Jabari Parker, Andrew Wiggins : La hype face à la réalité

Jabari Parker et Andrew Wiggins ont été élus meilleur rookie dès leur premier mois en NBA malgré des performances en demi-teinte. Alors, vrai flop ou retard à l'allumage ?

La cuvée 2014 est l’une des plus prometteuses de l’histoire… sur le papier. La réalité du terrain après un mois de compétition est différente. Julius Randle s’est brisé la jambe dès son premier match chez les pros, Aaron Gordon est absent pour une durée indéterminée, Marcus Smart était un sixième homme intéressant pour Boston avant de se blesser, Dante Exum est talentueux mais barré par Trey Burke et Alec Burks, Nik Stauskas compte ses billets verts en chauffant le banc de touche et même les frasques de Joel Embiid sur Twitter ont cessé de nous faire rire. Voilà qui nous laisse avec quelques coups d’éclat de Zach LaVine, le culot et le talent de K.J. McDaniels (drafté au second tour), la combativité de Tarik Black (non drafté) et les performances solides des Européens Nikola Mirotic, Bojan Bogdanovic et Kostas Papanikolaou. Heureusement, il nous reste Andrew Wiggins et Jabari Parker. Les sauveurs de Minnesota et Milwaukee. Les prochaines superstars NBA. La relève de la relève. Les deux graines de stars sont déjà les meilleurs joueurs de la cuvée. Pour preuve, l’ailier des Wolves et son compère des Bucks ont été nommés « Rookie Of The Month » de leur Conférence respective. Les deux jeunes hommes sont déjà au rendez-vous. Enfin presque.

Un mois de compétition, où en est-on ?

Parker et Wiggins sont déjà les meilleurs. Mais ils sont les plus performants au sein d’une classe pour l’instant décevante (mais prometteuse). Jabari Parker : 20 matches, 29,7 minutes, 12,2 pts à 47,4% (25% à trois-points), 6,1 rbds et 1,3 steal. Andrew Wiggins : 17 matches, 28,6 minutes, 11,7 pts à 39,4% (46,2% à trois-points), 3,6 rbds et 1,2 steal. Leurs statistiques sont relativement similaires mais elles sont bien en-dessous des standards habituels des superstars annoncées. Illustration avec les chiffres des récents vainqueurs du Rookie Of The Year en novembre lors de leur première saison NBA (statistiques compilées par Scott Howard-Cooper de NBA.COM.) 2012-2013 : Damian Lillard : 15 matches, 36,9 minutes, 18,1 pts, 3,1 rbds et 5,5 pds. 2011-2012 : Kyrie Irving : 17 matches, 29,2 minutes, 18,9 pts à 53,5%, 4,7 pds. 2010-2011 : Blake Griffin : 15 matches, 36 minutes, 20,9 pts, 11,7 rbds et 2,7 pds. 2008-2009 : Derrick Rose : 15 matches, 39 minutes, 18,9 pts à 49,6%, 6,1 pds. 2007-2008 : Kevin Durant : 16 matches, 34,5 minutes, 20,6 pts et 4,3 rbds. 2005-2006 : Chris Paul : 14 matches, 36,7 minutes, 16,4 pts et 6,8 pds. 2003-2004 : LeBron James : 15 matches, 40,9 minutes, 16,8 pts, 6,7 rbds et 6,1 pds. Andrew Wiggins et Jabari Parker ne sont pas partis sur les mêmes bases que ces joueurs qui sont aujourd’hui tous considérés comme des stars NBA. On peut estimer qu’ils sont sous-utilisés par leur coach respectif, Flip Saunders et Jason Kidd, mais il est évident que leurs débuts dans la ligue sont discrets. On refuse d’employer le terme « décevant » car il ce dernier se rapporte finalement aux attentes énormes et sans doute un peu exagérées autour des deux rookies.

Que sait-on sur Jabari Parker et Andrew Wiggins ?

Il est trop tôt pour enterrer les deux stars de demain. A priori, elles devraient monter en puissance au fur et à mesure de la saison et ce fut déjà plus ou moins le cas au cours des premières semaines. Wiggins n’a passé la barre des dix points qu’à une seule reprise – 17 pions contre Brooklyn – lors de ses cinq premiers matches. Il a rectifié le tir ensuite en se montrant en avantage notamment face à New Orleans (20 pts) et surtout contre Sacramento (29 pts). Aucun rookie n’a fait mieux au scoring sur un match. Son adresse à trois-points est prometteuse et elle est le signe que le Canadien est une arme crédible sans le ballon (spot-up shooteur). Il a aussi montré de belles dispositions en défense, comme on pouvait s’y attendre.
« Il a été solide pour son premier mois. J’aimerai qu’il court encore plus », estime son coach au Star Tribune.
Andrew Wiggins fait déjà preuve de passivité. Il laisse le jeu venir à lui. C’est une qualité, certes, mais ce n’est pas ce qui demandé à un premier choix de draft annoncé comme un futur franchise player qui évolue au sein d’une formation à la dérive et privée de trois de ses cadres (Kevin Martin, Ricky Rubio et Nikola Pekovic). Le natif de Toronto est censé profiter de cette période pour s’affirmer en attaque et briser cette timidité. Il doit apprendre à dominer. [youtube hd="0"]https://www.youtube.com/watch?v=5I4fxde6z7s[/youtube] Jabari Parker peine aussi à s’affirmer. Il lui arrive d’exploser au cours d’une rencontre, comme ce fut le cas contre Cleveland (22 pts face à LeBron James) et de traverser la suivante comme un fantôme (8 pts en 22 minutes contre Dallas hier). Comme son « meilleur ennemi », le joueur formé à Duke manque de constance. C’est généralement la principale lacune des rookies et Parker comme Wiggins n’échappe pas à cette règle. Son passage en ailier-fort – où il dispose d’un rôle d’intérieur hybride à la Carmelo Anthony – lui a permis de faire grimper sa moyenne aux rebonds. [youtube hd="0"]https://www.youtube.com/watch?v=sIZkdx3Pipk[/youtube] Wiggins et Parker ont du talent et du potentiel. Mais aucun des deux n’est vraiment parvenu à prendre le dessus sur son « rival » désigné après un mois de compétition. Alors, quel est votre favori pour la suite de la saison ?