De New York à Denver, Danilo Gallinari a bien changé

Parfois considéré comme un shooteur-scoreur talentueux mais un peu lisse, Danilo Gallinari s'impose peu à peu comme un franchise player presque crédible à Denver.

De New York à Denver, Danilo Gallinari a bien changé
Lille, 13 septembre 2015. L'Italie vient d'étriller Israël en huitièmes de finale de l'Eurobasket. Brillant depuis le début de la compétition, Danilo Gallinari a été plutôt discret cet après-midi là. Maladroit, il n'a inscrit que 6 points à 3/10 aux tirs. Mais il a le sourire aux lèvres. Ses coéquipiers ont pris le relais, de Marco Belinelli à Andrea Bargnani en passant par Alessandro Gentille.
"Il y a beaucoup de talents dans cette équipe", résume simplement l'ailier star de la Squadra Azzura.
Gallinari n'est pas pressé. Il traverse lentement le 'couloir' qui sépare le terrain des vestiaires. La fameuse zone mixte. Il répond aux questions des journalistes italiens. Des journalistes anglophones. Arrivé en bout de zone, le joueur a accepté de rester quelques minutes de plus, le temps pour nous de converser avec un joueur NBA en tête-à-tête. Détendu, 'Gallo' parle de l'Eurobasket, de son retour en forme après une sévère blessure au genou mais aussi de la façon dont il se voit en tant que joueur.
"Kevin Durant est mon modèle. Je me considère comme un joueur complet, un all-around player."
Si la prestation du joueur de 27 ans n'était pas lumineuse, il est vrai qu'il s'est efforcé de faire tous les petits efforts susceptibles de faire pencher la balance en faveur de son équipe. Il a posé des écrans retard, il a défendu. Pas toujours avec efficacité, mais il s'est bougé. Il a coupé dans le dos de la défense. Il a ressorti des ballons. Les actions non chiffrées qui ont pourtant leur importance sur le résultat final d'une rencontre.

Le jour de gloire de Danilo Gallinari

Hier soir, Danilo Gallinari a planté 28 points contre les Golden State Warriors. Mais l'essentiel est ailleurs. Plus que ses paniers, c'est une action défensive qui a fait la différence. https://www.youtube.com/watch?v=ltgHdNrfJWo Opposé à Stephen Curry, l'Italien n'est pas tombé dans le piège du meneur MVP des Golden State Warriors. Il a provoqué la perte de balle - la huitième de Curry - avant de se jeter à terre pour mettre la main sur la gonfle.
"C'était une très bonne opportunité d'égaliser ou de prendre l'avantage", reconnaissait la star des Warriors au sujet de cette action clé.
Denver menait alors de deux points à huit secondes du buzzer lorsque Gallinari a récupéré la balle avant d'être à l'origine d'une contre-attaque conclue par un dunk. Game over.
"Gallo a prouvé cette année qu'il est capable de défendre sur la plupart des joueurs. Il a fait du très bon boulot. Il a forcé la perte de balle et a été le premier à sauter sur le ballon. Ce sont des actions qui font gagner les matches", saluait Mike Malone, le coach des Denver Nuggets.

La saison de la maturité ?

Qui aurait cru l'ancien gunner des New York Knicks, jeune homme aux cheveux mi-longs incapable de défendre sur un ailier NBA malgré sa taille, capable de stopper Stephen Curry avant de serrer les poings, fier du travail accompli ? Lui qui se voulait être un all-around player a couplé les paroles aux actes. Il est le meilleur joueur de Denver depuis le début de la saison. Il affiche ses meilleures statistiques aux points (18,9), aux rebonds (6) et aux passes (2,7) de sa carrière. A 27 ans, Danilo Gallinari a mûri. Et il plane depuis début janvier. 26 points à 45%, 37% à trois-points et 6 rebonds en six rencontres en 2016. Le patron des Nuggets. Le meilleur joueur d'une rencontre qui opposait pourtant son équipe à la formation la plus redoutable de la NBA. Une belle évolution pour un joueur très talentueux mais qui n'a pas toujours été aussi efficace par le passé.