Eric Gordon : le pire arrière de la ligue ?

Principale monnaie d’échange dans le transfert de Chris Paul il y a 3 ans, Eric Gordon fait aujourd’hui figure de boulet pour les Pelicans.

Laurent ReymondPar Laurent Reymond | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Eric Gordon : le pire arrière de la ligue ?
Lorsqu’il débarque à New Orleans en décembre 2011, Eric Gordon est perçu comme l'un des arrières les plus prometteurs de la NBA grâce à une bonne Coupe du monde 2010 avec Team USA et une saison 2010-2011 tonitruante avec les Clippers, où le scoreur de l’Indiana atteint son record de carrière avec 22.3 pts de moyenne. Déçu de quitter Blake Griffin et Los Angeles, Gordon cache difficilement qu’il a le moral en berne à l’idée d’évoluer avec les ex-Hornets. Mais le pire est devant lui lorsque très tôt dans la saison, il aggrave une blessure préexistante des cartilages de son genou droit. Pas l’idéal lorsque l’on se trouve dans sa contract year... Heureusement pour lui, il maintient ses standards dans les 9 petits matches qu’il dispute cette année là. Les Suns ont alors l’idée folle de lui offrir 58 millions de dollars sur 4 ans…et NOLA la très mauvaise initiative de s’aligner pour conserver leur restricted free-agent. [superquote pos="d"]Eric Gordon : "La balle ne rentre plus dans le panier".[/superquote]Certes, laisser filer la recrue phare du transfert de CP3 aurait pu être mal perçu, mais qu’en reste-t-il aujourd’hui ? Presque rien. Chris Kaman et Al-Farouq Aminu ne font plus partie de l’effectif et Eric Gordon n’est plus que l’ombre de lui-même. Dégouté de ne pas rejoindre les Suns en 2012 (Phoenix peut s’en frotter les mains aujourd’hui car avec un tel contrat jamais le trio infernal Dragic-BledsoeThomas n’aurait vu le jour), Gordon se montre beaucoup plus enthousiaste à l’idée d’évoluer dans son club depuis qu’il est entouré d’Anthony Davis, Ryan Anderson et Jrue Holiday. Seulement voilà, ses blessures à répétition et ses différentes baisses de motivation semblent avoir eu raison de son talent, car l’arrière est aujourd’hui la dernière lame offensive du 5 majeur des Pelicans. Pire encore, depuis le début de la saison, Eric Gordon est tout simplement le plus mauvais poste 2 titulaire de toute la ligue avec des stats de 5.8 pts, 3.5 reb, 0.8 pds, le tout à 20% de réussite et 9% à 3 points ! Des chiffres inacceptables pour un joueur au profil de scoreur. A son poste, seul le sophomore Ben McLemore fait moins bien, mais avec un temps de jeu plus proche de celui d’un 6ème homme avec 8 minutes de moins sur le parquet. Interrogé par le Times Picayune, Gordon semble pourtant confiant :
"La balle ne rentre plus dans le panier. C’est étrange pour moi, je manque tellement de shoots, cela ne m’était jamais arrivé avant. Je commencerai à m’inquiéter si cela dure encore 10 ou 15 matches. Mais cela ne durera pas, je sais de quoi je suis capable et le temps nous le dira".
C’est tout le mal qu’on lui souhaite, car avec ses 15 millions de dollars la saison, en plus d’être le joueur le mieux payé des Pelicans, Gordon représente aujourd’hui le pire rapport qualité/prix de la ligue (Amar’e Stoudemire mérite presque plus son salaire actuellement, c’est dire). Quant à la concurrence au sein de sa propre équipe, même le remplaçant Austin Rivers, qui a ramé lors de ses 2 premières saisons, affiche des chiffres plus convaincants avec 7.3 pts et 2.5 pds à 52% au shoot et en 10 min de moins. On ne parle même pas de Tyreke Evans (17.8 pts, 9 reb, 6 pds), obligé d’évoluer au poste 3, car plus polyvalent, mais qui devra injustement souffrir en défense face aux ailiers les plus costauds de la ligue (que pourra-t-il faire si LeBron James ou Carmelo Anthony décident de le poster toute une soirée ?). Vu la situation actuelle, il n’y aurait pas scandale à mettre Gordon sur le banc pour replacer Evans à sa position plus naturelle d’arrière. Reste qu’à New Orleans, le chainon manquant est indiscutablement la présence d’un poste 3 de qualité et les possibilités d’en récupérer un en échange d’Eric Gordon sont infimes vu son contrat, surtout qu’il possède une player option qu’il activera sans aucun doute pour toucher un dernier chèque de 15 millions de dollars la saison prochaine. Les Pelicans n’ont plus qu’à espérer un sursaut (si possible avant 10 ou 15 matches !) sinon ils devront s’armer de patience en trainant son contrat comme un fardeau jusqu’à l’été 2016.
Afficher les commentaires (21)
Atlantic
Central
Southeast
Pacific
Southwest
Northwest