Les Timberwolves, la future meilleure équipe NBA

Les Minnesota Timberwolves collectionnent les jeunes talents. Ils ne sont pas prêts et ont tous des lacunes inquiétantes. Mais, avec le temps, ils domineront la NBA.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Les Timberwolves, la future meilleure équipe NBA
Les Minnesota Timberwolves ont concédé leur septième défaite de rang cette nuit. Mais ils se sont battus. Ils ont échoué à cinq petits points de l'une des meilleures équipes de la NBA. Ils ont montré des signes encourageants malgré la défaite. Peut-être étaient-ils motivés par les propos de leur coach. Sam Mitchell s'est penché dans le détail sur les difficultés rencontrées par tous ses jeunes joueurs dans une longue interview publiée la veille dans la presse locale. Il a été franc, pointant du doigt les nombreuses lacunes de son effectif. Zach LaVine, notamment, en a pris pour son grade. Le jeune homme a réagi avec 21 points à 7/12 aux tirs, 3/4 à trois-points, 9 rebonds et 4 passes en 26 minutes après avoir cumulé 3 points de moyenne sur les sept derniers matches. Piqué au vif, il ne s'est pas montré particulièrement enthousiaste au sujet des méthodes de son coach.
"Ce n'est pas amusant. Mais c'est le coach et je suis un joueur donc je dois faire avec."
LaVine n'est pas le seul à s'être mis en valeur du côté des Timberwolves hier soir. Karl-Anthony Towns a cumulé un double-double - 14 points et 10 rebonds - en 28 minutes. Andrew Wiggins a inscrit 22 points. Shabazz Muhammad en a planté 20 en sortie de banc. Même Gorgui Dieng, qui n'a certes pas marqué, a été très actif avec 6 rebonds, 6 blocks et un différentiel de +11 en 31 minutes de jeu.

Zach LaVine, pas un cas isolé aux Timberwolves

[caption id="attachment_300125" align="alignleft" width="318"] Andrew Wiggins et Zach LaVine. Deux phénomènes athlétiques qui progressent à leur rythme.[/caption] Hier, nous avions abordé un peu plus en longueur le cas de LaVine. Notre titre ("Zach LaVine, le basket le 'moins fort' de la NBA) était volontairement provocateur. Le but était de pointer du doigt l'absence de fondamentaux de certains des meilleurs jeunes joueurs américains. Le jeune homme était un exemple parmi tant d'autres. Mitchell, justement, n'a pas seulement évoqué le cas de son meneur de jeu. Il a parlé d'Andrew Wiggins. De Ricky Rubio. De Karl-Anthony Towns. De Shabazz Muhammad. De Gorgui Dieng. Il a passé en revue son effectif. Sans chercher à se justifier, il a mis en lumière les difficultés rencontrées par ses ouailles mais aussi les siennes, en tant que coach. Il a exposé les contraintes auxquelles il devait faire face au quotidien. Avec ses Wolves, il doit rattraper les nombreuses années perdues.
[superquote pos="d"]"Combien de temps cela prend pour briser les mauvaises habitudes ?" Sam Mitchell[/superquote]"Combien de temps cela prend avant de briser des mauvaises habitudes qui remontent à vos premiers pas dans le basket ? Vous ne pouvez pas leur dire juste une fois. Si personne ne vous a appris à faire un bon écran, je dois vous montrer comment faire lundi, mardi, mercredi. Vous montrer une vidéo jeudi et vendredi. Jusqu'à ce que ça devienne naturel. Donc combien de temps ça prend ?" "Nos gars apprennent à un rythme différent. Gorgui a fait d'énormes progrès. J'ai été très dur avec lui."
Sam Mitchell est dur avec tous ses joueurs. Dur mais juste. Afin de ne pas trop sortir du contexte et dénaturer la superbe interview réalisée par le MinnPost, nous avons préféré laisser en verbatim quelques-unes des citations les plus marquantes du coach à propos de ses jeunes joueurs.
Sur Gorgui Dieng : "Gorgui n'a pas de force dans les jambes. Il pèse 104 kilos (listé à 111 par la NBA) et il mesure 2,11 m. Je suis plus lourd que lui ! Vous voyez ce qui arrive quand Gorgui se fait bumper."
L'importance des jambes. De l'équilibre. Des notions simples mais qui sont pourtant si souvent laissés de côté. Mitchell contraste notamment en citant les exemples de Kevin Garnett et Hakeem Olajuwon, deux joueurs longilignes mais extrêmement forts sur leurs appuis à leur arrivée en NBA. Des exemples à suivre pour Dieng.
[superquote pos="d"]"Gorgui n'a pas de force dans les jambes."[/superquote]Sur Karl-Anthony Towns : "Lorsque vous rendez 20 kilos à votre adversaire et que vous vous battez pour prendre la position à l'intérieur pendant 30 minutes, vous commencez à ressentir la douleur liée aux efforts dans les cinq dernières minutes du match. KAT est crevé dans les derniers QT. Et, pour son crédit, il se bat vraiment durement. Il essaye vraiment." "Dès que KAT touche son adversaire, les arbitres sifflent. Çà [le respect des arbitres] viendra avec le temps. Mais il doit défendre son vis-à-vis dès la tête de la raquette. Il se bouge le cul au poste bas mais il fait 20 kilos de moins."
[caption id="attachment_303451" align="alignleft" width="318"] Ce n'est qu'une question de temps avant que Karl-Anthony Towns devienne l'un des meilleurs joueurs NBA.[/caption] Sam Mitchell est plutôt tendre avec son pivot rookie. Peut-être simplement parce que ce dernier a vraiment tout d'un futur crack. Le mental. Le talent. Il lui reste à travailler en salle de musculation et à gagner en endurance. Presque une formalité.
Sur Shabazz Muhammad : "Shabazz a toujours les yeux sur le cercle. Vous ne pouvez pas jouer comme ça. Il doit apprendre à jouer avec les autres. Mais il bougeait plus la balle lors des derniers matches. Maintenant, il fait plus souvent la passe lorsqu'il attaque le cercle, au lieu de balancer des flotteurs au-dessus de gars qui mesure 2,20 m."
C'est au travers des déclarations d'un coach NBA que l'on ressent la différence entre les rookies, les sophomores et les joueurs draftés il y a trois ans ou plus. Muhammad est encore jeune. Il est réputé pour son côté soliste, pas pour son QI basket. Et pourtant, son entraîneur a tout de même mis en avant ses progrès, tout comme ceux de Dieng, deux joueurs draftés en 2013. Ils entament donc leur troisième saison dans la ligue. Et les progrès se font déjà ressentir. De quoi encourager Wiggins, LaVine, Towns et consorts à suivre leur exemple.
[superquote pos="d"]"Tout ce que fair Wiggins, c'est attaquer le cercle."[/superquote]Sur Andrew Wiggins : "Tout ce qu'il fait, c'est attaquer le cercle, obtenir des lancers et marquer des points. Maintenant nos adversaires lui envoient deux gars sur le dos car ce n'est pas un shooteur. On lui apprend désormais à se sortir d'une prise à deux. Il doit voir d'où vient la prise à deux et faire la passe ou, s'il décide d'attaquer, il doit décider lequel des deux défenseurs il préfère attaquer. Il doit choisir un gars. Tout ça est nouveau pour lui. Il doit travailler encore plus dur."
"Si vous lui demandez quel poste il préfère, il va répondre qu'il veut jouer arrière. Il ne veut pas se faire boxer. S'il joue ailier, il va devoir se coltiner LeBron James. Kevin Durant. Nous avons un avantage au poste 2 lorsque Wiggins joue arrière."
La panoplie d'Andrew Wiggins n'est pas encore complète mais ce n'est pas un scoop. Le jeune homme a du talent, beaucoup de talent. Mais il ne peut plus se contenter de l'effet de surprise. Les adversaires des Timberwolves le suivent de près. Ils connaissent désormais ses points forts, ses points faibles, ses tendances. Le prodige canadien est déjà en passe de franchir un nouveau palier dans sa progression. Il fait face à un nouveau défi.

Winter is coming

[caption id="attachment_303727" align="alignleft" width="318"] Le tandem du futur dans le Minnesota.[/caption] C'est justement dans le développement des joueurs que Sam Mitchell a un point de vue et une méthode particulièrement intéressante. Il ne s'est pas contenté de dézinguer à tout va ses jeunes pousses dans la presse. Le coach a dévoilé, sans rentrer trop dans le détail, son plan d'attaque. Chaque joueur de Minnesota dispose d'un carnet de route où sont mis en avant chaque étape à franchir, chaque point à travailler. Des données assez lourdes à intégrer pour des jeunes hommes d'une vingtaine d'années à peine qui n'ont eu qu'à prendre leurs adversaire de vitesse et à dunker férocement - trait volontairement exagéré - pour arriver jusqu'en NBA. Qui dit haut niveau dit haut niveau d'exigences. C'est là que l'on voit à quel point Flip Saunders a été malin en recrutant des vétérans de la trempe de Kevin Garnett, Andre Miller ou Tayshaun Prince. Avec un seul objectif, celui de ramener les Timberwolves sur le devant de la scène tout en formant de meilleurs joueurs. Et surtout de meilleurs basketteurs.
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