Dejounte Murray, de la dynamite dans le moteur

Nouveau pilote aux manettes des San Antonio Spurs, Dejounte Murray bombarde à toute allure depuis le coup d'envoi de la saison.

Dejounte Murray, de la dynamite dans le moteur
Imaginez les San Antonio Spurs comme une voiture. Pendant des années, c’était une berline. Classe, propre, spacieuse. Du très haut de gamme. Pas une bagnole de luxe flashy mais plutôt une Audi. Chic mais moins m’as-tu-vu. Comme Tim Duncan. Quand Tony Parker a pris le contrôle de la franchise, c’est devenu un bolide de course. Extrêmement rapide, à l’image du Français balle en main sur le parquet. Puis les cadres ont pris de l’âge. L’auto a perdu en vitesse mais il restait une valeur sûre grâce à une mécanique bien huilée capable de prendre le dessus sur le Monster truck LeBron James en 2014. Le véhicule de collection a depuis été entreposé au garage. Et les Texans se sont cherchés un nouveau moyen de locomotion. Ils ont trouvé un dragster. Le dragster Dejounte Murray. https://twitter.com/NBATV/status/1192630930894016513 Le jeune meneur des éperons n’est pas le meilleur joueur de son équipe. Mais son équipe joue comme lui. Vite vers l’avant. C’est lui qui donne le ton et dicte le tempo. Et quand il cavale, ça va très vite et ça monte très haut. Nouvelle illustration cette nuit quand ses 17 points, 8 rebonds et 10 passes ont contribué au succès contre l’Oklahoma City Thunder (121-112). Encore une performance complète pour Murray, le tout en seulement 26 minutes. Il a vite retrouvé ses repères après une saison blanche – déchirure des ligaments croisés du genou – et il va sans doute continuer de monter en puissance dans les prochaines semaines. Mais c’est déjà prometteur.

Dejounte Murray, nouveau visage du système

Le temps de jeu de Dejounte Murray est limité par précaution suite à sa blessure. Ça ne l’empêche pas de mettre son empreinte sur le jeu des Spurs. Les hommes de Gregg Popovich jouent 103 possessions en moyenne par match depuis le coup d’envoi de la saison. Soit 5 de plus que la saison dernière ! San Antonio est passé de la vingt-deuxième à la treizième place en termes de « Pace. » Et c’est un sacré bond pour une formation qui a souvent misé sur le jeu demi-terrain et la recherche du meilleur tir possible. Avec le retour du joueur de 23 ans, ça va beaucoup plus vite vers le panier. L’évolution des points marqués sur contre-attaque est encore plus parlante. L’an dernier, les Spurs marquaient 11 points par match en transition. Vingt-huitième en NBA. Cette saison ? Quatrième avec plus de 17 points sur contre-attaque. Ça part de Murray. Il est le joueur le plus prolifique en transition une fois les chiffres ramenés sur 36 minutes. D’ailleurs, ses statistiques peuvent illustrer son apport : 12,9 points à 50%, 8 rebonds et 5,4 passes en 23 minutes ! Sur 36, ça donne du 20-12-8. Un meneur proche du triple-double. C’est dans la lignée de ce que le jeune homme avait déjà montré lors des playoffs 2017. TP s’était blessé lors du second tour et Pop avait fait le choix de titulariser son rookie pour un match clé contre les Houston Rockets. Pop. Responsabiliser. Un meneur. Rookie. Ça ne vous rappelle pas quelqu’un ? Il est très rare que le coach légendaire fasse aussi vite confiance à un jeune joueur. Et c’est donc très significatif.   Dejounte Murray avait répondu présent en compilant notamment 11 points, 10 rebonds et 5 passes lors du Game 6 victorieux et synonyme de qualification. Deux ans et demi plus tard, il a les clés du camion. Enfin du dragster plutôt. Attachez vos ceintures, ça va décoller.