Cinq raisons de tout casser aux Los Angeles Clippers

Les Los Angeles Clippers sont à un carrefour de leur histoire. Après une nouvelle désillusion, il est temps pour eux de tout reconstruire.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Analyse
Cinq raisons de tout casser aux Los Angeles Clippers
C'est la narrative que vous lirez un peu partout dans les heures qui viennent : les Los Angeles Clippers doivent se reconstruire de zéro. Généralement, nous préférons avancer à contre-courant. Mais sur ce sujet précis, il est clair pour nous que les Californiens ont intérêt à bouleverser considérablement leur effectif. Quitte à ne conserver qu'une seule star parmi tous ses free agents. Nous avons listé cinq raisons pour les Clips de chambouler leur roster d'ici la saison prochaine.

Parce qu’il faut changer une équipe qui perd

Ou qui ne gagne jamais quand ça compte vraiment. Les Los Angeles Clippers n’ont gagné que trois séries en six ans. Un bilan bien trop modeste pour une organisation qui se veut candidate au titre. Les blessures et les coups du sort ont évidemment eu un impact sur le destin de la franchise. Les Clips n’étaient pas si loin du titre en 2014 et même en 2015… Ils ne se sont d’ailleurs jamais remis de cette demi-finale de Conférence perdue contre les Houston Rockets de Josh Smith et Jason Terry (…) après avoir mené de 19 points dans le Game 6 d’une série menée 3-2. Faute professionnelle. Les joueurs ont eux-mêmes avoué qu’ils étaient toujours hantés par cette défaite. Pour cette simple raison, il est temps de changer le groupe. Les blessures psychologiques sont trop profondes. Le staff peut toujours se décider à conserver un ou deux joueurs cadres parmi Chris Paul, DeAndre Jordan, Blake Griffin et J.J. Redick. Mais il semble crucial de changer l’atmosphère du groupe et d’y injecter du sang-neuf, pas seulement sur le banc mais bien dans son ossature principale.

Parce que Chris Paul est du mauvais côté de la trentaine

CP3 est l’un des meilleurs joueurs de l’histoire à son poste. L’un des meilleurs signifiant l’un des dix plus forts. Problème, son palmarès vierge de finale de Conférence joue en défaveur. Son âge aussi. Paul a encore une fois prouvé au cours de cette série qu’il était un meneur formidable. Il a guidé les Clippers vers le Game 7 en culminant 25 points et 10 passes par match. Et ce fut insuffisant. Comme à chaque fois. Il va fêter ses 32 ans dans cinq jours. Même à cet âge-là, il peut performer pendant quatre ou cinq ans. Performer. Pas dominer. C’est une nuance légère verbalement mais finalement assez importante. Sans un scoreur de gros volume à ses côtés (ce que Griffin n’est jamais devenu notamment en raison des blessures), il est difficile de l’imaginer porter enfin une équipe en finale. Paul est un leader exemplaire. Peut-être même trop. Dans le sens où il n’a pas cet instinct qui le pousserait à planter 40 points dans un match décisif. Il va mettre ses 29 points, donner ses 12 passes. OK. Mais il faut parfois plus pour faire la différence. Doc Rivers a comparé ses Clippers aux Mavericks de 2011, finalement sacrés après plusieurs échecs. Mais Dallas s’appuyait sur un Dirk Nowitzki… de 32 ans. La franchise texane n’a plus goûté aux finales de Conférence depuis. Il y a des chances que Chris Paul décline progressivement, même lentement. Une raison pour y réfléchir à deux fois avant de lui donner plus de 200 millions de dollars jusqu’à ses 37 balais. PS : S'il ne fallait garder qu'un joueur, autant garder Paul. 

Parce que Blake Griffin n’est plus le même

Vous-vous souvenez du Blake Griffin qui dunkait au-dessus des géants NBA comme s’ils étaient des vulgaires plots ? Et bien souvenez-vous en bien, parce que vous ne le reverrez plus. Ou très rarement. L’intérieur All-Star a diversifié son jeu il y a quelques années. Il n’était plus seulement un homme trampoline mais bien un vrai joueur de basket technique, puissant, efficace. Génial. Il lui reste des flashs. Mais les blessures à répétition l’ont peu à peu transformé. Griffin n’est plus le même sur un terrain. Il n’a plus la même gouache. Il est moins explosif et il est donc contraint de shooter de loin ou de tenter sa chance dos au panier, sans avoir l’envergure pour vraiment inquiéter la défense adverse dans ce registre. Ses statistiques sont intéressantes, il a toujours du ballon. Mais il n’a pas joué plus de 67 matches sur une saison lors des trois dernières années. Il passe son temps entre le terrain et l’infirmerie. Dans ces conditions, miser sur une star douée mais au physique défaillant pour une franchise aussi traumatisée que celle de Los Angeles.

Parce que J.J. Redick a montré ses limites

Il ne revient pas souvent dans les discussions mais le vétéran est lui aussi sur le marché cet été. J.J. Redick n’a pas la réputation de Chris Paul et Blake Griffin et il a lui aussi dépassé les 30 balais (bientôt 33 pour être plus précis). Mais son profil est susceptible d’intéresser plusieurs équipes au sein de cette NBA portée sur le tir extérieur. Redick est un sniper et il a développé une défense à peu près correcte avec les Clippers. Mais c’est tout, ou presque. Redick n’est pas unidimensionnel mais il a montré ses limites dans le jeu au cours de cette série face au Jazz. Il a déçu dans l’ensemble (9,1 pts à 38% aux tirs et 34% à trois-points). Si une équipe lui propose un salaire conséquent – c’est probable – les Clips ont tout intérêt à le laisser partir et à ne pas se mettre dans le rouge financièrement.

Parce que les Los Angeles Clippers ne sont pas taillés pour battre les Warriors

En début de saison, nous avions analysé le fait qu’au complet et avec une série de facteurs positifs, les Clippers étaient peut-être les seuls à avoir les armes pour battre les Warriors à l’Ouest. Les Spurs sont fort, mais leur profil ne colle pas du tout avec celui de Golden State. En réalité, ce constat sur les Clippers témoignait plus du manque de concurrence des Warriors que des vraies capacités de Los Angeles. Car avec un Paul vieillissant, un Griffin moins dominant athlétiquement et un Doc Rivers dépassé tactiquement, les Angelenos n’ont aucune chance de faire tomber leurs rivaux d’Oakland dans le futur. Pas avec Stephen Curry, Kevin Durant, Klay Thompson et Draymond Green dans la même équipe. Quatre All-Stars de moins de trente ans. Les Spurs ou les Wolves peuvent toujours espérer entourer Kawhi Leonard ou Karl-Anthony Towns, des jeunes stars, pour faire tomber les doubles finalistes dans les années à venir. Pas les Clippers. Les cadres sont trop vieux pour mener la danse. Alors autant préparer le futur.
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