Bien sûr que Klay Thompson mérite d’être All-Star !

Klay Thompson a été retenu pour le All-Star Game et c'est tout à fait logique selon nous. Du coup, on ne comprend pas pourquoi certains sont scandalisés.

Bien sûr que Klay Thompson mérite d’être All-Star !
Nous avons été surpris cette nuit. Pas par la sélection de Klay Thompson pour le prochain All-Star Game. Ça, pour nous, c’était évident. Nous n’avions même pas senti qu’il y avait vraiment matière à débat. Non, nous avons justement été surpris par les réactions autour de sa nomination – effectuée, on le rappelle, par les coaches NBA, ceux qui connaissent sans doute beaucoup mieux le jeu que nous autres. Nous avons pu lire sur Twitter des internautes scandalisés qui se demandaient sur quel(s) critère(s) l’arrière des Golden State Warriors pouvait être retenu pour l’événement cette saison ? Peut-être simplement pour ce critère qui s’appelle le basketball. Klay est un pur baller. Certains le considèrent à tort comme un simple shooteur. C’est une mauvaise appréciation du bonhomme et de ses capacités. Oui, mettre dedans de loin est son premier atout. Mais à part son coéquipier Stephen Curry, qui le fait vraiment mieux que lui ? Le tir à trois-points est devenu un facteur extrêmement important du basket et il est l’un des meilleurs joueurs de l’Histoire dans ce domaine, ni plus, ni moins. Sauf qu’il ne fait pas que ça. Sa capacité à jouer sans le ballon ne doit pas être sous-estimée. Si les Warriors sont capables de faire évoluer ensemble autant de stars c’est justement parce qu’il y a un joueur comme Thompson capable de briller sans monopoliser la gonfle. Bouger sur un terrain – de foot, de basket, de hand – est un art. Un aspect technique qui se maîtrise mais qui ne se repère pas toujours si l’on n’y prête pas le coup d’œil. Il n’y a pas de statistique pour ça. Enfin si, il y en a, mais elles sont rarement mises en avant. Mettez-vous en situation. Imaginez-vous sur un parquet. Vous comprendrez qu’il est beaucoup plus difficile et fatiguant de défendre sur un adversaire qui est constamment en mouvement que sur un attaquant qui dribble sans arrêt. Et Klay, il n’est jamais immobile. Il sait lire le jeu et ses écrans pour se retrouver dans une position démarquée. C’est un atout. Un atout sous-estimé mais terriblement précieux pour une équipe qui compte Kevin Durant et Curry – deux MVP qui ont besoin de dribbler de temps à autre – dans ses rangs. C’est ainsi que Klay Thompson claque des performances à 44 points en seulement quatre dribbles. Ce n’est pas juste qu’il sache shooter ou qu’il soit bien servi par ses camarades. C’est d’abord qu’il sache se mettre en bonne position pour marquer. La nuance est importante. Parce qu’il ne dribble presque plus, certains se sont mis en tête qu’il ne savait pas le faire. Faux. Il a simplement sacrifié cet aspect de son jeu, mis de côté depuis l’arrivée de Durant. Replongez-vous dans vos souvenirs. En 2015, les Warriors ont décroché leur premier titre justement au moment où Thompson s’est développé au point de devenir pour la première fois All-Star. Il avait passé un cap en ajoutant des drives à son arsenal. Harrison Barnes était alors le joueur qui ne dribblait pas. Mais Thompson attaquait le cercle et créait même parfois du jeu sur pick-and-roll. Il jouait aussi beaucoup dos au panier, parce qu’il a les appuis suffisamment solides et les feintes pour battre ses vis-à-vis en un-contre-un dans cette configuration. Il pose moins souvent le ballon au sol maintenant mais ça lui arrive encore de profiter des premiers décalages effectués par Curry ou Durant pour ensuite attaquer les espaces en deux ou trois dribbles. C’est aussi le meilleur défenseur extérieur de Golden State. Quand il y a un attaquant à aller calmer, c’est lui qui s’y colle. Les meilleurs scoreurs sont quasiment tous des meneurs ou des arrières de nos jours. Ce sont eux qui ont les ballons. Et c’est Klay Thompson qui défend sur eux soir après soir. C’était pour nous un rappel important à effectuer. Maintenant parlons All-Star. Il paraîtrait donc que sa saison ne serait pas à la hauteur de l’événement ? Ne parle-t-on pas d’un joueur qui a battu deux records NBA cette année ? Combien d’autres joueurs ont battu deux records NBA depuis octobre ? Il a calé une performance à 52 points avec 14 tirs primés contre Chicago en début de saison. 14. C’est mieux que Stephen Curry. C’est mieux que n’importe quel joueur qui a un jour foulé un parquet NBA. C’est absolument dingue. Le 21 janvier dernier, contre les Lakers, il en a inscrit 10 de suite dans le même match, là encore un record. Pour finir avec 44 points en seulement 27 minutes. Thompson a donc une pointe à 52 unités, une autre à 44 et une autre à 43 cette saison. Au niveau du scoring, aucun de ses concurrents ne peut en dire autant. Qui sont-ils d’ailleurs ? DeMar DeRozan ? Luka Doncic ? Rudy Gobert ? Thompson est le meilleur marqueur des trois alors qu’il doit partager la balle avec deux MVP. Même DeRozan marque moins que lui ! En étant moins adroit en plus. Les deux sont à 46% de réussite aux tirs mais l’arrière des San Antonio Spurs affiche un désespérant 17% à trois-points tandis que Klay est à 38%. Doncic est moins adroit que les deux (43% et 35 à trois-points). Le scoring et l’adresse parlent donc en faveur de Thompson. Sur quoi faut-il se fier ? Le bilan ? Les Warriors sont en tête de la Conférence Ouest et restaient sur 11 victoires de suite avant de tomber contre les Sixers cette nuit ! Ah, tiens, qui était absent de cette rencontre ? Klay, évidemment. Si DeRozan avait été pris à la place de Thompson, il y aurait eu autant de joueurs des Spurs que de joueurs des Warriors à Charlotte (deux chacun). Aurait-ce vraiment été normal ? Les Texans ont un bilan de 31 victoires et 22 défaites tandis que les Dubs sont à 36-15. Les sélections représentent les forces en présence dans chaque conférence et ça a toujours été le cas. Les bilans des équipes ont toujours été pris en compte. Rien de surprenant. On a donc un joueur qui marque plus de points tout en étant obligé de se sacrifier, défend mieux, bat des records NBA, claque des cartons et dont l'équipe occupe la première place de sa Conférence. Ça fait beaucoup de critères non ? Certains souligneront son début de saison chaotique - il n'était pas mauvais, il était juste moins adroit que d'habitude mais toujours plus que Doncic ou Aldridge. Sachez que Klay est à 24 pts, 53% aux tirs et 47% à trois-points sur les douze derniers matches. Pour Gobert, les deux n’évoluent évidemment pas au même poste. OK, la NBA évolue et les positions sont de moins en moins marquées. Mais tout de même. Si certains estiment que le pivot français devait être retenu, alors il aurait fallu sortir LaMarcus Aldridge ou Karl-Anthony Towns de la liste. Des fois, on a presque envie de voir KD quitter les Warriors (enfin ouais, on n’a pas juste « presque » envie en fait, on veut qu’il se barre) juste pour que les gens réalisent à nouveau à quel point Stephen Curry et Klay Thompson forment un duo incroyable. Un tandem de All-Stars.