cleveland ne peut pas se permettre. Irving n’est pas non le plus costaud pour tenir le choc des dizaines et des dizaines d’écran posés par les intérieurs adverses tout au long d’un match. Tristan Thompson manque de taille et il s’est fait manger aux rebonds. Richard Jefferson est trop lent à son âge. Idem pour Kyle Korver, qui s’est pourtant bien battu. Deron Williams est à la rue. Complètement à la rue. J.R. Smith tient la baraque mais ce n’est pas non plus un membre permanent du meilleur cinq défensif de la saison. Quant à James, il fut un joueur de référence en défense il y a encore quelques années mais il a baissé le pied sur ces finales. Peut-être la faute à la fatigue. Le King n’a pas toujours fait les efforts, autant sur ses retours en défense que sur les boxouts. Il n’a clairement plus le même impact qu’à une époque même si son sens de l’anticipation reste supérieur à la moyenne de ses coéquipiers. Si LeBron manquait de jus, c’est peut-être aussi parce que ses coéquipiers sont trop dépendants de lui en attaque. De ses exploits individuels et de ceux de Kyrie Irving. Ce n’est pas nouveau. La puissance de frappe des Cleveland Cavaliers s’est construite sur les isolations de ses deux scoreurs, entourés de shooteurs. Mais ce système a montré ses limites devant une défense aussi appliquée et synchronisée que celle des Warriors.

Les Cleveland Cavaliers trop dépendants de LeBron James

Il n’y a pas assez de créateurs au sein de ce roster. D’ailleurs, James l’avait signalé haut et fort en février dernier quand il réclamait un playmaker supplémentaire. Les Cavs ont fini avec D-Will qui, on le rappelle, était complètement à la rue. Trop prévisibles, ils se sont souvent heurtés à la défense agressive de Golden State. Il n’y avait pas assez de mouvement. Pas assez de circulation de balle. A peine la moitié des paniers marqués par Cleveland avaient pour origine une passe décisive. C’est beaucoup trop peu. Les shooteurs se contentaient du rôle de plots, ce qui évidemment entraîné de nombreuses pertes de balles. Les Cleveland Cavaliers ont aussi été dominés pendant les 22 petites minutes que LeBron James a passé sur le banc. La faute à une absence de systèmes, de principes de jeu… mais aussi du King lui-même. A force de vouloir tout contrôler, il a habitué ses coéquipiers à le regarder jouer. Le jeu entier tourne autour de lui. Du coup, dès qu’il sort, ses camarades sont perdus sur le parquet en semblent en oublier leurs propres qualités. A l’inverse, les Warriors ont des principes si forts qui leur permettent de tenir la baraque même quand KD et Curry se reposent. Après, il y a vraiment un point important à ne pas oublier dans toute cette histoire : les Warriors ont vraiment une équipe incroyable. Du coup, même si l’écart n’est peut-être pas aussi grand que ce que l’on pourrait le laisser penser, les Cavaliers n’avaient juste pas les armes pour lutter avec une pareille armada.
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