Golden State, une rouste salutaire

La correction reçue d'entrée par les Golden State Warriors va leur permettre de ne pas partir avec un trop plein de confiance.

Golden State, une rouste salutaire
On se doutait bien que les les Golden State Warriors auraient préféré débuter leur saison contre les Sixers. Dans le genre "équipe prête from day 1", on ne peut pas faire mieux que les Spurs, qui ont remporté 18 de leurs 20 season openers depuis le début de l'ère Popovich. Mais comment imaginer que pour la première de leurs "Galactiques" à la maison devant un public impatient de voir Kevin Durant en action avec ses collègues All-Stars, les joueurs de Steve Kerr prendraient autant l'eau ? Les critiques vont probablement déjà fuser pour pointer les manquements qui ont conduit à cette débâcle et certains vont s'empresser de dire que la collaboration entre KD et Stephen Curry est vouée à l'échec. Minute, papillon... Les Californiens ont affiché des lacunes, c'est un fait. Mais lorsque les deux derniers MVP ont évolué ensemble sur le parquet, Golden State a enregistré un différentiel au score de +1. C'est lorsque Kerr les a séparés que les choses se sont gâtées (- 10 avec Curry sans KD, -14 avec KD sans Curry) et si l'alchimie n'a pas encore eu lieu, c'est sur un plan plus global. Il faut prendre en compte le fait que le cinq de départ des Dubs comportait deux nouveaux joueurs (Durant et Zaza Pachulia), ce qui n'est pas rien quand on sort de trois saisons consécutives avec les cinq mêmes hommes ou presque (Curry, Thompson, Barnes, Green et Bogut) pour débuter les rencontres. Le banc si impressionnant la saison dernière n'a pas rempli son rôle, même Andre Iguodala (-28), game-changer habituel, n'a pas su peser. Steve Kerr devra vite trouver le moyen de rendre ses remplaçants efficaces pour que toutes les responsabilités n'échoient pas au "Big Four".

Plus besoin de chasser des records ou préserver leur invincibilité

Face à une machine aussi bien huilée que celle des Spurs, la moindre période de flottement se paye cash. Kawhi Leonard, sans doute conseillé par Popovich, a compris que la mise en place défensive qui a tant contribué aux résultats épatants de Golden State ces dernières années, n'était plus la même et qu'il lui fallait provoquer des accidents. En drivant avec agressivité vers le cercle à la surprise de ses adversaires, l'ailier des Spurs est allé 15 fois sur la ligne (pour 35 points en tout, son record en carrière) et a mis en évidence le fait que tout le monde cherchait sa nouvelle place chez les Warriors. Jonathon Simmons (20 points), à qui Popovich a fait confiance cette nuit, a fait le même constat. Le fait de ne pas démarrer en fanfare et de se lancer dans une éventuelle série aussi dingue que celle de l'an dernier (24 victoires de suite avant de connaître la défaite) est sans doute une bonne chose. Les finalistes 2016 ont tous martelé qu'ils se moquaient pas mal de battre de nouveaux records, surtout si c'est pour mordre la poussière en playoffs ensuite. Il n'y aura pas besoin, sauf redressement express, de chercher à tout prix à dépasser les 72 victoires ou même simplement à défendre une quelconque invincibilité à domicile. Golden State va pouvoir se concentrer sur le seul objectif qui vaille : que l'équipe soit au maximum de ce qu'elle peut faire à partir du 15 avril. Certes, jamais une équipe qui a perdu son premier match de la saison par plus de 25 points n'a remporté le titre par la suite, mais c'est un défi à la mesure d'un groupe qui comporte autant de joueurs talentueux. Gregg Popovich a d'ailleurs bien compris que ce qu'il s'est passé à l'Oracle Arena n'est pas forcément annonciateur de la suite des événements. "Ce n'est pas un truc de fou. Nous avons juste gagné un match...", a prévenu 'Pop' dans son syle laconique. On espère juste pour Steve Kerr et ses hommes que la mayonnaise prendra relativement vite. Encore plus scrutés que l'an dernier, les Warriors risquent de mal supporter les analyses à charge après avoir été encensés pendant deux ans...