Jusqu’où iront les Houston Rockets ?

A l’instar des Los Angeles Clippers, les Houston Rockets finissent la saison en trombe. La franchise texane occupe actuellement une solide troisième place au sein de la Conférence Ouest. Avant de mettre le feu en playoffs ?

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Jusqu’où iront les Houston Rockets ?
Daryl Morey, le dirigeant visionnaire des Houston Rockets, vise la lune. Comprenez-ici le titre NBA. Du front office au coaching staff en passant par les joueurs, personne ne s’en cache. Les Rockets sont en campagne.
« On veut soulever le trophée en juin. Mais on doit rester humbles et affamées. Ce sont ces petites choses qui nous feront gagner des matches », témoignait hier soir Dwight Howard après une cinquième victoire consécutive de son équipe.
Et quelle victoire. Quelques jours après s’être offerts le scalp des Pacers et du Heat, les Texans sont sortis vainqueurs de leur duel face aux Blazers cette nuit. En cercle au centre du terrain après le buzzer, les joueurs de Kevin McHale donnaient l’impression de former une équipe soudée, solide, prête pour les joutes plus intenses et plus gratifiantes du mois d’avril. Parfois brouillons, les Houston Rockets ont des ingrédients dignes d’un candidat au titre suprême.

Une attaque diversifiée

La principale force des tuniques rouges résident d’abord dans cette capacité à marquer face à n’importe quelle défense ou presque. Après une soixantaine de matches, les Houston Rockets sont la cinquième meilleure attaque en termes de points marqués sur 100 possessions (108,1 pts). Seuls le Heat, les Clippers, les Blazers et les Mavericks font mieux. Malgré le recrutement de Dwight Howard, le rythme des Texans ne s’est pas ralenti (98,24 possessions jouées par rencontre, septième marque de la ligue). Leur jeu en transition, avec des joueurs comme James Harden et Jeremy Lin pour monter la balle, est très efficace (17,5 pts marqués en contre-attaque). Les Rockets intègrent le moule classique des équipes rapides capables de rapidement porter la balle de l’autre côté du parquet mais aussi d’arroser de loin. Houston est, de très loin, l’équipe qui tente le plus sa chance derrière l’arc (1631 tentatives depuis le début de la saison, soit 42 de plus que les New York Knicks, et ce malgré un match en moins). Une stratégie inspirée par les études analytiques de plus en plus en verves en NBA. En effet, un tir à deux-points vaut moins qu’un tir à trois-points, c’est logique. Le staff a donc banni tous les tirs à mi-distance pour privilégier les shoots de loin et les trois-points dans le corner. En conséquence, Houston affiche un pourcentage de réussite effectif de 53,3%. Seuls les Spurs et le Heat, les deux derniers finalistes NBA, font mieux (respectivement 53,8 et 56%). Avec Dwight Howard, les Houston Rockets disposent également d’une force de frappe sur le pick&roll. Si jamais la contre-attaque n’a rien donné, les joueurs peuvent s’appuyer sur leur pivot lourd au poste bas. Libéré de ses problèmes de dos, « D12 » est à nouveau une menace de poids dans la raquette. Howard tourne à 19 points et 12 rebonds cette saison et ses statistiques sont en hausse depuis deux mois. Son apport sera non négligeable en playoffs, lorsque l’action se déroulera essentiellement sur demi-terrain. Cette nuit, Kevin McHale a même tenté une nouvelle expérience. Alors que son équipe prenait l’eau face aux Blazers, il a envoyé un cinq « small ball » sur le parquet avec Jeremy Lin, Patrick Beverley, Chandler Parsons, James Harden et Dwight Howard.
« On n’arrivait à rien en attaque. Donc j’ai dit : ‘allez, jouons ‘small ball’’ », raconte le coach au Houston Chronicles.
Qui dit « small ball » dit évidemment plus d’espaces. Dwight Howard joue alors un rôle de point d’ancrage dans la raquette avec quatre shooteurs autour de lui. Lin et Harden peuvent aussi attaquer le cercle plus facilement. Durant cette période, les Rockets ont passé un 33-21 salvateur aux Blazers avant de remporter la victoire en prolongations. Harden a inscrit 17 points, Lin, 9.
« C’est intéressant que l’on puisse diversifier nos cinq », explique le meneur de jeu des Houston Rockets. « On est capable de jouer avec des grands et cette nuit on s’est axé sur un cinq de petite taille. On peut passer d’un extrême à l’autre. »
Un atout pour Houston et un cauchemar pour les défenses adverses. Chez les Rockets, le danger peut venir de partout en attaque.

Un collectif soudé et de grosses individualités

Si les Houston Rockets donnent vraiment l’impression de s’éclater ensemble sur le terrain, il ne faut pas oublier que Kevin McHale dispose de plusieurs individualités capables de faire la différence à tout moment. James Harden est un scoreur incroyable, un All-Star qui provoque des fautes à la pelle. Il peut attaquer le cercle ou dégainer de loin. Dwight Howard est un All-Star également, capable de provoquer de nombreuses prises à deux et de s’appuyer sur sa densité physique pour dominer son vis-à-vis. Chandler Parsons est lui un joueur extrêmement polyvalent. Si la Conférence Ouest n’était pas aussi dense, il aurait peut-être mérité une sélection au All-Star Game en février dernier. Drafté au second tour en 2011, l’ancien choletais (un passage éphémère le temps du lockout) est un couteau suisse indispensable pour une équipe taillée pour le titre. Ses statistiques sont en hausse cette saison (16,5 points, 5,7 rebonds et 3,9 passes) et il a même planté quelques cartons. Terrence Jones, l’invité surprise du cinq majeur, est le parfait complément de Dwight Howard à l’intérieur. Il coupe très bien vers le cercle mais peut aussi s’en écarter pour enquiller les paniers à 4-5 mètres. Jeremy Lin joue lui le rôle du joker offensif, autre ingrédient indispensable pour les meilleures franchises. Ça marche plutôt bien. L’ancien phénomène du Madison Square Garden s’est adapté à son nouveau poste et il a connu quelques très bons passages cette saison. Le banc regorge de shooteurs (Donatas Motiejunas, Francisco Garcia, Omri Casspi) et les dirigeants ont ajouté une touche athlétique avec Jordan Hamilton (8,4 pts et 3,7 rbds depuis son arrivée dans le Texas). Six joueurs des Houston Rockets tournent à plus de 9,8 pts par match.

Une défense en progression

L’adage est bien connu. « Les titres se gagnant en défense ». Aussi flamboyante soit-elle, l’attaque des Houston Rockets ne suffirait donc pas à décrocher une bague NBA ? Cela tombe bien, les joueurs de Kevin McHale ont également fait de gros progrès en défense. Ils encaissent 102,1 pts sur 100 possessions (soit un « net rating » de 6 points, sixième meilleure marque de la ligue), ce qui fait des Rockets la neuvième meilleure défense de la NBA. Oui, la neuvième meilleure défense de la NBA. L’apport de Dwight Howard sous le cercle se fait ressentir (quatrième meilleure équipe aux rebonds). Et que dire de la ténacité de Patrick Beverley ? Le meneur de poche des Rockets est un défenseur coriace, parfois vicieux, le genre de gars qu’il vaut mieux avoir avec que contre soit. Pour preuve, Dwyane Wade et LeBron James ont le forcing pour engager Beverley lorsque ce dernier a passé des essais avec le Heat il y a quelques années. Le dur à cuire fait désormais le bonheur de Houston (et les malheurs d’Oklahoma City). Lui et Chandler Parsons sont chargés de défendre sur les meilleurs scoreurs extérieurs adverses chaque soir. Son rôle sera donc d’autant plus important en playoffs lorsque des Stephen Curry, Damian Lillard, Tony Parker, Russell Westbrook, Mike Conley et compagnie se présenteront face aux Rockets. En conclusion, Houston a plusieurs cartes en main avant le début des hostilités. La franchise manque encore d’expérience et les hommes de Kevin McHale ne sont pas favoris. Mais gare à la franchise qui devra se coltiner les Rockets en playoffs. Les Texans sont plus que des simples poils à gratter. Et ils ont raison d’être ambitieux…
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