LeBron James a-t-il pris des mauvaises décisions dans le money time ?

LeBron James a-t-il pris des mauvaises décisions dans le money time ?

Les Los Angeles Lakers se sont inclinés sur le fil sans avoir marqué le moindre panier lors des deux dernières minutes d’un match serré. Alors les regards sont forcément braqués sur LeBron James.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Le meilleur joueur d’une équipe doit-il nécessairement prendre tous les tirs – ou au moins le dernier – lors des ultimes possessions d’une rencontre férocement disputée ? C’est évidemment perçu comme noble. C’est même presque logique. Quand l’enjeu atteint son paroxysme, c’est aux plus grands basketteurs du monde qu’il est demandé de faire la différence. Mais, justement, est-ce forcément synonyme de marquer ? Faire la bonne passe est-il tout aussi décisif que de planter le tir assassin ? La question se pose après la défaite in-extremis des Los Angeles Lakers cette nuit (104-108). LeBron James, quadruple MVP, n’a pas pris sa chance alors qu’il avait l’opportunité de ramener les siens à égalité. Il a eu le ballon dans les moments importants. C’est ce qu’il en a fait qui peut – éventuellement – être sujet à polémique. Parce que les décisions du King sont constamment scrutées, analysées et contestées. James a donc d’abord rassuré son public sur la ligne des lancers-francs en convertissant ses deux tentatives pour ramener les siens à 104 partout à deux minutes et vingt-quatre secondes du buzzer. En revanche, son équipe n’a plus marqué un seul point par la suite. Kentavious Caldwell-Pope a manqué un tir extérieur un brin hâtif alors qu’il l’occasion de débloquer une situation figée. Il s’est rattrapé en chipant un ballon dans les mains de Nikola Vucevic sur la possession suivante. C’est là que LeBron James a eu un premier « game winner » potentiel. Avec 47 secondes au chrono. Opposé à Aaron Gordon, il n’a pas vraiment essayé de le déborder. Il a calé son désormais classique step-back sur le côté pour tenter sa chance derrière l’arc. Raté. Il y avait peut-être moyen d’aller au cercle. Mais il a voulu tuer le match. Il a senti son mouvement, ce n’est juste pas rentré. Le Magic a pris deux points d’avance dans la foulée suite à un layup de Terrence Ross sur l’une des rares possessions défensives non maîtrisée par les Angelenos. 104-106. Nouveau ballon pour James. Cette fois-ci, il a attaqué le cercle. Mais c’est au moment où il était proche du panier qu’il a préféré ressortir la gonfle sur KCP. Ce dernier a encore manqué sa tentative à trois-points. Il a fini le match avec 5 points à 1/7 aux tirs. Orlando a capté le rebond et a tué le match en contre-attaque. Kyle Kuzma a aussi pris ses responsabilités à trois-points dans les dix dernières secondes mais c’était trop tard (et c’était raté).

LeBron James, plus Magic que Jordan

Défaite des Angelenos. Ils ont réussi un comeback intéressant après avoir été menés de 16 points en fin de troisième quart temps mais ils n’ont pas su conclure. Alors les regards se sont vite tournés vers leur guide désigné, LeBron James, avec au centre de la discussion sa décision de passer la balle à Caldwell-Pope à seize secondes de la fin avec deux points de retard alors qu’il était lui-même à trois mètres du cercle.

« J’ai toujours une opportunité de tirer. Ce n’est même pas une question. J’avais un bon angle de tir mais il en avait un excellent », riposte la superstar.

Son argument a du sens. Mais surtout, ce n’est pas nouveau chez James et ça lui a déjà été reproché. Mais ce n’est clairement pas la première fois qu’il prend une décision de la sorte. Il a quasiment toujours joué comme ça. Il a quasiment toujours ressorti la balle sur un shooteur, même dans les moments les plus chauds, quand il a eu l’impression que c’était la meilleure décision à prendre. Ce n’est pas à ce stade de sa carrière qu’il va changer. Certains joueurs avec une autre personnalité auraient pris tous les tirs. D’autres préfèrent une autre approche. C’est une question de feeling et de caractère. Dans tous les cas, il n’y a que deux issues dans le monde cruel qu’est celui du commentaire sportif : celui qui fait gagner est adulé quelle que soit sa décision. En revanche, quand ça ne passe pas, tous les choix sont remis en question. Ça fait bien longtemps que le natif d’Akron a appris à vivre avec.
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