Et si Philly était le meilleur spot pour LeBron James ?

Et si Philly était le meilleur spot pour LeBron James ?

Plusieurs dirigeants NBA pensent que les Philadelphia Sixers vont tout tenter pour recruter LeBron James en 2018. Et le King aurait tout intérêt à considérer cette possibilité avec le plus grand des intérêts.

Julien DeschuyteneerPar Julien Deschuyteneer  | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Les courses au titre et au MVP ne seront peut-être pas les plus passionnantes des mois à venir. La course au LeBron James risque en effet de faire couler bien plus d’encre et de tenir fans et médias en haleine. La star des Cleveland Cavaliers peut devenir free agent l’été prochain. Sans surprise, les rumeurs et spéculations sur sa potentielle future destination pullulent depuis un bout de temps et devraient suivre une trajectoire exponentielle dans les mois à venir. La plus persistante est évidemment celle qui l’envoie aux Los Angeles Lakers. Pourtant, hormis ses projets hollywoodiens, il n’a jamais donné de véritable indication quant à un éventuel souhait de rejoindre la Californie. A vrai dire, la dernière fois qu’il a évoqué son futur, il expliquait que rien n’avait changé et que son envie était de finir sa carrière à Cleveland. Mais pas mal de choses peuvent se passer d’ici l’été prochain et plusieurs équipes essaieront de le recruter. Ainsi, d’après USA Today, beaucoup de dirigeants de la ligue s’attendent à ce que les Philadelphia Sixers tentent de signer LeBron James pendant la free agency.

Des arguments pour séduire LeBron James

Financièrement, le scénario est parfaitement envisageable. Les Sixers sont l’une des rares équipes de la ligue à avoir d’ores et déjà pas mal de place disponible sous le salary cap pour l’été 2018. La franchise n’aurait besoin que de quelques moves « mineurs » pour lui proposer un contrat max, à hauteur de 34 millions de dollars pour la première année. En gros, elle n’aurait pas besoin de toucher à son noyau dur pour le signer. Et ce noyau dur a vraiment de quoi séduire LeBron James. Déjà parce qu’il combine jeunesse et talent. La star des Cavs aura 33 ans l’été prochain. Il n’a à la fois plus de temps à perdre s’il veut enrichir son palmarès d’un ou deux titres supplémentaires… et plus ses jambes de 20 ans pour longtemps. Il est encore en parfaite condition physique, mais s’il veut prolonger sa carrière, il devra réduire les minutes les prochaines saisons. Joel Embiid et Dario Saric ont 23 ans, Ben Simmons 21 et Markelle Fultz 19 : à 26 piges, Robert Covington ferait presque figure d’ancien. Ce noyau peut permettre à LeBron James de souffler, sans risquer de laisser filer des matches. Surtout, il lui offrirait la possibilité de jouer directement le titre. Ce qui ne serait pas forcément le cas à Los Angeles. Est-ce que les Lakers actuels, agrémentés de LeBron James et un autre des big names régulièrement mentionnés du côté angeleno (Paul George par exemple), pourraient venir à bout sur une série de playoffs des Golden State Warriors, des Houston Rockets, voire même des San Antonio Spurs ? Rien n’est moins sûr.

Un roster potentiellement flippant

En revanche, aux Philadelphia Sixers, il s’allierait avec un, voire deux All-Stars. Joel Embiid ira au match des étoiles cette année, et Ben Simmons ne devrait pas être si loin que ça de l’accompagner. Si Markelle Fultz ne sera pas rookie de l’année, rien ne permet de penser pour le moment que le drame autour de sa blessure ait définitivement plombé sa confiance et fait disparaître son talent. James pourrait pour la première fois de sa carrière jouer avec un pivot dominant et un axe LeBron James – Ben Simmons - Joel Embiid est potentiellement bien supérieur au Big Three du Heat. Surtout que Robert Convington, Dario Saric, J.J, Redick bien sûr, LBJ et même Fultz qui n’était pas un peintre à longue distance à la fac, peuvent planter de loin et sanctionner toute tentative d’aide. Avec les qualités à la fois de drive et de vision du jeu de LeBron et Simmons, ces gars-là auront un paquet de tirs ouverts. Le cocktail taille-puissance-mobilité-percussion-adresse que proposerait un tel roster serait inédit et quasi injouable. Difficile de voir quelle équipe à l’Est pourrait les empêcher d’atteindre les Finales. Du moins ce serait plus compliqué que de trouver une équipe de l’Ouest susceptible de stopper des Lakers menés par LeBron James. Si une telle team se montait et venait à débarquer en Finales NBA, même pour les mastodontes de la Western Conf’, ce serait vraiment très problématique en termes de matchup. Kevin Durant sur LeBron, Draymond Green sur Embiid ? Klay Thompson peut-il tenir Simmons ? Et puisque le basket n’est pas qu’un jeu d’attaque, la taille et les qualités athlétiques de ce groupe pourraient lui permettre d’afficher une défense bien plus que correcte.

Encore un simple fantasme

Est-ce que ce serait suffisant pour convaincre LeBron James de rejoindre les Philadelphia Sixers ? Non, bien sûr. Il est attaché à sa franchise de cœur, même s’il a prouvé par le passé que sa quête de titres pouvait le pousser à partir. Sa priorité, et il l’a répété en début de saison, est probablement de gagner avec Cleveland. Et si les conditions n’étaient pas réunies dans l’Ohio, d’autres équipes pourraient autant le séduire que les 76ers. Les Los Angeles Lakers bien sûr, qui en plus du côté légendaire de la franchise et de l’énorme marché que la ville constitue, bénéficie de la proximité d’Hollywood. Un atout à ne pas minimiser quand on parle de LeBron James qui a beaucoup d’envies et de pistes à explorer pour préparer son après-carrière. Par ailleurs, des teams comme les Spurs et les Rockets, régulièrement mentionnées dans la course au BronBron, pourraient se montrer convaincantes. En outre, LeBron James connaît trop bien le basket pour savoir que tout serait facile. On ne construit pas un tel roster sans avoir quelques problèmes de riches. Le premier d’entre eux serait la compatibilité entre LeBron et Simmons. Dwyane Wade l’a encore souligné récemment, ils présentent un grand nombre de similitudes. Ce sont tous les deux des créateurs de grande taille, qui ont besoin de la balle. Mais dans l’optique de glaner quelques titres supplémentaires et de se reposer un peu pour durer, LBJ pourrait tout à fait laisser le jeune Australien être le véritable 1, tout en conservant un rôle essentiel dans le playmaking. L’exemple de la cohabitation Chris Paul-James Harden sous les ordres de Mike D’Antoni prouve que deux gros créateurs peuvent coexister au très, très haut niveau quand ils s’entendent bien, acceptent de jouer le jeu et qu’ils ont anticipé et parfaitement préparé la situation avec un coach de haut niveau. Comme chez les Rockets, on a affaire là à deux joueurs au QI Basket supérieur, tout à fait capable de s’adapter. Surtout, Ben Simmons et LeBron James sont proches, le vétéran jouant même un rôle de mentor depuis de nombreux mois. Ils ont d’ailleurs le même agent - bon, ok, la moitié de la ligue a LeBron Rich Paul comme agent, mais en tout cas il peut avoir des infos sur le fonctionnement du vestiaire, etc. Enfin, LeBron est fan du boulot de Brett Brown et, même si c’est en grande partie de sa faute, il n’a pas été gâté en terme de coaching ces derniers mois… Avant d'affronter les Sixers en début de semaine, il n'a pas manqué de louer le travail du coach :

« L’organisation a fait un travail extraordinaire en faisant confiance au système de Brett Brown en faisant confiance à ce qu’il voulait mettre en place et en lui donnant le temps de le faire. »

Fan du coach, de son système et proche de Ben Simmons, LeBron devrait sans souci trouver avec eux le moyen et la volonté de jouer aux côtés d'un autre créateur, comme l'ont fait les Rockets. Alors, on est bien évidemment encore dans le domaine des spéculations et du fantasme, mais deux choses sont sûres. Plusieurs dirigeants pensent que les Philadelphia Sixers tenteront tout pour le recruter. Et LeBron James aurait vraiment tort de ne pas y réfléchir très sérieusement. Si ce deal se faisait, la ville de Philadelphie ferait bien d’ériger, à côté de celle de Rocky, une statue en l’honneur de Sam Hinkie. Process completed ?
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