C’est quoi le problème avec les Warriors ?

C’est quoi le problème avec les Warriors ?

Les champions en titre sont à la traîne en cette première semaine. Rien d'alarmant. Constat après trois premiers matches chaotiques.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Avant même de prendre place sur le banc des Golden State Warriors et de diriger l’une des équipes les plus fantastiques de l’histoire du basket, Steve Kerr, quintuple champion NBA, tenait l’analyse suivante : au bout de trois ans, un groupe s’essouffle. Le bonhomme en a connu, des armadas. Il a joué aux San Antonio Spurs avec Tim Duncan, Tony Parker et Manu Ginobili sous les ordres de Gregg Popovich. Il a surtout porté les couleurs des Chicago Bulls à l’époque où Michael Jordan et les taureaux dominaient la NBA. Pour lui, c’était assez clair : même si MJ n’avait pas pris sa deuxième retraite en 1998, les Bulls auraient eu toutes les peines du monde à conquérir un quatrième sacre d’affilée. Parce que trois ans au plus haut niveau, ça crève physiquement et surtout mentalement. Les Warriors ne courent pas après une quatrième bague. Ils sont d'abord  à la quête du doublé – et d’une quatrième finale. Et ils sont les seuls vrais favoris. Ils sont leurs plus grands adversaires. C’est exactement ce qui ressort de leur début de saison raté. Golden State a gagné un seul de ses trois premiers matches. Une anomalie pour une franchise qui a décroché 67, 73 puis 67 succès au cours des trois saisons précédentes. Il n’y a pas de crise. Juste de la surprise. Presque de l’incompréhension devant les difficultés d’une formation pourtant bien supérieure aux autres sur le papier. Mais le papier, une fois sur le terrain, ça ne veut plus rien dire. Il y a match, il faut jouer. Et Golden State les Warriors… déjouent. Ils se tirent eux-mêmes des balles dans le pied. Pour l’instant. Ils se sabotent en manquant de concentration. Et ce défaut d’attention se traduit ensuite en balles perdues et en points faciles marqués par l’adversaire. Après trois rencontres, les hommes de Steve Kerr forment l’une des plus mauvaises défenses du championnat. Ils encaissent plus de 110 points sur 100 possessions. Seuls les horribles Phoenix Suns et les Indiana Pacers font pire. Une statistique invraisemblable pour une équipe qui a terminé parmi les cinq meilleures défenses NBA depuis trois ans. Ce n’est pas un manque de talent, un déficit de qualités athlétiques, une absence de communication ou même une période d’adaptation. Cela ressemble surtout très fort à un manque de motivation. Ou un excès de zèle. Contre les Houston Rockets, les Golden State Warriors avaient par exemple le match bien en mains. Jusqu’à la sortie de Draymond Green, le DPOY. A ce moment-là, tout est parti en vrille. Et les Texans ont remonté un handicap de plus de dix points en moins de douze minutes. Contre les New Orleans Pelicans, les champions en titre n’étaient pas dans le match en première période. Ils l’ont payé en courant après le score. Enfin, contre les Memphis Grizzlies, ils ont laissé les remplaçants des oursons coupés inlassablement dans leur dos. L’addition ? Une autre défaite, évidemment. C’est tellement facile d’oublier à quel point les Warriors ont bâti leur succès sur la défense. L’attaque, c’est ce qui se voit. Les shoots lointains de Stephen Curry et Klay Thompson, le talent de Kevin Durant… Pourtant, Green martèle sans arrêt qu’à Oakland, ça défend. Scorer, beaucoup d’équipes peuvent le faire. Mais peuvent-ils toutes défendre aussi bien que Golden State ? Les Dubs doivent retrouver cet état d’esprit. Cette faim. Ce manque de concentration, il se ressent aussi auprès d’un KD qui perd plus de 5 ballons par match. Peut-être que le groupe est fatigué. A force de trop fêter le titre, en enchaînant une tournée en Chine… mais cette piqûre de rappel peut être salvatrice. Elle peut forcer les stars à ressortir de leur zone de confort pour se remettre au charbon. Encore une fois, il n’y a pas de crise. Dans une semaine, les Golden State Warriors seront peut-être d'ailleurs à 7-2. Dans neuf mois, ils soulèveront éventuellement un nouveau trophée. Mais d’abord, il va falloir se remettre à se battre.
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