Fini de rire, les Grizzlies repassent en mode boucherie

Les dirigeants des Memphis Grizzlies voulaient voir leur équipe jouer vite et bien. C'est raté. Du coup, la franchise retrouve son ancien style de jeu. Moche et efficace.

Fini de rire, les Grizzlies repassent en mode boucherie
A Memphis, c’est simple, on gagne en défendant très dur, en jouant un basket lent et en s’appuyant essentiellement sur les deux colosses dans la peinture, Marc Gasol et Zach Randolph. C’est laid, c’est parfois vicieux mais c’est terriblement efficace. Les Grizzlies ont remporté 56 matches l’an passé avant d’atteindre les finales de Conférence pour la première fois de leur histoire. Lionel Hollins était alors le capitaine absolu du navire. Un coach respecté pour son travail. Seulement voilà, l’organigramme des Memphis Grizzlies ne ressemble absolument pas à celui des autres franchises. Le propriétaire est un milliardaire de 36 ans qui aime provoquer tout le monde en un-contre-un (il a du ballon), le président est un ancien agent et le vice-président des opérations basket est un passionné de statistiques analytiques. WOW ! La belle bande veut incarner la franchise du futur. Et pour cela, ils ont décidé de miser sur les statistiques poussées, les analyses en tout genre : « Si X est sur le terrain avec A et que B porte un slip rose, on devra pouvoir shooter 28 fois à 4,5 mètres du cercle ». Pas du tout le style de Lionel Hollins. Les dirigeants l’ont donc remplacé par son assistant, Dave Joerger. Rookie dans le métier, Joerger n’ose pas dire non à ses patrons (bon, ça peut se comprendre).
« Ils lui suggèrent des cinq majeurs… de manière assez agressive », rapporte une source au Bleach Report.
Le jeu en NBA est de plus en plus rapide et les amateurs de stats avancées estiment qu’une équipe doit jouer vite pour gagner. C’est con pour les Memphis Grizzlies… Du coup, Dave Joerger a été obligé d’imposer un nouveau style à ses ouailles. Fini les grandes tartes et les coups de pied sautés (sauf pour Tony Allen), les troupes du Tennessee ont pour mission de jouer un basket bien léché.
« Les joueurs ont résisté », explique un scout. « Ils se disaient ‘pourquoi changer alors que ça a marché ?’ Je sais que les dirigeants veulent jouer plus vite mais ils n’ont pas l’équipe pour cela. »
Ce changement de style n’a évidemment pas plus au boss déclaré sur le terrain, un certain Zach Randolph. Le vétéran semblait tirer la tronche en début de saison et ses statistiques étaient en baisse par rapport à l’an passé. Depuis que les Memphis Grizzlies sont finalement retournés à leur fondamentaux, Z-Bo va mieux.
« Au début de l’année on jouait plus vite et il n’était pas aussi agressif », témoigne Tayshaun Prince. « Z-Bo est notre leader. En première période, on joue avec notre nouveau style mais dans les moments chauds, on fait nos anciens systèmes. »
Voilà le compromis trouvé pour l’instant. Une première mi-temps rapide et une deuxième à l’ancienne. Il n’empêche que les Memphis Grizzlies vont beaucoup mieux depuis six rencontres (4 victoires – 2 défaites) en gros depuis qu’ils ont laissé de côté le jeu rapide. Zach Randolph tourne à plus de 20 points par match durant cette période et les hommes de Joerger se sont bien repris. Ils avaient tout intérêt à reprendre les systèmes de Lionel Hollins. La course aux playoffs s’annonce encore très engagée à l’Ouest et mieux vaut ne pas être lent à récolter des victoires… à défaut de l’être sur le terrain.