Jokic, Doncic, Sabonis : le basket européen se porte bien

Excellents sur les parquets US cette nuit, Luka Doncic, Nikola Jokic et Domantas Sabonis sont trois jeunes stars européennes prêtes à croquer l’Amérique.

Jokic, Doncic, Sabonis : le basket européen se porte bien
Les Européens en NBA, tout le monde s’y est fait. Drazen Petrovic, Tariq Abdul-Wahad ou encore Arvydas Sabonis ont ouvert la voie (entre autres, il y a plusieurs pionniers). Puis les joueurs français, italiens, grecs, espagnols ou encore serbes ont débarqué en masse dans le championnat nord-américain. C’est devenu une habitude. Ils sont même globalement en hausse chaque année. En revanche, la plupart d’entre eux sont des joueurs de devoir. Pas toujours des superstars et encore moins des franchises players, même s’il y a eu quelques exceptions légendaires comme Dirk Nowitzki ou Tony Parker. Mais c’est en passe de changer. Une nouvelle génération prend le pouvoir en NBA. Et plusieurs de ces nouveaux patrons sont issus du Vieux-continent, à commencer par les Luka Doncic, Nikola Jokic ou Domantas Sabonis (fils d’Arvydas).

Domantas Sabonis se fait un nom

Commençons par le Lituanien, tiens. L’intérieur, « fils de », a pris sa revanche contre le Thunder en menant le comeback des Pacers cette nuit (victoire 108-106 sur le fil). Revanche parce qu’il a été drafté par Oklahoma City avant d’être cédé lors du transfert de Paul George (avec Victor Oladipo). Les dirigeants du Thunder n’ont aucune raison de regretter cet échange. Ils ont mis la main sur un candidat au MVP. Mais étaient-ils convaincus que Sabonis serait aussi fort aussi rapidement ? C’est moins sûr. Arrivé en NBA en 2016, le jeune homme n’a cessé de progresser saison après saison. Il est désormais à plus de 14 points et 9 rebonds par match. Alors qu’il sort du banc ! Il est tout simplement l’un des meilleurs remplaçants de la ligue et donc un candidat légitime au trophée de meilleur sixième homme. Parce que l’équipe d’Indianapolis ne sera pas aussi bien placée sans lui. Si les Pacers se sont maintenant sur le podium à l’Est – ils sont toujours troisièmes – malgré la perte d’Oladipo, c’est en partie grâce à Sabonis (entre autres, il n’est évidemment pas le seul facteur). Sa performance cette nuit, 26 points, 7 rebonds et 4 passes, résume bien l’étendue de son talent et de son potentiel. C’est une machine sous les panneaux, c’est un bon passeur (les gênes de son père) et il a même une touche qui laisse penser qu’il peut développer un honnête tir extérieur. Peut-être pas un vrai meneur d’homme mais un joueur à suivre dans les années à venir. https://twitter.com/NBA/status/1106427841883922432

Luka Doncic, le LeBron James slovène

La comparaison peut faire grincer des dents mais les prestations – surtout chiffrés – du prodige formé au Real Madrid vont de plus en plus dans ce sens. Luka Doncic a le corps d’un ailier avec l’âme d’un meneur. Un poste trois qui remonte la balle à la manière d’un LeBron James et profite des picks-and-roll pour créer du jeu pour lui ou pour les autres. Là où l’un domine en puissance, l’autre le fait en technique (même si c’est un résumé un peu simpliste). Dwyane Wade a d’ailleurs déjà comparé sa qualité de passe à celle du King. Ce sont deux playmakers, bien qu’ils ne délivrent pas dix caviars par rencontre. Quoique Doncic s’en rapproche. Comme James, il a cette tendance à facilement poster des 26-8-8, la ligne de statistiques presque habituelles du natif d’Akron. Le Slovène y sera probablement un jour. Il était d’ailleurs à 24 points, 11 rebonds et 9 passes cette nuit. 21, 7 et 5 sur l’ensemble de la saison. Aussi bien, et même mieux, que le quadruple MVP lors de son année rookie. C’est simple, pour ses pairs, il est déjà un All-Star bien qu’il n’ait pas été retenu pour le match des étoiles en février dernier. C’est assurément le patron des Mavericks. Déjà cette saison et encore plus à l’avenir, où il est susceptible de s’affirmer comme l’un des meilleurs joueurs NBA (top cinq ? top trois ?) et peut-être même – dans le meilleur des scénarios – comme l’un des plus grands basketteurs européens de l’Histoire.

Nikola Jokic, le crack que personne n’a vu venir

C’est drôle parce qu’il y a du Arvydas Sabonis en Nikola Jokic. Notamment cette capacité à faire des passes absolument ahurissantes que personnes d’autres n’a senti ou n’a osé faire sur le terrain. Il voit ce que les autres ne voient pas. Et ce que beaucoup de franchises ont laissé filer ! Le Serbe a été drafté au second tour (quarante-et-unième choix) en 2014. Il a débarqué aux Nuggets un an plus tard et il a surpris tout le monde dès sa saison rookie. Un grand hors de forme, trop gros, avec des qualités athlétiques inférieures à la norme NBA. Mais un talent encore plus volumineux. Jokic est un joueur unique. Il a fini par s’imposer comme la superstar de Denver. Le nouveau visage d’une franchise qui occupe désormais la deuxième place de la Conférence Ouest après des années de disette ! C’est d’ailleurs lui qui a été servi sur la dernière possession du match contre Dallas cette nuit. Doncic venait de redonner l’avantage aux Mavericks à cinq secondes du buzzer. Le géant des Nuggets a achevé ses adversaires avec un panier décisif à la sirène. Voilà maintenant que son organisation se met à rêver que son ogre à 20 points, 10 rebonds et 7 passes de moyenne, enfin All-Star cette saison, porte l’équipe vers les sommets pendant un long moment. https://twitter.com/nuggets/status/1106419307079041024

Antetokounmpo, Markkanen et les autres !

Ils n’ont pas joué cette nuit donc nous ne les avons pas mis en avant mais comment ne pas citer Giannis Antetokounmpo et compagnie. Le Grec des Bucks va tout simplement être élu MVP (sauf surprise) ! Il est l’un des cinq meilleurs joueurs de cette ligue. Il est LE meilleur basketteur européen actuellement. Non loin de Milwaukee, le Finlandais Lauri Markkanen – 19 points et 9 rebonds par match pour sa saison sophomore – incarne déjà l’avenir de Chicago. N'oublions pas non plus Kristaps Porzingis, All-Star dès sa deuxième saison NBA et absent depuis un an maintenant. Le plus fou ? Absolument tous ces gars-là ont moins de 25 ans. Ils sont les talents du présent et du futur. Sans même parler des autres bons joueurs, pas forcément stars, et des pépites qui sont actuellement de l'autre côté de l'Atlantique dans l'attende d'être draftées. Une génération de basketteurs européens prêts à prendre le contrôle de la NBA.