Mario Elie : « Fournier fait du super boulot »

Ancienne gâchette et joueur charismatique des Rockets et des Spurs (entre autres), Mario Elie est désormais assistant coach du Orlando Magic. Interview.

Mario Elie : « Fournier fait du super boulot »
Malgré les années et le petit bonnet qui couvre son crâne vénérable, Mario Elie n'a pas tellement changé. Planqué dans un coin de la O2 Arena de Londres après l'entraînement du Orlando Magic, l'ancien sniper se fait discret. Lui qui savait si bien faire le taf de l'ombre avant de se révéler en pleine lumière dans les moments les plus chauds semble avoir gardé la même attitude comme coach. Sa grande gueule, c'est surtout sur le parquet qu'il l'ouvre. A la fin du shooting de ses jeunes ouailles, on pouvait ainsi le voir chambrer allègrement Mario Hezonja. Hors du terrain en revanche, il essayait de passer le plus incognito possible. Mais après l'avoir vu enfiler autant de tirs à trois-points clutches durant sa carrière, on ne pouvait pas manquer l'occasion d'aller lui dire quelques mots. Affable, il nous a expliqué comment il avait fait la transition des parquets vers le banc de touche, avant de s'illuminer d'un franc sourire quand on lui a confié à quel point on avait apprécié ses coups de chaud.[superquote pos="d"]Pop m'a appelé et m'a dit "Si tu cherches du boulot, j'ai une place pour toi"[/superquote] REVERSE : Tu avais toujours imaginé que tu deviendrais coach après ta carrière de joueur ? Mario Elie : De nombreuses personnes m'ont dit que je ferais un bon coach et, quand j'ai pris ma retraite, Gregg Popovich m'a invité au training camp de San Antonio. Je suis venu et j'ai pu me poser avec son staff et lui et j'ai vraiment commencé à m'intéresser au coaching à ce moment-là. J'ai pris une année sabbatique après mon dernier match en tant que joueur et, dans la foulée, Mike Brown a quitté le staff des Spurs pour aller coacher à Indiana. Pop m'a appelé et il m'a dit "Si tu cherches du boulot, j'ai une place pour toi". Et c'est comme ça que ma carrière de coach a débuté. REVERSE : Qu'est-ce que tu as appris au contact des différents coaches que tu as côtoyés durant ta carrière ? ME : J'ai énormément appris. Avec Pop, j'ai pu voir la façon dont il se prépare pour les matches. Avec Rudy Tomjanovich, c'est plutôt sa façon de se comporter avec les joueurs et de se connecter avec eux qui m'a marqué. Don Nelson était tout simplement un génie offensif ! C'est lui qui a vraiment lancé le small-ball. George Karl m'a coaché quand j'étais en CBA... J'ai eu la chance d'avoir de supers entraîneurs tout au long de ma carrière. REVERSE : Tu fais partie des rares joueurs passés par la CBA qui ont fait une grande carrière en NBA par la suite. Tu penses que c'est toujours possible avec la D-League ? ME : Absolument. La D-League est fantastique. Les joueurs NBA se blessent sans arrêt et la D-League permet à des gars d'être appelés et de montrer ce dont ils sont capables. Et il arrive que des mecs comme moi y fassent une longue carrière. Mais c'est vrai que d'autres font pas mal d'aller-retours. REVERSE : Quand tu travailles avec les joueurs joueurs, comme on t'a vu faire en fin d'entraînement, qu'est-ce que tu essaies de leur faire comprendre avant tout ? ME : Qu'il faut travailler dur ! La NBA est une ligue très dure et c'est difficile de remporter des matches. Tu dois te préparer comme il le faut, bosser sur ton jeu, progresser sur tes points faibles. Si tu fais le job, tout est plus facile quand c'est le moment d'entrer en jeu. REVERSE : Vous avez une équipe extrêmement jeune. Ça ne doit être facile de faire passer tout ça... ME : C'est dur parce que tu dois leur faire perdre les mauvaises habitudes qu'ils ont pu développer ces dernières années. Coach Skiles est un entraîneur très à cheval sur la discipline, que ça soit en défense ou en attaque. Ça demande beaucoup de travail et de suivi pour pousser ces gars tous les jours. On a un bon bilan actuellement, on est 8ème à l'Est alors que l'an dernier ils ont gagné 25 matches, l'année d'avant 23 et la saison encore avant 20 ! On est en avance sur notre programme avec ce groupe. C'est très bien. REVERSE : Evan Fournier fait une super saison. Tu pensais qu'il avait ce potentiel en lui ? ME : Evan était déjà un bon joueur l'an dernier et il a joué pro en France très jeune avant de venir ici. Tous les Européens qui arrivent en NBA ont l'habitude de se mesurer à des mecs plus âgés qu'eux, la transition a été facile pour lui. C'est un bon shooteur, il bouge très bien sans la balle et il fait du super boulot pour nous.

Mario Elie en action

https://www.youtube.com/watch?v=JbamGd8Io9o

Mario Elie en NBA

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