Les (bonnes) surprises de la saison à l’Est

Alors que l’exercice 2017-2018 est bientôt bouclé, zoom sur tous ces joueurs, ces évolutions ou ces transformations inattendues qui ont marqué la saison régulière sur la côte Est.

Les (bonnes) surprises de la saison à l’Est

Jayson Tatum et Jaylen Brown, jeunes sauveurs

La campagne pleine de promesse des Boston Celtics était bien mal embarquée seulement cinq minutes après avoir débuté. Cinq minutes festives, de joie et d’excitation balayées par une vision d’horreur : la cheville fracassée et fracturée de Gordon Hayward, co-star du show et salaire le plus massif de l’effectif. La franchise du Massachussetts a trouvé son salut avec Kyrie Irving, Al Horford, Brad Stevens (évidemment) mais aussi deux jeunes joueurs baromètres du succès actuel ET futur. Jaylen Brown, 21 ans, et Jayson Tatum, 20 piges. Avec respectivement 14,2 et 13,7 points par match, ils se sont affirmés comme les deux premiers soutiens offensifs d’Irving. Ils sont en avance sur leurs camarades du même âge et ils contribuent aujourd’hui à faire de Boston un candidat crédible aux finales NBA. Très fort. Et très surprenant donc.

Fred VanVleet, sorti de nul part

Aux Toronto Raptors, le banc est plus efficace que le cinq majeur. Pas plus doué, parce que les titulaires de la franchise canadienne font évidemment face à une opposition (globalement) plus relevée quand ils sont sur le terrain. Mais ce sont bien les remplaçants qui font la différence. Avec ses bombes balancées de loin, sa dégaine de meneur star de N3 et son parcours si atypique, Fred VanVleet est la figure emblématique de cette mafia du banc qui a roulé sur la Conférence Est cette saison. Improbable pour un petit gars (1,83 m) non drafté à sa sortie de Wichita State en 2016.

Ben Simmons, vrai meneur

Il y a les « point forward », ces ailiers longilignes qui remonte la balle ou s’affirment comme les principaux playmakers de leur équipe. Et puis il y a Ben Simmons. Un vrai meneur de jeu qui culmine à 2,08 m. Si LeBron James a un George Hill à ses côtés ou si Giannis Antetokounmpo peut compter sur un Eric Bledsoe, Simmons est lui le seul gestionnaire à bord. Et il assure. L’Australien a su mettre sur orbite – 8 passes par match –  le cinq extrêmement complémentaire qu’il forme avec J.J. Redick, Robert Covington, Joel Embiid et Dario Saric aux Philadelphia Sixers. C’est une révolution.

Victor Oladipo, MIP

Les Indiana Pacers ne sont peut-être pas vraiment « vainqueurs » du transfert de Paul George, envoyé au Thunder en juillet dernier. Parce qu’ils ont tout de même perdu un joueur du top vingt NBA. Mais ce dernier avait de toute façon l’air déterminé à se barrer. En revanche, ce deal, ils ne l’ont pas perdu. Et ça, c’est vraiment une surprise. La franchise a refusé des offres mieux garnies en picks pour récupérer Victor Oladipo et Domantas Sabonis. L’explosion du premier nommé a rentabilisé l’affaire. Il est devenu un All-Star à 23 points, 5 rebonds et 4 passes par match. Et Indiana est en course pour le podium à l’Est. Qui l’aurait prédit ?

Andre Drummond, à nouveau dominant

La saison des Detroit Pistons est décevante dans son ensemble mais il y a rayon de soleil de 211 centimètres qui vient redonner des couleurs à un ciel bien sombre. Andre Drummond a repris sa marche en avant alors qu’il stagnait. Voire régressait. Le pivot a regagné sa place parmi les All-Stars (après certains forfaits, soit) deux ans après sa dernière invitation. Et il l’a fait en progressant dans des secteurs clés pour lesquels il semblait pourtant perdu : les passes (3 par match alors qu’il n’avait jamais fait mieux qu’une passe de moyenne en cinq ans) et surtout les lancers-francs. A côté de ça, il s’est remis à poster des 20-20 biens puissants (16 rebonds par rencontre !). Une raison de garder le sourire, et de l’espoir, dans le Michigan.

Dwight Howard, rajeuni

Alors que sa carrière déraillait d’année en année, Dwight Howard a trouvé un second souffle à 32 ans. Cela faisait au moins quatre ans qu’il n’avait pas eu autant d’impact – positif ! – sur son équipe. Ses statistiques (16,7 points et 12,3 rebonds) n’ont plus été aussi flatteuses depuis 2014. Alors, certes, les Charlotte Hornets sont médiocres mais ils ont au moins fait une bonne affaire en récupérant le contrat bien costaud de D12. Qui l’eût cru.

Kris Dunn, libéré

Il ne sera pas élu Most Improved Player parce que 1) il n’a joué que 52 matches, 2) Victor Oladipo est au-dessus du lot et le trophée est officieusement déjà à lui 3) les sophomores sont rarement récompensés. Mais Kris Dunn a vraiment progressé entre sa première année galère aux Minnesota Timberwolves et sa deuxième saison nettement plus réussie aux Chicago Bulls. Il a profité du processus de reconstruction des taureaux pour gagner sa place. Il est désormais présenté comme le meneur d’avenir de l’organisation. Une belle surprise.

Spencer Dinwiddie, délivré

Il a mis le temps mais Spencer Dinwiddie a fini par s’affirmer comme un titulaire digne de ce nom dans cette ligue. Avec le potentiel d’un très bon back-up s’il venait à rejoindre une équipe ambitieuse un jour ou l’autre. Plus de 12 points et 6 passes au compteur pour un joueur qui a alterné entre la G-League et la NBA au cours des trois années qui ont suivies son départ de l’université.

Aaron Gordon, fiable à trois-points

Aaron Gordon a choisi le bon moment pour exploser. L’intérieur athlétique sera Free Agent (protégé) cet été. Et vu la misère dans laquelle se trouve la franchise ainsi que le rendement et le potentiel du bonhomme, il est fort probable que le Magic lui file un contrat béton. Il ne l’aura pas volé. Enfin… surtout s’il confirme dans les années à venir les belles promesses montrées cette année. Gordon est passé de 12 pions et 5 rebonds à 18 et 8. Surtout, il a démontré une capacité à dégainer de loin sans hésiter – presque 6 tentatives par match – tout en faisant mouche ! 35% de réussite. Un vrai progrès prometteur susceptible de le faire basculer dans une nouvelle dimension. Un an après l’échec de son positionnement au poste trois, c’est une vraie évolution intéressante.

John Collins, bondissant

Il ne faudra pas oublier de citer John Collins au moment de se pencher sur les éventuels « steals » de la draft 2017. Choisi en dix-neuvième position, l’intérieur s’est imposé comme l’un des meilleurs éléments d’un groupe il est vrai terriblement… mauvais. Mais il avait tellement d’impact que son coach a limité son temps de jeu, peut-être justement pour éviter que les Atlanta Hawks gagnent des matches. La franchise est en quête d’un choix de draft très haut placé en juin prochain. Mais elle a déjà trouvé une pépite avec Collins. Le bagage technique est à parfaire mais l’énergie et le moteur ont fait chavirer les (quelques) supporteurs de l’équipe cette saison.

Joel Embiid, présent

Les vannes sur l’état de santé de Joel Embiid et sa tendance à se blesser sont de plus en plus démodées. Bon, OK, le timing est mauvais vu que le pivot vient d’être victime d’une fracture au visage qui devrait l’éloigner des parquets pendant deux à quatre semaines. Mais voyons le verre à moitié plein : le Camerounais a joué 63 matches cette saison. Plus du double que l’an dernier (31). Il n’a plus de restriction de minutes. Il peut même jouer les backs-to-back ! Une vraie progression qui explique en grande partie la très belle saison des Sixers. Ce n’était pas forcément inattendue mais il y avait – il y a toujours – des sceptiques qui demandaient à ce qu’Embiid reste d’abord en bonne santé avant d’être considéré parmi les meilleurs pivots NBA. Il a plus ou moins prouvé. Et fait fermer des bouches.

Josh Richardson, discret

Dans le plus grand des calmes, le Miami Heat développe encore un bon jeune joueur. Josh Richardson, 24 ans, est un « 2 way » player à l’aile. Le profil type des joueurs recherchés par toutes les bonnes équipes. Du shoot (38% derrière l’arc), de la défense et des qualités athlétiques. Belle trouvaille.

Stan Van Gundy, politicien

On connaissait ses coups de gueule sur le terrain. Moins ses engagements politiques. Stan Van Gundy n’a pas eu sa langue dans sa poche cette année. Il n’a pas hésité à descendre Donald Trump et à prendre position sur plusieurs sujets de société. Une personnalité importante à une époque où il est primordial de dénoncer certaines inégalités qui perdurent encore et toujours.

Les Raptors, modernes

Si Toronto a passé un cap cette saison, c’est d’abord parce que le staff a eu la force de se regarder dans une glace et de se remettre en question. Les Raptors se sont réinventés en adoptant un basket plus moderne. Plus de circulation de balle, plus de tirs extérieurs, notamment dans le corner, un DeMar DeRozan qui accepte enfin de s’écarter de sa zone préférentielle à mi-distance, des stars qui passent plus la gonfle, un OG Anunoby surprenant, etc. Le résultat donne une franchise en tête de la Conférence Est et proche des 60 victoires pour la première fois de son Histoire. Pas mal pour une organisation que beaucoup voyaient descendre d’un cran après plusieurs échecs consécutifs.

Jason Terry, increvable

Le « JET » a décidément de la ressource. Alors qu’il va fêter ses 41 ans à la rentrée prochaine, le vétéran arrive toujours à se faire une place dans la rotation d’une franchise NBA. Il est même titulaire et joue 25 à 30 minutes par match avec Milwaukee depuis la mi-mars. Inépuisable ce Jason Terry.

Cedi Osman

Tyronn Lue a mis du temps à faire confiance à Cedi Osman mais il s’est dit ravi d’avoir osé lancer le rookie turc dans le grand bain courant janvier, février. Ce dernier a immédiatement contribué des deux côtés du parquet. Manque de pot, il s’est blessé à l’aine par la suite. Mais les Cleveland Cavaliers ont récupéré là un « 2-way player », si précieux en cas de duel avec les Golden State Warriors, inattendu.

Tomas Satoransky

Même s’ils accusent légèrement le coup dernièrement, les Washington Wizards ont plutôt assuré en l’absence de John Wall. Et ça, Tomas Satoransky y est pour beaucoup. Si son compatriote Jan Vesely s’était éteint à D.C., lui prend son envol. 10 points, 4 rebonds et 6 passes quand il était lancé dans le cinq. Pas mal.