Kyle Kuzma est surcoté, les Lakers doivent prendre les devants

Si les Los Angeles Lakers veulent récupérer quelque chose d'intéressant pour Kyle Kuzma, c'est maintenant qu'il faut passer à l'action.

Shaï MamouPar Shaï Mamou  | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Kyle Kuzma est surcoté, les Lakers doivent prendre les devants

"Kyle Kuzma est traité par les médias comme s’il était un All-Star. Dans un article, j'ai lu : 'Que se passe-t-il avec la star des Lakers ?' Une star ? Si Kyle Kuzma est une star, qu’est Khris Middleton ? Un Hall-of-Famer ? Est-ce que Devin Booker est le meilleur joueur du monde ? C’est ce qui rend dingue les fans des autres équipes".

Merci à Zach Lowe d'ESPN d'avoir mis des mots sur ce que l'on pensait depuis un petit moment. En peu de temps, Kyle Kuzma est passé du statut (mérité) de steal de Draft (27e pick en 2017) et donc de joueur sous-coté, à celui de basketteur surcoté à la popularité montée en épingle. S'il jouait pour une franchise moins glamour, comme les Wizards ou les Hawks, peut-être parlerait-on simplement de lui comme un jeune joueur à potentiel élevé, capable de s'intégrer dans le noyau d'une équipe ambitieuse à moyen terme. Pas comme d'un futur All-Star et d'une possible pierre angulaire, comme ses nouveaux représentants chez CAA et une partie de la presse locale essaient de le dépeindre. Kobe Bryant, à la demande de son ancien agent et ami Rob Pelinka, avait même discuté plusieurs fois avec le jeune ailier, comme pour lui décerner un certificat de Mamba Mentality... Kuzma a ses qualités. Et la nature de son contrat (rookie) fait que son rapport production/salaire est appréciable. Du moins il l'était la saison dernière. Mais lorsqu'il faudra lui donner ce qu'il pense mériter - le garçon se tient en haute estime - et ce que quelqu'un lui proposera forcément, il y aura danger potentiel pour les finances. Avant que le projet des Lakers ne passe la seconde avec l'arrivée d'Anthony Davis, Kyle Kuzma était une deuxième option offensive intéressante (18.7 points de moyenne), plutôt à l'aise avec les médias (bien qu'un peu trop heureux de pouvoir jouir des particularités du contexte de L.A) et dont l'entente avec LeBron semblait plutôt prometteuse. En l'absence du "Chosen One", blessé, l'ancien universitaire d'Utah n'avait ensuite pas réussi à éviter la dégringolade collective. Mais au moins se disait-on que L.A. avait sous la main un garçon au talent respectable et capable d'être un contributeur solide sur les postes 3 et 4 pour les saisons à venir. Si des blessures l'ont freiné, elles ne peuvent pas expliquer complètement qu'il n'ait pas réussi à évoluer positivement cette saison. Il y a comme un malaise avec ce que propose Kuzma depuis la reprise. Frank Vogel, son coach, a même déjà expliqué qu'il n'était pas simple pour lui de trouver une utilisation optimale de son joueur.

Une bourde sur les réseaux salvatrice ?

Les Lakers ne sont plus là pour faire de la figuration et la présence d'Anthony Davis aurait dû pousser Kuzma à montrer une palette plus étendue et une certaine adaptabilité. Pour l'heure, "Kuz" n'a pas prouvé qu'il avait ce qu'il fallait pour que le statut de troisième option de cette équipe lui revienne. Pire, en abusant des réseaux sociaux, l'outil qui a favorisé la montée de sa cote depuis son arrivée en NBA, il a peut-être signé la fin de son aventure en Californie. Il y a 15 jours, le natif du Michigan a eu la mauvaise idée de valider les critiques de son coach personnel sur l'éthique de travail de LeBron James par rapport à celle de Kawhi Leonard. Kuzma avait rapidement effacé son message, mais une entrevue avec LeBron et le coaching staff l'attendait évidemment le lendemain. Si tout le monde a voulu calmer le jeu, les rumeurs d'un trade imminent ont logiquement fait surface. On connaît la capacité du "King" à tirer les ficelles under the radar pour ensuite dire qu'il n'a aucun contrôle sur les décisions sportives. C'était le cas à Cleveland et on peut supposer que c'est aussi le cas à Los Angeles... Il se murmure donc que les Lakers ont tenté de récupérer Bogdan Bogdanovic en envoyant Kuzma à Sacramento. Sauf que Bogdanovic est un meilleur joueur que Kyle Kuzma aujourd'hui et il en sera sans doute toujours un meilleur dans quelques années. L'impact du Serbe de 27 ans, 6e homme de luxe chez les Kings, pourrait avoir un apport potentiellement décisif dans la quête du titre pour les Lakers, en mal de playmakers en sortie de banc. Kuzma, malgré sa capacité intéressante à scorer, est un basketteur moins mûr. Si on a parlé autant de lui, c'est parce qu'il a brièvement incarné l'espoir pour des Lakers en mal de phénomènes positifs depuis la fin de l'ère Bryant. Lorsqu'on l'a vu être seul rescapé de la saignée qui a envoyé les jeunes Lakers à New Orleans dans le trade d'Anthony Davis, on s'est demandé où voulaient en venir les Lakers. N'aurait-il pas mieux valu garder un meneur comme Lonzo Ball ou un ailier au potentiel offensif important comme Brandon Ingram, plutôt qu'un bon attaquant au plafond sans doute déjà atteint comme Kuzma ?

Trader pour éviter le mal de crâne

On fait partie de ceux qui aujourd'hui n'hésiteraient pas une seconde à trader Kyle Kuzma si une belle opportunité comme celle de récupérer Bogdanovic, restricted free agent l'été prochain, ou un élément de cette trempe se présentait. The Athletic évoque la faisabilité d'un package avec Kuzma, Quinn Cook et n'importe quel autre élément pour boucler l'équation. Si tel est le cas, l'affaire pourrait être bonne pour tout le monde. En termes de timeline, Kuzma entre davantage dans les plans d'une équipe comme Sacramento, qui peut le responsabiliser davantage sans la problématique d'avoir deux superstars à nourrir avant. Les meilleurs éléments des Kings, De'Aaron Fox et Buddy Hield, sont dans la tranche d'âge de Kyle Kuzma à peu de choses près. Les Lakers, eux, s'éviteraient quelques maux de tête concernant ce dernier une fois le moment de sa prolongation venue, avec le risque important de le perdre sans contrepartie. Et si ce n'est pas avec les Kings, ce peut être avec une autre équipe désireuse de faire bouger ses lignes et de donner plus de temps et d'argent à l'intéressé. On pense aux Knicks, par exemple, dont le nom est également sorti ici et là dans ce dossier. Rob Pelinka a un mois pour montrer qu'il prend uniquement des décisions judicieuses depuis que Magic Johnson a fui la présidence des Lakers.

Les stats de Kyle Kuzma en NBA

Season Team G Min FGM FGA FG% 3PM 3PA 3P% FTM FTA FT% OR DR Reb Ast TO Stl Blk Pts
2019-20 LAL 28 23:22 4.4 10.3 42.5 1.7 4.9 34.6 1.6 2.1 74.6 0.5 3.1 3.6 0.8 1.5 0.4 0.4 12.0
2018-19 LAL 70 33:03 7.1 15.5 45.6 1.8 6.0 30.3 2.7 3.6 75.2 0.9 4.6 5.5 2.5 1.9 0.6 0.4 18.7
2017-18 LAL 77 31:11 6.1 13.5 45.0 2.1 5.6 36.6 1.9 2.7 70.7 1.1 5.1 6.3 1.8 1.8 0.6 0.4 16.1
Total - 175 30:41 6.2 13.8 45.0 1.9 5.7 33.7 2.2 3.0 73.3 0.9 4.6 5.5 2.0 1.8 0.6 0.4 16.5
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