Playoffs : George Karl veut abolir les conférences et s’inspirer de la NCAA

George Karl aimerait révolutionner les playoffs et disputer un tournoi type NCAA à 16 équipes, avec des têtes de série selon le bilan de la saison

Playoffs : George Karl veut abolir les conférences et s’inspirer de la NCAA
Plus de 20 ans de coaching en NBA (5 franchises) et même en Europe (avec le Real Madrid), ça vous classe un homme. George Karl est un vieux loup de mer dans l’océan de la grande ligue. Un ancien, sacré coach de l’année en… CBA à deux reprises en 81 et 83. Plus de 1000 victoires au compteur, une finale NBA avec les Sonics, des finales de Conférence avec les Bucks et les Nuggets, le tout en survivant à un cancer de la thyroïde. En résumé, un monument du coaching. George Karl entraîne les Denver Nuggets. Depuis le départ de Carmelo Anthony, il a su faire de son équipe sans superstar un collectif redoutable. Le danger vient de partout en attaque et ses joueurs se sont mis au diapason en défense. Les Nuggets peuvent battre n’importe quelle équipe, en atteste leur toute récente série de quinze victoires de rang (série stoppée cette nuit par les Hornets). Oui, les Nuggets sont forts. Mais peu (personne ?) ne miserait sur une victoire finale des guys du Colorado en juin prochain. Pourquoi ? Tout simplement, cet éternel débat qui revient : une équipe ne peut pas, ou très rarement, passer plusieurs tours de playoffs sans superstar. George Karl prétend être convaincu du contraire. Normal, il ne va pas non plus accabler ses joueurs. Le coach de 61 ans a su déplacer le débat en un coup de baguette magique, une phrase, une idée, une suggestion : mélanger les deux conférences en playoffs. En pleine March Madness, Karl s’inspireraient donc de la NCAA. 16 équipes NBA qualifiées pour les playoffs, selon leur bilan, et quatre têtes de série. A l’arrivée, un final four, quatre équipes qui pourraient être issu de la même conférence mais donc, accessoirement, peut-être les quatre meilleurs franchises de la ligue.
« Je pense que cela exciterait les fans. Ce serait fou. Nous voyageons en jet privé désormais donc je pense qu’il est possible d’organiser un calendrier, chaque équipe aurait deux jours de repos entre chaque match. Je pense que cela serait intéressant, on verrait d’autres confrontations, » explique George Karl à The Denver Post.
Encore une fois, un membre du sport professionnel nous sort l’excuse des fans. Un peu comme lorsque David Stern sanctionne les Spurs au nom des fans  Les fans, les fans… ne seraient pourtant pas tous du même avis que George Karl. En effet, lors d’un éventuel Warriors – Knicks, les supporteurs des deux équipes seraient contraint soit, de se coucher très tard pour voir le match, soit de rentrer très tôt du travail (selon le lieu de la rencontre et la situation géographique du supporteur bien entendu), en raison du décalage horaire entre côte Est et Ouest. Or ce sont bien les sommes astronomiques déboursées par les chaînes de télévision qui permettent à des grosses franchises d’assurer la masse salariale tout aussi astronomique de leur effectif. Les fans, non. Par contre, oui les matchups seraient différents, sans aucun doute. La conférence Ouest, dans laquelle évolue Denver rappelons-le, est nettement plus forte que la conférence est, du moins dans sa globalité. Ainsi, les joueurs de George Karl pourraient se frotter aux gus des autres équipes du pays, la plupart du temps en manque de raquette comparé à la puissance physique des Grizzlies ou du Thunder. Pas con le George. A l’heure actuelle cela donnerait ça en termes de duel : Miami – Milwaukee, San Antonio – Los Angeles Lakers, Oklahoma – Boston, Los Angeles Clippers – Atlanta, Denver – Chicago, Memphis – Houston, Indiana – Golden State et New York – Brooklyn. Les duels ont de la gueule. Mais notons tout de même que 6 des 8 têtes de série seraient des équipes de la conférence Ouest. Passons. George Karl ne s’arrête pas là. Revenons  aux superstars, ces joueurs qui peuvent vous faire basculer une rencontre, voir même une série lorsqu’elles sont « in the zone ». Ces genres de joueurs sont décisifs lors d’un tour au meilleur des 7 manches, en playoffs. Comment faire alors ? S’inspirer de la NCAA et raccourcir la saison régulière.
« On pourrait faire une pause de deux trois semaines et ensuite faire un tournoi du type NCAA. Une élimination en un match est bien différente qu’une série de sept matches. »
Mais aussi bien avantageuse pour ses Nuggets, capables de battre toutes les équipes de la ligue sur un match. Même les Wizards ont frappé deux fois le Miami Heat cette saison. Plus sérieusement, l’idée de George Karl n’est pas ridicule mais n’a aucune chance d’aboutir. En effet, une élimination sur un match signifierait : pas de match aller-retour, moins de recette, baisse des droits télé et tout le tralala. N’oublions pas que la NBA est un business pour ses dirigeants. Mais ça aussi, George Karl le sait…