Les Nets enfin soudés dans la défaite

Il y a quelques semaines, les Nets auraient implosé après une défaite comme celle de la nuit dernière. Mais ça, c'était avant.

Les Nets enfin soudés dans la défaite
Les choses ont bien changé dans le vestiaire des Nets. Au plus fort de la tempête, il y a près de deux mois, les tronches d'enterrement étaient de mises lorsque les défaites s'enchaînaient. C'est à peine si les joueurs discutaient ensemble à la fin du match. Chacun était blotti dans son coin, tentant de retarder au maximum son passage devant les médias avant de quitter les lieux la gueule de travers. Une fin de match comme celle face à Toronto lundi soir, où Deron Williams a clairement mangé la feuille en adressant une passe en bois à Joe Johnson, aurait été vécue comme un traumatisme. Ne vous méprenez pas, les New Yorkais n'ont pas non plus fait une pool party et certains, en bons compétiteurs, l'avaient mauvaise. Kevin Garnett le premier, évidemment. Ses réponses sèches et en mode Popovich à quelques journalistes en témoignent. "C'est dur de perdre". "Ce qui nous a fait perdre ? Plein de choses", etc...

Les joueurs ne font plus bande à part

Mais cette fois, il y avait des interactions, des échanges et une forme de sagesse dans ce groupe, comme si les joueurs se disaient : "OK, on a perdu et les dernières secondes ont été sales, mais il n'y a pas mort d'homme, on va se relever". Alors que les médias attendaient les sorties de douche de D-Will et consorts, Joe Johnson et Alan Anderson se sont lancés dans leur coin dans un débat enflammé dont je n'ai compris la teneur qu'après avoir été interpellé par "Joe Cool". Improbable, puisque l'arrière des Nets n'est pas du genre à communiquer plus que de nécessaire et le fait rarement avec plaisir. Par chance, l'attroupement créé par les caméras m'a mis en marge de la "foule" médiatique.
"Hey mec, tu peux dire à ce gars-là (Alan Anderson, NDLR), que Peyton Manning est nul à ch... quand il fait froid. Il ne veut pas me croire".
[superquote pos="d"]"Mec, tu peux dire à Alan Anderson que Manning est nul à ch... quand il fait froid ?"[/superquote]Vu mon manque d'érudition en foot US, j'aurais préféré qu'il me demande si j'avais vu l'épisode de telle ou telle série ou si je n'avais pas un surnom plus fun que "JJ" à lui trouver pour son prochain jersey. Heureusement, les chaînes US parlent tellement du Superbowl depuis 15 jours que j'ai involontairement potassé le sujet. Et l'anecdote d'un confrère français de passage à Big Apple m'a permis d'éviter le ridicule.
"C'est bien connu qu'il a du mal quand il fait froid. Par contre, il a gagné le Superbowl où il le plus plu de l'histoire, donc il est capable d'être bon quand le temps est mauvais". "Ouais c'est vrai. Mais je maintiens le pari mec, les Seahawks vont gagner. Sherman est une bête".
Quelques instants plus tard, Johnson jouait les coéquipiers modèles face aux questions pressantes sur le foirage de Deron Williams. Les deux hommes ont du mal à cohabiter sur le parquet depuis le début de la saison, mais ça ne les empêche pas de se soutenir publiquement.
"On sait tous que Deron est l'un des meilleurs meneurs du monde. Ce n'est pas ce qu'il s'est passé ce soir qui va changer ça. On va oublier tout ça et repartir de l'avant".
Les joueurs savent pertinemment que D-Will est à la recherche de son meilleur niveau et personne n'est allé l'enfoncer malgré un revers face à un concurrent direct. L'unité est enfin de mise à Brooklyn.