Kevin Durant : pari réussi pour un joueur XXL

Gagner un titre, assumer son statut, battre LeBron James, finir MVP, rendre sa mère fière : Kevin Durant a activé le mode patron.

Kevin Durant : pari réussi pour un joueur XXL
L’issue de la troisième finale de suite entre les Cleveland Cavaliers et les Golden State Warriors est presque passée au second plan. Pourquoi ? Car un homme a retourné le monde de la NBA en une seule signature en bas d’un contrat. Kevin Durant a changé la face de la ligue pour les prochaines années. Certains diront qu’en choisissant de rejoindre Golden State, il s’est surtout facilité la tâche. Peut-être bien sauf qu’il a récupéré par conséquent une pression inimaginable.

Quand le titre devient un minimum

La communication du MVP de 2014 a certes pu paraitre maladroite. Sauf que bizarrement, il a vraiment quitté une zone de confort. A Oklahoma City, il jouissait d’une certaine immunité. La défaite lors des finales de 2012 ? James Harden a disparu. Les échecs face aux Spurs puis aux Warriors ? Russell Westbrook voulait briller à tout prix. En intégrant l’armada de Golden State, Kevin Durant s’offrait un outil parfait pour glaner une première bague. Mais il s’assurait inévitablement aussi un scepticisme permanent sur son cas. Il faut bien se rendre compte d’une chose. Au départ de cette finale contre Cleveland, KD avait plus à perdre qu’autre chose. S’il s’inclinait, il aurait reçu un seau de critiques encore pire que LeBron James en 2011. Et s’il gagnait ? Ce serait presque considéré comme une formalité pour le public NBA. Sauf que c’est tout l’inverse.

Devenir le patron et rien d’autre

Sur le plan sportif, forcément, personne ne dira qu’il est difficile de jouer entouré de Stephen Curry, Klay Thompson, Draymond Green etc.. Mais Durant a su faire plus. Il a su devenir en un an le patron d’une équipe restant sur deux finales NBA de suite. Le système des Warriors fait que les joueurs partagent énormément le ballon. Ce n’était plus comme au Thunder où il pouvait faire ce qu’il voulait. Et malgré ce cadre, malgré la présence d’un double MVP en titre dans l’effectif, il a rapidement pris le leadership. Offensivement, un talent aussi énorme que le sien attire logiquement les ballons. En restant au même niveau qu’à OKC, il a amélioré ses pourcentages. Défensivement, il est (enfin) devenu l’intimidateur qu’on attendait. Mais avant tout, il est devenu ce patron face au plus grand joueur du monde.

Sortir de l’ombre de LeBron

Dès sa première déclaration, c’est la chose qu’a relevé Durant en priorité. Avec ce succès, il a gagné un titre mais il a surtout battu LeBron James. La finale de 2012 restait l’échec qui le hantait depuis des années. Pendant cinq ans, l’ailier a vécu dans l’ombre du King. Quand le héros d’Akron enchaînait les finales, KD le regardait à la télévision, rêvant d’un jour atteindre ce niveau d’excellence. C’est enfin chose faite. La question n’est pas de savoir s’il est devenu plus fort. L’enjeu pour Durant était d’abord de rejoindre le cercle fermé des très grands joueurs. Mission accomplie, et avec la manière qui plus est.

The real MVP

Les Golden State Warriors sont bien meilleurs que les Cleveland Cavaliers. C’est un fait. Par contre, la suprématie de Kevin Durant restait encore à prouver. On peut être le meilleur joueur intrinsèque et ne pas finir MVP des finales (Coucou Steph’). Kevin Durant a marché sur la finale NBA 2017. Sa domination tient en cinq chiffres : 38, 33, 31, 35, 39. Voilà le nombre de points qu’il a inscrit à chaque match, avec les deux plus hauts pour démarrer puis clôturer la série. Il a assumé son rôle de patron. Dans les moments chauds, comme dans le money time du Game 3, c’est lui qui vient assassiner les Cavaliers. Au Game 5, quand Cleveland remonte, il est toujours là pour faire une série décisive. Il n’est jamais passé à côté. KD sera toujours décrié car son choix a révolutionné l’équilibre de la ligue pour les prochaines saisons. Il n’en reste pas moins que ce premier titre est une vraie performance. Il est venu, il a vaincu en patron et aura tout de même fermé quelques bouches en passant. Wanda Durant peut être fier, son fiston entre dans la cour des grands.