Klay Thompson ou pourquoi les Warriors sont favoris pour le titre

Klay Thompson et les Golden State Warriors jouent dans la cour des grands cette saison. Sous l'impulsion de son jeune arrière, la franchise peut viser une place en finale de Conférence. Analyse.

Klay Thompson ou pourquoi les Warriors sont favoris pour le titre
Les grands joueurs font les grandes équipes et signent les contrats les plus juteux. En théorie. John Wall a été prolongé pour 80 millions sur cinq ans par les Washington Wizards avant d’avoir été All-Star et sans avoir disputé le moindre match en playoffs. DeMarcus Cousins a paraphé un contrat maximum d’un montant de 62 millions de dollars sur quatre ans sans avoir remporté plus de 40 matches sur une saison. Même topo pour Kyrie Irving, titulaire d’un contrat avoisinant les 90 millions sur cinq ans. A priori, ces trois joueurs ont le potentiel pour s’affirmer parmi les meilleurs de la ligue à leur poste. Mais le terme de « contrat maximum » a dépassé le cadre des stars. Cet été, Chandler Parsons et Gordon Hayward ont tous les deux signé un nouveau deal leur rapportant respectivement 46 millions sur trois ans et 63 millions sur quatre ans. Les deux jeunes joueurs ont un talent certain et une marge de progression encore évidente mais il n’est pas garanti qu’ils soient un jour invité au All-Star Game. Et même si c'était le cas, aucun des deux n’a la trempe d’un franchise player. Méritaient-ils de toucher un tel pactole ? Leur franchise respective avait-elle le choix ? Les mêmes questions se sont posées pour Klay Thompson, l’arrière talentueux des Golden State Warriors.

Des millions et des questions

[caption id="attachment_182149" align="alignleft" width="300"] Les Warriors ont préféré Klay Thompson à Kevin Love.[/caption] A 24 ans, le natif de Los Angeles vient de vivre un été riche en émotions. Son nom a circulé avec insistance dans les rumeurs de transfert. Les Wolves étaient prêts à lâcher Kevin Love – un All-Star confirmé – en échange de David Lee et Klay Thompson. Les Warriors n’ont pas cédé. Alors que la perspective de recruter l’un des dix ou douze meilleurs joueurs du monde séduirait la très large majorité des équipes de la ligue, les dirigeants d’Oakland ont préféré miser sur la stabilité de leur effectif. Ce transfert avorté a donné matière à débat entre ceux qui étaient favorable à la décision de la franchise et les autres, stupéfaits de penser qu’un jeune arrière dont on ignore encore s’il est capable de créer son propre tir soit préféré à un All-Star capable d’étirer le jeu et de scorer de n’importe quelle zone du parquet. D’autant plus que Thompson, drafté en 2011, était éligible à une extension de contrat quelques mois plus tard. Les Warriors ont donc préféré refuser Kevin Love pour « surpayer » l’ancien joueur de Washington State. Ça n’a pas manqué. A l’aube de la deadline du 31 octobre, la franchise californienne lui a offert environ 70 millions sur quatre ans, faisant ainsi de Klay un « max player » (ou presque).
[superquote pos="d"]Klay Thompson sera l'un des arrières les mieux payés de la ligue l'an prochain[/superquote]« Ce contrat est vraiment mérité et c’est le plus beau compliment que je peux faire à Klay », affirme Bob Myers, le GM des Golden State Warriors.
La somme précise est encore approximative. Le montant exact du nouveau contrat de Klay Thompson sera calculé lorsque la NBA dévoilera le Salary Cap pour la saison 2015-2016 en juillet prochain. Mais avec un salaire moyen autour des 17,5 millions de dollars, le deuxième membre des « Splash Brothers » deviendra le joueur le mieux payé de Golden State dès la saison prochaine. Seuls deux arrières ont un salaire supérieur à cette somme : Kobe Bryant (25 millions, Los Angeles Lakers) et Joe Johnson (24 millions, Brooklyn Nets). Ils sont tous les deux des vétérans multiples All-Stars. James Harden, considéré comme le meilleur joueur de la ligue à son poste, devra attendre la dernière année de son contrat pour palper plus de 17,5 millions (17,8 millions en 2017-2018). Bradley Beal est susceptible de signer une extension dès l’automne 2015 et DeMar DeRozan sera free agent à l’été 2017, un an après l’explosion attendue du Salary Cap. Ils devraient signer tous les deux des contrats tout aussi juteux que celui de Thompson.
« Ce nouveau contrat est une bénédiction et je vais tout faire pour prouver que je mérite cette somme », promet déjà le jeune joueur.
Si les choix des dirigeants des Warriors interpellent, le début de saison leur donne pour l’instant raison. Mais si la franchise était de toute façon déterminée à lui offrir le montant maximum, pourquoi ne pas avoir attendu l’été prochain, quitte à s’aligner sur toutes offres qui lui sera faite en sa qualité de restricted free agent ? Selon la presse locale de la Bay, les dirigeants voulaient éviter que les négociations futures soient une distraction pour Thompson. La franchise est ambitieuse cette saison et elle espère mettre toutes les chances de son côté. Plusieurs « affaires » extra-sportives ont perturbé le dernier exercice. Mark Jackson a notamment dû se séparer de deux de ses assistants, dont Brian Scalabrine, et l’un d’entre eux était susceptible de rapporter des informations à des membres hauts placés dans l’organisation. Même s’il est difficile d’évaluer l’impact (autant positif que négatif) qu’ont pu avoir ces affaires, les Warriors veulent partir sur des bases plus solides. [superquote pos="d"]Stephen Curry et Klay Thompson cumulaient 42,4 pts à eux deux l'an passé. [/superquote]Revenons-en à la somme proposée par Golden State. 70 millions et des poussières. Si le montant est frappant, notons tout de même que ce contrat n’aura pas le même impact dans la masse salariale de la franchise après l’explosion du Cap. Selon les différentes prévisions, il pourrait atteindre 80 millions pour la saison 2015-2016 et autour des 90 millions pour la saison suivante (2016-2017). En d’autres termes, un contrat à 17 millions de dollars annuels dans un Cap estimé à une telle somme serait l’équivalent d’un contrat à 13 millions dans le Cap actuel. Imaginer Klay Thompson à 13 millions n’a rien de choquant. De plus, comme l’expliquait Zach Lowe de Grantland dans sa dernière colonne, le deal passé entre les Warriors et le joueur n’est pas à proprement parler un « contrat maximum ». En effet, ce dernier est indexé uniquement sur le Cap de la saison 2015-2016. Autrement dit, même si le Cap explose, le contrat de Thompson ne dépassera pas les 70 millions de dollars. Cela fait tout de même un sacré pactole. Mais la franchise californienne a fortement pris en compte l’alchimie au sein de l’effectif. Les cadres – Andrew Bogut, Stephen Curry, David Lee, Andre Iguodala, Klay Thompson, Harrison Barnes et le nouvel arrivant Shaun Livingston – sont tous sous contrat pour les deux prochaines saisons. Voilà de quoi constituer une base solide autour de laquelle construire une équipe taillée pour le titre. Contrairement à Love, Thompson n’a manqué qu’un seul match depuis le début de sa carrière. Il n’a pas été sujet aux blessures à répétition jusqu’à présent et il passait plus de 35 minutes en moyenne sur les parquets chaque soir la saison dernière. Enfin, il forme un duo redoutable avec Stephen Curry, son partenaire dans le backcourt. Les Warriors tiennent là le meilleur tandem d’arrières de la ligue et les deux shooteurs rapportaient 42,4 points à eux deux en cumulé la saison passée. Depuis que les deux jeunes joueurs ont été alignés ensemble dans le cinq majeur, Golden State est passé de 23 à 47 puis 51 victoires. Ils se sont qualifiés pour les playoffs deux saisons de suite, une première depuis 1992. La franchise semble désormais prête à passer un nouveau palier.

L’évolution du meilleur « two way player » à son poste

[caption id="attachment_137047" align="alignleft" width="300"] Klay Thompson et Stephen Curry forment un duo de shooteurs extrêmement talentueux.[/caption] Klay Thompson s’est fait une réputation auprès du grand public grâce à son shoot soyeux. Il a déjà inscrit 545 paniers primés au cours de ses trois premières saisons NBA (à 41% de réussite) et seul son coéquipier Stephen Curry a inscrit plus de shoots longue distance que lui l’an passé (261). Les deux compères forment les « Splash Brothers », un duo d’arrières exceptionnellement adroit derrière l’arc.
« De mon point de vue, c’est le meilleur backcourt de shooteurs de l’histoire de la NBA », commentait un Mark Jackson toujours aussi passionné lorsqu’il s’agit de complimenter ses joueurs.
La déclaration de l’ancien coach des Warriors date d’avril 2013. A l’époque, la franchise venait de retrouver les playoffs et Curry et Thompson étaient encore perçus comme des jeunes joueurs (Thompson n’avait pas le statut de « star »). Un an plus tard, cette envolée lyrique de Mark Jackson ne choque plus. Les deux joueurs de Golden State sont considérés parmi les meilleurs shooteurs de la ligue. Les pourcentages de réussite de Thompson après quatre matches laissent sans voix : 53,7% dans le champ, 50% à trois-points et 92% aux lancers-francs. A ce rythme, il pourrait lui aussi passer la barre symbolique du 50-40-90, un seuil seulement atteint par Steve Nash, Larry Bird, Dirk Nowitzki, Reggie Miller, Mark Price et Kevin Durant. On parle d’un club qui contient donc quatre vainqueurs d’au moins un trophée de MVP, trois Hall Of Famers et trois autres futurs Hall Of Famers. Voilà de quoi vous classer un joueur. Mais les Warriors ne lui ont pas offert ce « faux contrat maximum » pour ses qualités de shooteur. Du moins pas seulement. Le Californien est aussi un excellent défenseur sur l’homme et la franchise accorde une valeur particulièrement importante à ce secteur du jeu –un domaine dans lequel Kevin Love présente justement des faiblesses évidentes. La défense fait gagner des titres selon l’adage (nous y reviendrons par la suite…) et Thompson est un stoppeur de qualité. Les adversaires des Warriors inscrivaient 99,5 pts sur 100 possessions lorsqu’il était sur le parquet l’an passé, une marque qui classerait la franchise en troisième position s’il jouait 48 minutes (NB : Golden State était de toute façon classé au troisième rang avec 99,8 pts encaissés sur 100 possessions). Autre statistique sans doute plus parlante : selon NBA.COM, les vis-à-vis du joueur shootent à 40,3% de réussite face à Thompson depuis le début de la saison, soit 10 points de moins que leur pourcentage habituel.
[superquote pos="d"]"Je ne veux pas manquer de respect à Kobe mais Klay est le meilleur "two way player" de la ligue à son poste." Son agent. [/superquote]« Klay est devenu un excellent défenseur. Il contient le meilleur extérieur adverse. Il est grand et il est athlétique. Il respecte le plan de jeu et il profite de sa taille pour contester les tirs adverses », expliquait Mark Jackson.
Klay Thompson culmine à 2 mètres, ce qui est assez grand pour un arrière, d’autant plus au sein d’une ligue où les équipes alignent de plus en plus deux ou trois meneurs simultanément sur le parquet. Il est un cauchemar pour ces joueurs plus petits étant donné qu’il est plus grand mais aussi plus costaud tout en étant suffisamment rapide pour contenir les pénétrations en dribble. Il lit les écrans et ne prend pas de risques démesurés comme un Russell Westbrook (ou un Kobe Bryant) par exemple. Cette capacité à bloquer différents types de joueurs – arrières, meneurs, ailiers – est primordiale pour Golden State.
« Il a défendu sur Chris Paul pendant l’intégralité de la série face aux Los Angeles Clippers. Il a ainsi permis à Stephen Curry de s’économiser en défense et de conserver du jus pour les phases offensives », rappelle Steve Kerr.
[caption id="attachment_208459" align="alignleft" width="300"] Les Warriors sont bien meilleurs en défense avec Klay Thompson sur le parquet.[/caption] Il pèse des deux côtés du parquet. Les joueurs répondant à ces caractéristiques sont rares. On a tendance à critiquer les stars dont les facultés défensives sont parfois limitées mais on oublie de souligner à quel point très peu de All-Stars sont efficaces des deux côtés du terrain. Klay Thompson est de cette trempe.
« Je ne veux pas manquer de respect à Kobe mais je pense que Klay est le meilleur « two way player » à son poste à l’heure actuelle », assurait l’agent du joueur.
Paradoxalement, c’est l’apport en attaque du jeune joueur qui a été mis en doute. Personne ne conteste sa capacité à rentrer des shoots de loin mais certains lui ont collé un peu vite une étiquette d’attaquant unidimensionnel incapable de marquer des points sans la présence d’un créateur à ses côtés. S’il a effectivement des progrès à faire dans la création de son propre tir (et nous allons y venir d’ici quelques lignes), il n’est pas simplement un shooteur. Thompson a pu bénéficier de quelques isolations au poste bas l’an passé. Là encore, sa taille et sa puissance font la différence lorsqu’il est défendu par un arrière plus petit ou plus frêle. Mark Jackson a dessiné plusieurs systèmes au sein desquels il était servi dos au panier. Il a même inscrit le tir décisif dans cette position contre Indiana l’an passé.
« Il n’y a pas beaucoup d’arrières capables de défendre, de jouer au poste et de shooter à mi et longue distance. » Kobe Bryant après le festival de Klay Thompson face aux Los Angeles Lakers.
[youtube hd="0"]https://www.youtube.com/watch?v=fwrNEe1LYPY[/youtube] Mais qui dit nouveau contrat dit nouvelles responsabilités. Et Klay Thompson les a parfaitement endossées depuis le début de la saison. Il n’est tout simplement plus le même. Après une semaine de compétition, il est le troisième meilleur marqueur de la ligue avec 27 points par match. Seuls deux scoreurs purs, Kobe Bryant et James Harden, le devancent. Il ne s’agit que d’une courte période – les Warriors ont joué quatre matches – et ses statistiques devraient diminuer peu à peu mais le plus important demeure la manière dont il marque ses points. Nommé meilleur joueur de la Conférence Ouest à l’issue de la première semaine, il a fait sensation en inscrivant 41 points (à 14/18 aux tirs !), nouveau record en carrière, face aux Los Angeles Lakers. [youtube hd="0"]https://www.youtube.com/watch?v=RsWiF-o8Nls[/youtube] NB : Plusieurs joueurs pourraient battre leur record en carrière contre les Los Angeles Lakers cette saison. L’arsenal offensif de Klay Thompson est bien plus varié que la saison précédente. Il ne se contente plus de se démarquer en profitant des écrans de ses coéquipiers pour ensuite réceptionner la balle et shooter de loin. Il a de plus en plus la gonfle entre ses mains et il en profite pour se montrer agressif. La moitié de ses tentatives étaient le fruit de « catch-and-shoot » la saison dernière. Ce chiffre est descendu à 35% depuis le début de la saison. Thompson attaque de plus en plus le cercle. On demande aux stars de savoir faire la différence seule ? Il a appris à le faire et il le prouve. Le nombre de ses paniers à l’origine d’un drive a doublé et ils tirent trois fois plus de lancers-francs que la saison passée (6,3 tentatives contre 2,3 en 2013-2014). Mieux encore, il est redoutablement efficace en pénétration. Il tourne à 80% de réussite lorsqu’il prend sa chance dans la zone la plus proche du cercle et à 55,6% dans la peinture (hors restricted area). A titre de comparaison, ses pourcentages étaient respectivement de 60 et 39% dans les mêmes zones la saison passée.
[superquote pos="d"]"Il attaque beaucoup plus le cercle." Andrew Bogut[/superquote]« Il essaye d’attaquer de plus en plus le cercle. Il s’efforce de se concentrer là-dessus et il a déjà dunké sur des gars depuis le début de la saison. Il tire de plus en plus de lancers et il devient ce que l’on pourrait appeler un « all around scorer » car il ne se contente plus de shooter de loin », témoigne Andrew Bogut.
Effectivement, en variant un peu les plaisirs, Klay Thompson a pu prouver qu’il était non seulement un attaquant polyvalent et efficace mais aussi un joueur athlétique, spectaculaire et décisif comme le prouvent ces deux actions contre Portland. [youtube hd="0"]https://www.youtube.com/watch?v=HKwhdmzIZmE[/youtube] [youtube hd="0"]https://www.youtube.com/watch?v=wa4kMFy3NUA[/youtube] Klay Thompson marche sur l’eau pour l’instant et il devrait revenir sur terre doucement mais sa progression est évidente. C’est un meilleur finisseur près du cercle et il a de plus en plus de responsabilités, comme le prouve son taux d’utilisation : 27,7% des possessions offensives des Warriors lui sont destinées depuis le début de la saison contre 22,7% l’an passé. Le joueur de 24 ans a évolué, au même titre que son équipe.

Les Warriors, un prétendant sérieux pour le titre

[caption id="attachment_115581" align="alignleft" width="300"] Les Warriors sont toujours invaincus après quatre matches.[/caption] Car dans son sillage, c’est toute l’équipe qui a progressé en attaque. Mark Jackson a fait des Warriors une défense de fer mais, malgré le force de frappe offensive incroyable dont dispose la franchise, il n’a pas pleinement développé les qualités de ses joueurs en attaque. Golden State n’était même pas dans le top 10 des meilleures équipes de la ligue dans ce domaine l’an passé (douzième, 105,3 pts marqués sur 100 possessions). Jackson se reposait essentiellement sur les « mismatch » avantageux. Les Warriors étaient l’équipe qui jouait le plus l’isolation de toute la NBA !!! Même les New York Knicks de Carmelo Anthony, souvent catalogués comme une franchise ennuyeuse où la balle stagne entre les mains de la superstar locale, faisaient tourner plus la balle que Stephen Curry et ses coéquipiers. Une aberration quand l’on connait les qualités de playmaker de Curry ou Iguodala et les qualités de shooteur de Thompson, Curry (again) et compagnie. Selon NBA.COM, les Warriors faisaient 246 passes en moyenne à chaque rencontre (derniers de la ligue) soit presque 90 passes de moins que les San Antonio Spurs. L’arrivée de Steve Kerr va permettre à la franchise de diversifier son jeu offensif. Après quatre matches, les hommes du coach novice tournent à 319 passes en moyenne par match (top 10 de la ligue). La gonfle circule beaucoup plus et le jeu est moins stéréotypé. Du coup, l’attaque est moins prévisible et les joueurs sont mis dans de meilleures dispositions. Les Warriors se classent désormais parmi les dix meilleures équipes de la ligue en attaque (septièmes) et cela ne devrait aller qu’en s’améliorant au fur et à mesure de la saison. [superquote pos="d"]Les Warriors sont la septième meilleure attaque de la ligue et la meilleure défense ! [/superquote]Autre bonne nouvelle, cette évolution ne s’est pas faite au dépriment de la défense. Les bases mises en place par Mark Jackson ont été reprises par Steve Kerr, qui profite ainsi du travail de son prédécesseur. Golden State affiche ainsi la meilleure défense de la NBA, rien que ça, en termes de points encaissés par possessions (90,5, soit un net rating de +16,5, aucune équipe ne fait mieux). La franchise se classe donc dans le top 10 des meilleures attaques et des meilleures défenses de la ligue… une caractéristique propre aux favoris pour le titre même si, encore une fois, nous tempérerons nos propos en rappelant que seulement quatre ou cinq matches ont été joués. Seuls trois équipes se classaient dans le top 10 des deux catégories l’an passé : Les Spurs, champions NBA, le Thunder, finaliste à l’Ouest, et les Clippers, malheureux demi-finalistes à l’Ouest. Les Warriors s’inscrivent donc dans la lignée de ces armadas taillées pour le sacre. [caption id="attachment_207747" align="alignleft" width="300"] Ces deux hommes sont souvent sujets aux blessures... le talon d'Achille de Golden State ?[/caption] On ajoutera que la franchise a renforcé son banc en engageant Shaun Livingston et que Stephen Curry s’est attelé à défendre avec détermination depuis le début de la saison. On parle tout de même d’une équipe qui évolue sans David Lee, son intérieur All-Star… les blessures justement, sont sans doute le principal talon d’Achille des Warriors. Ils sont à un pépin physique majeur de passer du statut de « sérieux contenders » à « outsiders ». Curry a des problèmes chroniques aux chevilles mais il a été plutôt épargné la saison dernière. Klay Thompson, justement, ne s’est encore jamais blessé. Il s’est affirmé comme le deuxième ball handler de l’effectif et pourrait se frayer un chemin jusqu’au All-Star Game s’il poursuit sur sa lancée jusqu’en février prochain. Les grands joueurs ne suffisent pas à faire les grandes équipes. L’alchimie, le collectif, le mouvement en attaque, l’implication de chacun, l’application en défense et les progrès significatifs des meilleurs joueurs du groupe font les candidats au titre. Les Warriors ont donc tous les ingrédients à disposition pour se hisser jusqu’en finale de Conférence en mai prochain…