Finales NBA : 4 questions pour le Game 4

A quelques heures du Game 4 des finales NBA, on décrypte pour vous les enjeux et les tactiques à adopter par les Cavaliers et les Warriors ce soir.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Analyse
Finales NBA : 4 questions pour le Game 4
« LeBron James est à deux victoires de faire de J.R. Smith un champion NBA alors même que J.R. Smith est J.R. Smith. » Shea Serrano, journaliste pour Grantland.
Aux commandes des finales NBA après trois matches – ils mènent deux victoires à une – les Cleveland Cavaliers ont l’opportunité de creuser l’écart sur les Golden State Warriors devant leur public de la Quicken Loans Arena à l’occasion du Game 4 disputé ce soir. Avec une victoire supplémentaire, LeBron James et ses coéquipiers se rapprocheraient du premier titre NBA de l’histoire de la franchise. Une sacrée performance pour une équipe pourtant privée de deux de ses trois meilleurs joueurs.

Quelle mentalité pour les deux équipes dans le Game 4 ?

Le momentum est en faveur de Cleveland mais les Cavaliers ne sont pas à l’abri d’un sursaut d’orgueil des Warriors ce soir. [caption id="attachment_278357" align="alignleft" width="318"] Stephen Curry et les Warriors ont-ils perdu confiance en eux ?[/caption] Les Californiens sont en difficulté depuis deux matches mais ils n’ont jamais perdu trois rencontres de suite cette saison. Ils ont toujours su rebondir à temps. Néanmoins, Stephen Curry et ses camarades donnent le sentiment d’avoir perdu confiance en leur jeu. Si dominateur tout au long de l’année, le cinq majeur montre ses premières failles au plus mauvais moment de la saison, au point où Steve Kerr a été contraint de tenter des coups de poker lors du match précédent en lançant simultanément Shaun Livingston, Andre Iguodala, Klay Thompson et Curry (manqué) ou en relançant l’ancien All-Star David Lee (réussi). [superquote pos="d"]Les Cavaliers ont pris l'ascendant psychologique [/superquote]Les Warriors manquent d’expérience à ce stade de la compétition et cela se ressent dans leurs prestations sur le parquet. Ils sont parfois un peu timides, un peu passifs, comme s’ils peinaient à se faire violence. Le groupe de Steve Kerr n’a jamais affronté autant d’adversité à ce niveau et les joueurs doivent désormais réagir. A l’inverse, les Cavaliers jouent comme des morts de faim. Ils sont moins talentueux et l’effectif est sans doute moins profond mais les hommes de David Blatt s’arrachent sur chaque ballon perdu, chaque rebond offensif, chaque écran, etc. La différence s’est aussi faite là-dessus sur les deux derniers matches. On sent que les Cavs ont pris l’ascendant psychologique. Ils sont plus sereins, plus libérés et cela porte ses fruits jusqu’à présent.

Où est passé l’attaque flamboyante des Warriors ?

« Si on retrouve notre jeu (en attaque) – et on va le faire – on devrait gagner cette série », promet Klay Thompson.
[caption id="attachment_266919" align="alignright" width="318"] Les Warriors inscrivent 10 pts de moins (sur 100 possessions) qu'en saison régulière.[/caption] Les troupes d’Oakland ont inscrit 99,7 points sur 100 possessions depuis le début des finales. A titre de comparaison, les Warriors marquaient dix points de plus en saison régulière. Le principal problème de Golden State se situerait donc en attaque (la formation défend plutôt bien en finales et c’est l’une des meilleures équipes NBA dans ce domaine depuis maintenant trois saisons). Comme nous l’avons indiqué plus haut, on a surtout le sentiment qu’il s’agit d’une perte de confiance. Les Warriors font un peu moins circuler le ballon, ils sont plus hésitants qu’à l’ordinaire, moins instinctifs donc et moins tranchant. Draymond Green – par exemple – a laissé passer des tirs complètement seul derrière la ligne à trois-points. Le rythme lent imprimé par LeBron James perturbe la mise en place du jeu offensif de Golden State. Mais il faut aussi souligner l’excellente défense (c’est un euphémisme) des Cavaliers depuis le début de la série.

Quelle défense sur LeBron James ?

Après avoir remporté le Game 1 malgré 44 points de LeBron James, les Warriors « minimisaient » (le terme est peut-être un peu fort) la performance du King. Harrison Barnes, par exemple, rappelait qu’il préférait « que LeBron marque 44 points plutôt qu’il ne fasse un triple-double. On voulait le forcer à scorer et il l’a fait. » La stratégie défensive de Steve Kerr et ses assistants consiste donc à pousser James à jouer le plus d’isolations possibles en cherchant à le couper des autres joueurs de Cleveland, un peu comme l’avait fait les Spurs en 2013. Sauf qu’à l’époque, les Spurs parvenaient à contenir la star loin du cercle en plaçant Kawhi Leonard et Danny Green face à lui. LeBron a effectivement tenté beaucoup de tirs depuis le début des finales – 107 tentatives pour 43 réussites soit 40,2% - mais il a aussi battu le record du nombre de points inscrits après trois rencontres (123 soit 41 par match). [superquote pos="d"]Les Warriors cherchent à défendre sur LeBron comme les Spurs l'ont fait en 2013[/superquote]Les Warriors défendent plutôt bien et l’attaque des Cavaliers est particulièrement brouillonne mais James fait souffrir Golden State.
« Ils (les Cavaliers) jouent presque uniquement en isolation sur LeBron », note Steve Kerr. « Mais LeBron, c’est LeBron. Il pose des problèmes. »
Le King est au sommet de son art et ses performances dantesques masquent les lacunes de son équipe. Il serait peut-être temps que les Warriors optent pour une nouvelle tactique. Ils peuvent se décider à faire prise-à-deux sur le King afin de l’obliger à lâcher la gonfle. Cela forcerait les joueurs de devoir des Cavaliers à mettre leur panier.

Quel(s) facteur(s) X lors du Game 4 ?

Si jamais les Warriors adoptent cette stratégie, certains joueurs des Cavaliers devront hausser leur niveau de jeu en attaque. On pense notamment à J.R. Smith ou Iman Shumpert, parfois maladroit (mais incisifs et appliqués en défense !). Le deuxième joueur cité tiendra sa place malgré une blessure à l’épaule et on espère qu’il tiendra le choc. Même constat pour Matthew Dellavedova, facteur X des Cavaliers depuis deux matches et frappé de crampes à l’issue du Game 3. La fatigue est une donnée à ne pas négliger du côté de Cleveland vu la rotation serrée utilisée par David Blatt. A Oakland, on attend le réveil de Draymond Green, gêné par des douleurs du dos. L’ailier-fort sera bien présent ce soir mais il n’est plus que l’ombre de lui-même depuis deux matches. On se rend d’ailleurs un peu plus compte de son importance au sein de l’effectif des Warriors quand on voit à quel point son équipe est perdu lorsqu’il connait un jour sans. Green, tout comme Harrison Barnes, doit retrouver son jeu. Steve Kerr devrait aussi offrir de nouvelles opportunités à David Lee, auteur d’un très bon quatrième QT dans le match précédent.
« Il va rejouer », affirme le coach des Warriors.
Lee pourrait offrir un peu de scoring à l’intérieur aux Warriors, trop dépendants de leur réussite extérieure contre Cleveland.
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