Kyrie Irving, ce tyran du money time

Kyrie Irving a été fantastique lors de la victoire de Boston à Dallas. Au-delà de ses 47 points, il a de nouveau prouvé qu'il était le meilleur joueur de la ligue lorsque le score est serré.

Kyrie Irving, ce tyran du money time
Kyrie Irving n'a pas égaré son sang froid sur la route entre l'Ohio et le Massachusetts. Le meneur des Boston Celtics est un phénomène de clutchitude. Le néologisme/anglicisme est vilain, mais il décrit parfaitement cette composante du jeu d'Irving. On le voit depuis le début de la saison. On l'a encore vu cette nuit dans le Texas. A Dallas, le All-Star a contribué à préserver l'épatante série de victoires de son équipe, en danger comme rarement. Menés de 13 points à 7 minutes de la fin, poussés en prolongation par la plus "mauvaise" équipe de l'Ouest, les Celtics s'en sont remis à leur nouveau leader. 47 points en tout à 16/22, mais surtout des coups d'éclat à la fin du 4e quart-temps et durant l'overtime. C'est lui qui a volé le ballon à Dirk Nowitzki à 1 minutes de la fin du temps réglementaire pour envoyer Jayson Tatum vers le dunk de l'égalisation. C'est lui, surtout, qui a marqué 10 des 14 points de Boston en prolongation en brutalisant Yogi Ferrell. Cette saison, Kyrie Irving est sans surprise le joueur le plus prolifique en NBA dans le quatrième quart-temps.

"Kyrie Irving a été incroyable ce soir. Non seulement il a tous les moves imaginables dans son arsenal, mais en plus c'est l'un des meilleurs shooteurs de la ligue", a salué Brad Stevens.

Des stats délirantes quand le score est sérré

Quand le score est serré, "Uncle Drew" est plus fort que jamais. Avec 5.9 points dans les 5 dernières minutes des matches serrés (moins de 5 points d'écart), il affiche la meilleure moyenne de la ligue. La meilleure adresse aussi, avec un 61% surréaliste pour un arrière. Dans le détail, c'est sans doute encore plus effrayant. Sur ces fameuses fenêtres avec un score serré, voilà sa production. 65 points en 38 minutes. 24/39 au shoot. 13/16 sur la ligne. 11 fautes provoquée. 32 points dans la peinture. 10 passes. Un différentiel +/- de +40 et... aucune perte de balle. Sans doute la meilleure ligne en la matière depuis des lustres... Il y a les chiffres, bien entendu, mais l'impression visuelle est là pour confirmer. Lorsque Kyrie Irving est à la baguette dans le money time, le temps semble s'arrêter. Les adversaires se crispent, se délitent parfois. Personne à Cleveland n'a oublié ces moments, avant même le retour aux affaires de LeBron James, où "Mr Fourth Quarter" comme il était surnommé avant ses spots avec Pepsi, prenait les choses en main. Son shoot dans la dernière minute du game 7 des Finales 2016 est évidemment gravé dans le marbre.

"Je ne vois pas ces situations comme des moments où on est sous pression. Je me dis qu'on joue juste au basket, comme si on était sur le playground. Et je fais comme si le score est de 7-7 et que le premier à 8 gagne le match", a-t-il expliqué sur ESPN.

Il a contaminé tout le monde

Boston a un côté tyran du money time qui sied parfaitement à Kyrie Irving. Aucun adversaire ne peut se croire arrivé lorsqu'il affronte le groupe de Brad Stevens. Sur leurs 16 victoires cette saison, les Celtics ont eu à refaire un retard plus ou moins important à 8 reprises. La mentalité d'assassin d'Irving est sans doute contagieuse. Jaylen Brown et Jayson Tatum sont aussi redoutables lorsque les dernières minutes s'égrainent à l'horloge. Ils avaient peut-être ça en eux, mais l'ancien Cavalier joue le rôle de catalyseur. La saison est encore longue. Mais on piaffe d'impatience de voir si le gêne de Kyrie Irving peut se manifester lors de retrouvailles avec Cleveland...