LeBron James pense qu’il est sous-payé

LeBron James pense qu'il mérite plus d'argent que ce que le CBA lui permet de gagner. Il a raison, mais ne manquera pas de se faire critiquer.

LeBron James pense qu’il est sous-payé
Pour pas mal d’observateurs, le trade de Rudy Gay est la dernière preuve que le nouveau Collective Bargaining Agreement empêchera désormais les « super teams », avec 3 joueurs à contrat max ou presque. Depuis, des rumeurs plus ou moins fondées affirment qu’un retour de LeBron James à Cleveland est probable. C’est dans ce contexte que LBJ a répondu, quelques instants avant la défaite contre les Pacers, à des questions sur son contrat et sur le nouveau CBA. Et il a tenu des propos qui ne manqueront pas d’alimenter les conversations et les débats. Selon lui, il lui est impossible d’être payé à sa valeur actuelle avec les règles du CBA. Et à cause de cela, il affirme avoir fait des « sacrifices » sur ses contrats.
« Ce n’est pas important pour moi d’être le joueur le mieux payé de la ligue. Ce que je fais sur le terrain montre ma valeur. Au final, à cause du collective bargaining agreement, je ne pense pas que ma valeur sur le terrain puisse être rémunérée à sa juste valeur. Si vous voulez la vérité, si c’était du baseball, je gagnerais plus, je veux dire largement plus. »
Alors qu’il n’y a pas de salary cap en Major League Baseball, LeBron James, qui n’a pas signé de contrat max pour pouvoir s’associer avec Dwyane Wade et Chris Bosh au Miami Heat (LeBron comme Bosh ont signé pour 110 millions et 6 ans, Wade pour 107 millions et 6 ans), « ne touche que » 17,5 millions de dollars, loin derrière Kobe Bryant et ses 27,8 millions. S’il prend bien soin d’affirmer que l’aspect financier n’est pas le plus important pour lui, James ne peut s’empêcher de rappeler qu’on ne souligne pas assez les efforts financiers qu’il a faits depuis le début de sa carrière :
« Je n’ai pas encore eu un contrat maximum dans ma carrière – c’est quelque chose qu’on ne dit jamais. On ne reconnaît pas mon mérite pour cela. Mais ce n’est pas important ; jouer, c’est ce qui est important pour moi. Financièrement, je suis prêt à me sacrifier pour l’équipe. Ça montre que pour certains des meilleurs joueurs, ce n’est pas l’argent qui importe. »
Avec environ 40 millions par an grâce au sponsoring selon Forbes (Nike, Coca-Cola, McDonald's, State Farm et Samsung), LeBron James a de quoi voir venir.
« Ce n’est pas une question d’argent. L’important, c’est de gagner », poursuit-il. « Ça ne me dérange pas parce que ej suis OK, je suis stable financièrement et ma famille est OK. »
Sur l’aspect « je ne suis pas rémunéré à ma juste valeur », difficile de lui donner tort. Bien évidemment, on peut toujours débattre sur les sommes astronomiques que touchent les meilleurs sportifs, mais même ceux qui aimeraient les voir gagner moins sont obligés de reconnaître que le multiple MVP de la ligue mérite logiquement le maximum autorisé. Et dès lors qu’on prend en compte l’impact sportif et les sommes qu’il génère pour son équipe et la ligue, il semble évident que LeBron James mériterait plus que n’importe lequel des joueurs NBA. En revanche, il est également compliqué de ne pas le trouver maladroit dans ses déclarations. L'aspect « on ne parle pas assez du fait que je me suis sacrifié financièrement » (aussi bien sur le fait que l’on devrait en parler que sur la notion de « sacrifice ») est plus que malhabile et il aurait dû clairement s’en passer. Les haters ne manqueront pas de lui rappeler que si l’argent n’est pas si important, pourquoi évoquer le sujet de cette manière ? S’il ne va pas aussi loin que Cristiano Ronaldo (il ne s’est pas déclaré triste à Miami), il pourrait récolter des critiques similaires, car il est toujours compliqué pour un fan – parfois lui-même sous-payé – entendre un multi-millionnaire lui expliquer qu’il est lui-même sous-payé. Quand bien même c’est vrai. C’est pour cette raison que les fans ont été soulés par les discussions autour du lockout. Alors LeBron James a certainement raison sur le fond, mais ces déclarations sont clairement maladroites. A seulement 28 piges, après plusieurs mois de comm’ aussi blindée que son jeu, c’en serait presque quelque part rassurant…