Le MVP, c’est Kawhi Leonard

Il est temps d'affirmer tout haut ce que nous pensions tout bas depuis un moment : Kawhi Leonard mérite d'être élu MVP cette saison.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Analyse
Le MVP, c’est Kawhi Leonard
Cela fait des semaines que les analystes débattent pour savoir qui de James Harden ou Russell Westbrook mérite le trophée de MVP cette saison. Ils sont tous les deux monstrueux. Mais à chaque fois que le sujet revient sur le tapis, une envie nous vient : celle de trouver un autre candidat. Autant ne pas les départager et donner l’Award à un autre joueur. Au début, cela pouvait sembler être juste une réaction agacée face à un débat devenu un peu répétitif. Le MVP désigne le meilleur joueur ? OK, donnons-le à LeBron James. Et ainsi de suite. Mais cette obstination de choisir un autre lauréat que Westbrook et Harden est de plus en plus crédible. Grâce à Kawhi Leonard. La performance époustouflante de la star des Spurs contre Houston – 39 points, 12/18 aux tirs, 4/5 à 3-pts, 11/11 aux lancers, 6 rebonds, 5 passes, une seule balle perdue, une interception et 2 blocks – n’est pas l’élément déclencheur de notre raisonnement. C’est simplement le coup de pouce qui nous encourage à oser cette fois-ci admettre tout haut ce que nous avons souvent pensé tout bas cette saison : le MVP, c’est Kawhi.

Parce que Kawhi Leonard est le meilleur « Two-way player » de la NBA

[superquote pos="d"]Il tourne à plus de 26 pts par match, 5 pts de plus que l'an passé[/superquote]Remettons au goût du jour un système de notation abstrait et complètement subjectif. Attribuions une note sur 10 aux capacités offensives et défensives d’un joueur. Exemple avec LeBron : 10 en attaque et allez 7 en défense. 7 parce que c’est la saison régulière. « Playoffs LeBron » mérite un bon 8. Voire 9. Cela fait donc 17. LeBron James : 17 (10 + 7) Stephen Curry : 16 (10 + 6) Kevin Durant : 17 (10 + 7) Russell Westbrook : 16 (10 + 6) James Harden : 14 (10 + 4) Et donc Leonard : 19 (9+10). Nous vous avions prévenu que c’était abstrait. Plus concret : le joueur de 25 ans marque 26,3 points par match. Personne ne conteste le fait qu’il est le meilleur défenseur de la ligue. Il est le double-DPOY en titre. Mais ses 26 pions – 5 de plus que l’an dernier, avec le même temps de jeu – témoignent du nouveau cap franchi. Un par année. Il n’est pas seulement le meilleur marqueur de San Antonio. Il est l’âme de l’équipe. Le moteur. Tout passe par lui. En défense, et en attaque. Illustration en fin de match contre Houston. http://www.dailymotion.com/video/x5e3iey_la-sequence-dingue-de-kawhi-leonard-contre-houston_sport Il est septième scoreur le plus prolifique de la NBA. Et à part Anthony Davis, aucun des joueurs classés avant lui n’est plus adroit que lui (48,7%). Harden prend autant de tirs par match. Mais il est moins efficace (44,3%). Il est aussi le plus efficace à 3-points (38%) et frôle les 90% sur la ligne des lancers.

Parce, non, il ne « profite » pas du système des San Antonio Spurs

[superquote pos="d"]Le jeu offensif des Spurs se repose beaucoup sur les isolations de Kawhi [/superquote]Une idée préconçue sur l’équipe de Gregg Popovich. Oui, les Texans jouent bien au basket. Mais certains des fans ou des observateurs sont restés coincer en 2014 et n’ont pas fait la mise-à-jour. Le staff a opéré un lifting. Le style de jeu n’est plus tout à fait le même. Les Spurs sont toujours altruistes mais l’attaque repose beaucoup plus souvent sur des isolations et du un-contre-un que par le passé. Un ajustement nécessaire quand a) une équipe dispose d’un des meilleurs attaquants de la ligue (Kawhi Leonard) b) le reste de l’effectif est moins talentueux que par le passé. Leonard n’est pas simplement à la réception des beaux mouvements collectifs des éperons. Plus de la large moitié de ses paniers ne sont le fruit… d’aucune passe décisive. En d’autres termes, plus clairs, il marque souvent ses points tout seul. Comme un très grand. Il est presque autant utilisé en attaque qu’un Harden ou un Isaiah Thomas (Westbrook est loin devant, il mange 40% des possessions du Thunder). Presque la moitié des tirs tentés par « Sugar-K » le sont en sortie de dribbles. Comme les autres superstars « plus individualistes » de cette ligue. Il a simplement l’image de l’ancien joueur de devoir qui lui colle encore à la peau.

Parce qu’il y a zéro déchet dans son jeu

[caption id="attachment_324348" align="alignleft" width="318"] Kawhi Leonard perd très peu de ballons et il plante avec des pourcentages intéressants : 48-38-90.[/caption] Petit rappel express : les pourcentages de Kawhi Leonard sont donc supérieurs à ceux des autres principaux candidats au MVP – James mis à part – alors qu’il évolue pourtant dans un registre similaire : de la provocation en dribbles, du un-contre-un, etc. Tout simplement parce qu’il est terriblement propre sur le terrain. Il est, accrochez-vous, le joueur qui perd le moins de ballons parmi les vingt meilleurs scoreurs NBA (2 TO). Bien loin des 5+ pertes de balles par match des deux autres zigotos. Alors il est vrai qu’il n’a pas le même devoir de création pour les autres. C’est un facteur important. Bon, ça vaut ce que ça vaut mais il distribue quand même 3,4 passes par rencontre.

Parce qu’il domine les autres superstars

Le match contre Harden et les Rockets est le meilleur exemple. Ils ont chacun mis 39 points mais il est reparti avec la victoire. Il a planté le tir décisif suivi d’un contre extrêmement important sur le barbu. Il a fini avec une seule balle perdue contre sept pour son adversaire direct. Et Kawhi Leonard a l’habitude de martyriser les meilleurs joueurs de la ligue. Il a marqué 32 et 31 points lors de ses deux confrontations récentes avec un Paul George limité à 5/18 lors du dernier match serré. Il a inscrit 36 points lors d’une large victoire contre le OKC de Westbrook. 41 quelques jours plus tôt, quand les Spurs ont dominé les Cavaliers de James. Ils sont tous sous la menace de passer une sale soirée quand il débarque en ville.

Parce que San Antonio cartonne malgré un effectif moins flashy

En début de saison, les Spurs étaient certes annoncés parmi les principales armadas de la NBA mais les observateurs étaient sceptiques sur leurs capacités à dominer la Conférence Ouest. Nous y compris. L’effectif est moins impressionnant – toutes proportions gardées – que les saisons précédentes. Tony Parker a pris de l’âge, Dewayne Dedmon (une très bonne surprise) est le pivot titulaire, Danny Green n’a pas vraiment évolué, Pau Gasol n’est plus tout jeune, etc. Et pourtant, les joueurs de Popovich ont le deuxième meilleur bilan NBA. Ils restent sur huit victoires de suite. Ils peuvent même encore espérer terminer en tête de la ligue (trois victoires de moins que les Warriors sans KD). Si jamais San Antonio venait à finir premier à l’Ouest, comment ne pas donner le MVP à Kawhi Leonard ?
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