Booker et Phoenix ne font plus rire personne

Devin Booker réussit un début de saison tonitruant dans un relatif anonymat. Phoenix n'est plus une source de moqueries et c'est aussi grâce à lui.

Booker et Phoenix ne font plus rire personne
Pas de chèvres relogées dans le bureau du General Manager, de trade idiot dès le premier mois ou de licenciement du coach après 3 matches (au fait, il devient quoi Earl Watson ?). Nous sommes au quart de cette saison NBA 2019-2020 et les Phoenix Suns ne font pas l'actualité pour des raisons affligeantes. Ils sont même 8e de la Conférence Ouest malgré 7 défaites sur les 10 derniers matches, avec une bonne tête d'outsiders capables de titiller un peu les "vrais" prétendants partis à la bourre. Deux hommes se dégagent au moment d'attribuer la responsabilité de ce démarrage enfin "feel good" : Monty Williams et Devin Booker. Après un drame personnel et une période de réadaptation en tant qu'assistant, Williams est en train de montrer qu'il est toujours un bon coach NBA. Booker, lui, fait discrètement une entame de saison superbe. C'est à lui qu'on a choisi de s'intéresser aujourd'hui, au sortir d'un match particulièrement réussi contre les Pelicans.
Jeudi, Devin Booker a fait ce qu'il sait finalement faire le mieux : scorer en masse. Ses 44 points pour aider Phoenix à dominer New Orleans en prolongation ne sont une surprise pour personne. On parle d'un joueur capable de marquer 70 points dans un match NBA à 21 ans. Ce qui est plus nouveau et qui s'avère être une vraie tendance pour lui depuis la mi-octobre, c'est ce mix de justesse et d'efficacité. Pour un temps de jeu identique, l'ancien arrière de Kentucky shoote moins (17.4 tirs/match contre 19.6) et surtout beaucoup mieux. Après 21 rencontres disputées, Booker affiche 50.7% d'adresse globale, 41.2% à 3 points et un superbe 94.6% sur la ligne. On peut évidemment se dire qu'il s'agit d'une période de grâce et que les chiffres le feront un peu redescendre sur terre lors de la soixantaine de matches à jouer d'ici la fin de la saison. En attendant, le n°1 des Suns est lancé sur les bases d'un exercice qui lui permettrait de rejoindre le club clinquant des 50-40-90 avec Larry Bird, Stephen Curry, Steve Nash, Dirk Nowitzki, Kevin Durant, Mark Price et Malcolm Brogdon.

Même en défense, c'est beaucoup mieux !

Outre le changement de coach, c'est le supporting cast autour de lui qui a sans doute le plus aidé Devin Booker à passer un cap. Ricky Rubio a ses limites, mais c'est un meneur expérimenté et extrêmement fiable sur ses points forts. Sa présence est une plus-value incommensurable pour Phoenix. Booker n'a plus à assumer entièrement le playmaking - il lui arrive de donner 9 passes décisives comme contre NOLA - et peut se concentrer sur l'expression de son ADN de scoreur. Il a évidemment toujours tendance à beaucoup porter la balle, mais c'est finalement ce qui est attendu de lui en Arizona. En lui offrant un contrat à 158 millions de dollars sur 4 ans, Phoenix espérait bien le voir endosser ce costume et ces responsabilités. Kelly Oubre, Dario Saric et consorts sont des lieutenants très estimables et désormais bien adaptés à ce nouveau contexte pour eux après un trade en cours de saison dernière. La progression que l'on entrevoit chez Booker depuis que Monty Williams a débarqué en ville se manifeste même sur le plan défensif. L'arrière ne sera jamais un défenseur d'élite. Mais il essaye clairement de forcer sa nature un peu fuyante depuis quelques mois. Quand le franchise player autrefois jugé paresseux dans ce secteur "fait les efforts", c'est toute l'équipe qui est inspirée et impactée. Même en termes de communication, le garçon semble plus en confiance. Un temps trop présent sur les sites locaux de ragots et sur TMZ, Devin Booker apparaît désormais sur les réseaux pour ses séries de shoots à 3 points vertigineuses à l'entraînement ou ses interactions plus détendues avec des internautes. Quelque chose a changé et comme dirait l'autre : pourvu que ça dure. Phoenix ne disputera sans doute pas les playoffs cette saison - on voit bien des équipes comme Portland, San Antonio et Sacramento redresser la barre progressivement - mais l'important n'est pas là. Ne plus être une source de moqueries et avancer dans la bonne direction, c'est déjà bien plus que ce dont peuvent jouir d'autres franchises dans cette ligue. Et si Booker s'avère bien être un futur All-Star incontournable et l'un des meilleurs joueurs de sa génération, le reste viendra sans doute.

Les stats de Devin Booker en 2019-2020

Season Team G Min FGM FGA FG% 3PM 3PA 3P% FTM FTA FT% OR DR Reb Ast TO Stl Blk Pts
2019-20 PHO 21 35:38 8.8 17.4 50.7 2.3 5.7 41.2 5.0 5.3 94.6 0.6 3.3 3.9 6.3 4.1 0.6 0.3 25.0