Les Clippers, la gueule du candidat au titre

Actuellement lancés sur une belle série de huit victoires consécutives, les Los Angeles Clippers ont des airs de candidat au titre. La preuve en chiffres.

Les Clippers, la gueule du candidat au titre
Il est souvent trompeur de juger les performances d’une équipe durant la saison régulière. En effet, les armadas destinées à se disputer le sacre au mois de juin ont pour coutume de lancer véritablement leur saison à l’approche des playoffs et pas avant. Il est toujours intéressant de débuter les croisades du mois d’avril dans une bonne dynamique, sans avoir lâché trop de forces en route. Les Los Angeles Clippers l’ont appris à leurs dépens lors des deux derniers exercices. Impériaux pendant la saison régulière, les hommes de Vinny Del Negro n’ont pas fait mieux qu’un sweep en demi-finales de Conférence en 2012 (face aux Spurs) et une élimination prématurée dès le premier tour l’an passé (contre Memphis). Désormais dirigés par Doc Rivers, les Clips ont une toute autre allure. Ils sont – avec Houston – l’équipe en grande forme en ce moment en NBA. Blake Griffin – dont l’analyse annoncée depuis quelques jours arrive très prochainement (enfin) – et ses ouailles restent sur huit succès de rang, la meilleure série en cours. Parfois vivement critiqués, les Clippers ressemblent de plus en plus à un candidat sérieux pour les finales de Conférence, et plus si affinités.

Une attaque toujours aussi flamboyante

Les Los Angeles Clippers sont avant tout connus et réputés pour leur côté « showtime 2.0 ». A défaut de gagner des matches en playoffs, « Lob City » est populaire auprès d’une partie du public grâce au talent de showmen de Griffin, DeAndre Jordan, Chris Paul et compagnie. Les Angelenos sont parmi les joueurs les plus spectaculaires de la ligue et leurs dunks et autres alley-oops inondent les tops 10 après chaque rencontre. Mais il serait erroné de limiter le potentiel offensif des troupes de Doc Rivers à leur côté spectaculaire. Les Clippers inscrivent 109,3 points sur 100 possessions, soit la deuxième meilleure attaque de la ligue après le Miami Heat (110 pts marqués). Le collectif mis en place par l’ancien coach des Celtics – qui ne cache pas son admiration pour les Spurs – prend forme. 62,6% des paniers marqués par les Clips sont le fruit d’une passe décisive. Seuls les Hawks, les Bulls et les Lakers affichent un meilleur pourcentage. Cette statistique s’explique bien sûr par l’apport de Chris Paul, le maître à jouer de l’équipe, mais aussi par la présence de nombreux créateurs comme Darren Collison, Jamal Crawford ou… Blake Griffin, dont les statistiques à la passe sont en nettes augmentations. Les hommes du « Doc » jouent proprement et perdent peu de ballons (14,3 TO sur 100 possessions, sixième meilleure équipe de la ligue). La bonne circulation de la gonfle et l’application des systèmes de jeu font des Clippers une formation redoutable d’adresse. « CP3 » et sa bande affichent un superbe 52,6% de réussite aux tirs effectifs (quatrième meilleure équipe derrière le Heat, les Spurs et les Rockets) et 56,8% de réussite aux tirs réels. La franchise regorge de shooteurs comme J.J. Redick (dans le top 15 des meilleurs tireurs en sortie d’écran), Jamal Crawford, Matt Barnes, Jared Dudley, Darren Collison, Hedo Turkoglu, etc. Doc Rivers a plusieurs solutions à sa disposition. Chris Paul et Blake Griffin forment un duo inarrêtable sur le pick&roll (selon Synergy Sports, Paul est l’un des meilleurs joueurs de la ligue sur pick&roll avec 0,93 point par possession). Les deux stars peuvent également faire la différence en dribble, tout comme Jamal Crawford. En résumé, l’attaque des Los Angeles Clippers est une référence dans la ligue, au même titre que celle des Spurs, du Heat et des Rockets, trois autres grosses cylindrées NBA.

Une défense pas si mauvaise

Place au principal chantier de Doc Rivers, la défense. On ne gagne pas un titre NBA sans une bonne défense. Mike D’Antoni en sait quelque chose (NB : une pique gratuite, facile, bête et méchante). Les principaux détracteurs des Los Angeles Clippers n’oublient jamais de pointer du doigt les difficultés des Angelenos) protéger le cercle. Sachez que les tuniques rouges sont pourtant la neuvième défense de la ligue en termes de points encaissés sur 100 possessions (101.7). De ce fait, ils ont également le meilleur « net rating » de la ligue (différentiel entre les points marqués et les points encaissés) avec 7,6 points. Oklahoma City, San Antonio, Miami et Indiana, quatre candidats au titre, complètent le top 5. Derrière les Clippers. Ils marquent plus de 19 points par match après avoir provoqué un TO de l’équipe adverse. Seul le Heat, réputé pour sa défense de fer, fait mieux. Autre fait important, les Clips n’encaissent presque pas de points en contre-attaque (11 pts), preuve d’un repli défensif assez performant. Via leur attaque de feu, ils mettent la pression sur leurs adversaires et empêchent donc leurs vis-à-vis de marquer des paniers faciles en transition. Mieux, les Clippers contiennent les autres équipes à un très honorable 44,3% aux tirs (sixième meilleure équipe de la ligue derrière Indiana, Chicago, Golden State, Oklahoma City et Houston). Même le Heat et les Spurs ne font pas mieux. Evidemment, cette défense à des faiblesses. Notamment à l’intérieur. Blake Griffin et DeAndre Jordan ont fait des progrès dans ce domaine mais leur communication n’est pas encore parfaite. Le pivot est un aspirateur à rebonds et une machine à contrer mais il peine encore à contenir les meilleurs intérieurs de la ligue. Los Angeles encaisse 44,9 pts dans la peinture cette saison. Seuls les Lakers, les Blazers, les Suns, les Wolves, les Nuggets et le Jazz font pire. Hormis Portland, toutes ces équipes citées ne sont pas dans les huit premiers de la Conférence Ouest (Phoenix est redescendu à la neuvième place). Pour voyager loin en playoffs, les deux jeunes intérieurs vont devoir encore élever leur niveau de jeu. Mais comme le démontre (ou non) une partie des statistiques évoquées, les Los Angeles Clippers sont en progression dans tous les aspects du jeu. Doucement mais sûrement, la franchise tend à développer un basket (quasi) total. Le succès de Doc Rivers et son équipe dépendra évidemment pour beaucoup de la perpétuelle évolution de son duo d’intérieurs. Mais on ne serait vraiment pas étonné si les Clips venaient à passer un tour ou deux lors des prochains playoffs. Ce serait une belle revanche pour les éternels losers. Car finalement, au-delà des chiffres, seuls les résultats comptent. Via les bases de données de NBA.COM et Synergy Sports.