Myles Turner, le big man sous-coté de la cuvée 2015

Et si les Pacers avaient décroché le gros lot en draftant Myles Turner ? Archi-polyvalent, le jeune pivot pourrait faire de très gros dégâts en NBA la saison prochaine.

Myles Turner, le big man sous-coté de la cuvée 2015
Avant, pendant et après la Draft 2015, il n'y en a eu que pour Karl Towns et Jahlil Okafor au moment d'évoquer les pivots de cette promotion. Dans le Minnesota et à Philadelphie, les deux rivaux auront l'occasion de justifier les énormes attentes placées en eux. S'ils venaient à décevoir, un autre intérieur se tient prêt à les éjecter du fauteuil de chefs de file. Myles Turner a des qualités sensiblement différentes de celles de ses deux camarades. A l'image d'Anthony Davis, Turner a connu une poussée de croissance tardive et n'est pas tout de suite apparu sur les radars des scouts du pays. Doué de ses mains et bon shooteur, il a ainsi dû se résigner à se rapprocher du cercle pour adopter un poste plus adapté à ses 2m11 dans son lycée de Trinity au Texas. Une "contrainte" qui fait aujourd'hui de lui un élément au profil de "stretch 5" très recherché dans le basket moderne, même si la mode du pivot protecteur de cercle pur revient fort (tant mieux pour Rudy Gobert !). Ça tombe bien, Myles Turner est autant capable de s'écarter pour assassiner un adversaire à mi-distance (comme LaMarcus Aldridge, l'un de ses modèles), que de se concentrer sur la défense et les contres en haute altitude. Evidemment, ses prouesses ont été remarquées au lycée et à l'université, ce qui ne lui garantit pas un succès en NBA. Mais ses premiers pas en Summer League avec les Indiana Pacers, qui l'ont drafté en 11e position fin juin, ont de quoi donner des espoirs solides aux fans de la franchise. A Orlando, l'intérieur de 19 ans a inscrit 18.7 points de moyenne à 60.5% et enregistré 8.3 rebonds et 4.3 contres de moyenne. Pour un gamin qui n'a passé qu'une année sur les bancs de la fac sans aller bien loin durant le Tournoi NCAA, c'est déjà plutôt impressionnant. Les observateurs ont rapidement pu se rendre compte que Turner mettait un point d'honneur à être polyvalent. https://www.youtube.com/watch?v=3rRGO27Tj8Q
"Le jeu est en pleine évolution. Je sais que les équipes cherchent des joueurs capables de faire plusieurs choses et j'en ai fait un atout. Il est très difficile de défendre sur un pivot polyvalent, donc je m'attache à l'être", a-t-il expliqué à Basketball Insiders.
[superquote pos="d"]Larry Bird : "Myles est meilleur que ce que je pensais".[/superquote]Sa maturité et sa bonne humeur sont déjà appréciées des médias d'Indianapolis, qui voient en lui l'avenir de l'organisation, surtout si Paul George peine à revenir à son meilleur niveau. Larry Bird, qui n'est pas né de la dernière pluie, a été prépondérant dans le choix de drafter Myles Turner, alors que certains autres membres de la direction penchaient plus pour un meneur de jeu comme Cameron Payne. Être dans les petits papiers de "Larry Legend" est plutôt bon signe pour l'ancien joueur des Longhorns, qui a rapidement été encensé par le président des Pacers.
"Myles est un peu meilleur que ce que je pensais. Il a des qualités que l'on n'avait pas ici et il va beaucoup jouer, c'est une certitude", a même déclaré Bird.
Il est en effet probable que Myles Turner soit le pivot titulaire d'Indiana au démarrage de la saison. Roy Hibbert ayant été tradé aux Lakers, il reste deux alternatives à Frank Vogel : Jordan Hill et Ian Mahinmi. Dans leur registre, le chevelu et le Français seront déterminants dans le bon déroulement de la saison, mais c'est vraisemblablement en secondes lames qu'ils seront utilisés. Une issue qui ne surprend pas Cody Toppert, le préparateur qui s'est occupé de Turner pendant plusieurs années dans le Texas. Selon lui, les Pacers tiennent une véritable pépite et personne ou presque ne s'en est encore rendu compte.
"Si Myles atteint le niveau auquel je l'estime capable de prétendre, on aura à faire à l'un des meilleurs pivots de la NBA, ça ne fait aucun doute. Quand j'ai commencé à travailler avec lui, je lui ai dit qu'il devait transcender sa position. Il ne doit pas être un pivot typique qui joue dos au panier et qui manque de vitesse. Je lui ai fait comprendre qu'il devait développer des qualités face au panier, écarter le jeu et être polyvalent.  Il a toutes les chances de devenir un joueur spécial. Il est assez unique car sa personnalité est aussi appréciable. Ce sont les ingrédients qui feront son succès", prévient-il sur BI.
Sur le faire-part de naissance de leur fils en 1996, les parents de Myles Turner avait joint la mention "futur premier tour de Draft NBA". Il faudrait leur demander s'ils ont d'autres visions prophétiques de ce genre pour leur rejeton, dont les ambitions à court et moyen termes sont d'être élu rookie de l'année et de devenir un jour All-Star. Aider Paul George à ramener les Pacers en bonne place dans la Conférence Est et à définitivement tourner la page d'une période divertissante mais frustrante sera déjà bien...