Les Lakers, un géant économique à toute épreuve

Les Lakers vont devoir cracher un paquet d'argent pour garder leur équipe, mais devraient en gagner encore plus.

Avec leurs 100,2 millions de dollars de salaires pour la saison 2012-2013, les Lakers sont l'équipe la plus dépensière de la Ligue. Les Nets sont les deuxièmes au classement avec 85,5 millions, Miami suivant avec 82,6 tandis que Houston ferme la marche avec presque 48 millions. Il est à noter que les Rockets vont devoir d'ailleurs augmenter leur masse salariale pour atteindre les 49,3 millions minimums obligatoires qu'impose le CBA signé en décembre 2011. Mais, au delà de ces 100 millions, ce sont presque 79 autres millions de dollars dont la franchise de Jerry Buss va devoir s'acquitter au cours de la saison, d'après les calculs du Miami Herald. En effet, comme prévu, le système de la "taxe de luxe" va venir grever leur budget de plus de 30 millions de dollars (qui en deviendront 85 en 2013 s'ils gardent la même masse salariale) mais, surtout, ce sont 49 millions qui vont partir dans la poche de la Ligue dès février, au nom du système de redistribution voulu par David Stern et les plus petites franchises. Avec cette somme amassée auprès des franchises les plus favorisées économiquement (comme Chicago, Boston, New York ou Miami), la NBA espère pouvoir quelque peu rééquilibrer la balance compétitive avec les petits marches (Milwaukee, Charlotte...). Néanmoins, Larry Coon, l'expert du salary-cap sur le site d'ESPN, pense que cette somme de 49 millions (plus du double des autres) sera particulièrement handicapante pour les Lakers.
"Cela endommage pas mal les Lakers parce qu'on prévoit qu'ils doivent payer 49 millions, ce qui siphonne une bonne partie de l'argent qu'ils vont récupérer dans le deal télé avec Time Warner Cable. Heureusement, ils ont fait ce contrat pour pouvoir se permettre de payer cette taxe redistributive", explique-t-il.
Mais attaquer les Lakers au porte-monnaie est-elle vraiment la solution pour rendre plus équilibrée la compétition ? En effet, les chiffres qui circulent autour de la franchise, au niveau des rentrées d'argent sont assez pharaoniques (à l'image de Magic dans le clip "Remember the Time" de MJ, pas le basketteur mais l'autre, le chanteur). Le contrat télé, dont Larry Coon parle, est celui signé avec Time Warner Media et qui va rapporter dès sa première année (qui commence d'ici novembre) le double de ce que les Angelenos touchaient la saison passée par l’intermédiaire de Fox Sports (de 60 millions de dollars pour Fox en 2011 a 120 millions pour Time Warner en 2012). Ce contrat court donc sur 20 années et doit rapporter plus de 3,6 milliards de dollars (avec des augmentations tarifaires annuelles que la SNCF ne renierait pas), tout ceci sans compter la possibilité pour les Lakers de le prolonger pour 5 années supplémentaires, ce qui le porterait à plus de 5 milliards de dollars sur 25 ans (pour les non-matheux, cela fait 200 millions de dollars par an en moyenne...). A ces chiffres déjà remarquables, l'on peut rajouter la somme récupérée par la vente de billets qui se monte à plus de 90 millions de dollars. En effet, alors que le prix moyen d'un billet avait déjà augmenté avec l'acquisition de Steve Nash (de 156 a 175 dollars), l’arrivée de Dwight Howard dans la Cité des Anges a fait exploser les tarifs (aux alentours de 270 dollars, selon le site fansnap). La venue de grosses équipes comme le Heat ou les Knicks (mais aussi San Antonio s'ils conservent Eddy Curry) les fait même grimper à des sommets que seul un Autrichien ayant bu trop de Red Bull peut se permettre d'atteindre (575 dollars pour Miami et 450 pour New York, tout ceci, rappelons-le, en moyenne...). Dans cet océan de bonnes nouvelles économiques, le seul petit hic reste le fait que Time Warner ait beaucoup de mal à trouver des chaines pour diffuser les matches de Kobe et compagnie. Riche, puissant, armés des plus grandes stars, ce serait un paradoxe de ne pas les retrouver à la télé...