Nate Robinson peut-il se révéler dans les pas de Derrick Rose ?

Nate Robinson a une vraie carte à jouer cette année pour se sortir de son image de joueur incontrôlable.

Nate Robinson peut-il se révéler dans les pas de Derrick Rose ?
[caption id="attachment_102461" align="alignleft" width="300" caption="Nate Robinson face à Beno Udrih hier soir dans la rencontre opposant les Bulls aux Bucks."][/caption] Nate Robinson n'a pas un parcours classique. Mais Nate Robinson n'est pas un joueur classique. Combo guard très offensif aux dimensions suspectes et au jeu dangereux, Nate a toujours davantage été un showman qu'un joueur solide sur lequel un coach aime se reposer. On se rappelle de ses années compliquées à New York et de ses engueulades colorées avec Mike D'Antoni. On se souvient également de ses All-Star Games ou, plus précisément, de ses concours de dunk où la petite bombe montée sur ressorts faisait lever la foule et enthousiasmait les plus jeunes. Le problème, c'est que savoir faire le show, c'est bien pour les fans, mais ça ne vous garantit pas une place dans une rotation, ni la confiance d'un coach. Depuis sa draft en 2005, Nate Robinson a déjà connu 5 vestiaires. 6e homme des Knicks période "têtes à claques et grosses doudounes", Nate était l'energizer de Big Apple. En 2008-2009, il affichait même plus de 17 pts, 4 rbds et 4 pds de moyenne. Mais ce n'était pas suffisant pour lui garantir une place de choix dans l'équipe que les dirigeants new-yorkais avaient l'intention de construire. Envoyé à Boston contre 2 Mars et un Pepsi, son temps de jeu tombe, mais ses stats restent correctes (7 pts en 15 minutes). Mais là encore, il ne fait pas partie des plans de Doc Rivers et sert de monnaie d'échange (la petite monnaie, histoire de faire l'acompte) dans le trade de Perkins et Jeff Green. Direction OKC où il végète sur le banc avant de se faire couper comme un malpropre. Depuis, Nate est sorti des radars. La saison dernière on l'a vu du côté des Warriors où il a pu profiter des chevilles capricieuses de Steph Curry pour planter ses 11 points de moyenne en 51 rencontres. Pas suffisant néanmoins pour convaincre les dirigeants de Golden State de lui offrir un nouveau contrat à l'issue de la saison. Après un mois de patience, il signe finalement aux Bulls pour une saison et le minimum vétéran. Avec la blessure de Derrick Rose, Tom Thibodeau, qui l'a bien connu à l'époque où il était assistant aux Celtics, choisit d'en faire le backup de Kirk Hinrich. Sa première sortie sous le jersey des Bulls est encourageante (13 pts en 20 minutes) mais les deux suivantes laissent perplexe. 4/22 en cumulé sur deux matches et un terrible 0/9 à trois-points. Manque de confiance ? Problème d'intégration ? Un peu de tout ça.
"Je ne pense pas que j'ai joué à mon meilleur niveau », expliquait Robinson au Chicago Tribune. "J'ai eu l'impression de laisser tomber les gars. Mais je vais continuer à jouer dur. Le coach croit en nous plus que nous ne croyons en nous-mêmes et c'est génial d'avoir un entraîneur comme ça. »
Mais hier soir, alors que Kirk Hinrich squattait l'infirmerie avec un pouce douloureux, Nate Robinson a enfin eu sa chance. Une chance de démarrer dans le cinq et de prouver à coach Thibodeau qu'il pouvait être un meneur offensif mais aussi un PG capable de rendre ses coéquipiers meilleurs. Et c'est ce qu'il a fait. Agressif, tranchant mais également appliqué et concentré pendant 37 minutes, Nate Robinson a dominé la rencontre et termine avec 24 pts (4/8 à trois-points), 2 rebonds, 13 passes, 2 steals et aucune perte de balle.
"J'ai simplement joué mon jeu. Ma capacité principale c'est de scorer et d'apporter de l'énergie. C'est ce que j'ai fait tout au long de ma carrière. J'ai essayé de ne rien forcer ce soir, j'ai laissé le jeu venir à moi et j'ai essayé de prendre les bonnes décisions. Je suis un joueur d'équipe. Je fais tout ce qu'il faut pour faire gagner l'équipe."
Et c'est bien cet élément-là qui pourrait faire la différence pour lui. Après avoir accumulé 11 pertes de balles pour seulement 3 passes lors de ses 3 premiers matches, Nate a réussi cette nuit à gérer le collectif bien huilé des Bulls et à servir efficacement Rip Hamilton (23 pts) et Joakim Noah (16 & 12), deux cadres qui devront hausser leur niveau cette saison pour faire oublier l'absence de Rose.
"Ce que nous recherchons chez lui, c'est plus de consistance », expliquait Thibodeau à propos de son meneur. "Il apporte de l'énergie à la fois en attaque et en défense, mais il doit savoir jouer des deux côtés du ballon. Là, il a joué sous contrôle. »
Sous contrôle. C'est toujours ce qui a manqué à Nate Robinson depuis son arrivée en NBA il y a 7 ans. Boule d'énergie parfois incontrôlable, Nate doit, à 28 ans maintenant, apprendre à se contrôler et à gérer son intensité naturelle. S'il réussit à canaliser toute cette énergie et qu'il apprend à l'exploiter de façon optimale, il pourrait alors revenir sur le devant de la scène. Cette année, et jusqu'à ce que Rose fasse son retour, Robinson a une vraie carte à jouer. Avec un jeu finalement assez similaire à celui du MVP 2011, Nate devrait pouvoir bénéficier des systèmes développés autour des qualités de scoring du meneur star des Bulls. A lui maintenant de prouver à Tom Thibodeau qu'il peut être à la fois celui qui saura rendre le sourire aux fans des Bulls via ses highlights et celui qui pourra aider le groupe à survivre voire à s'élever en l'absence de son leader.   Ses highlights sur la rencontre de cette nuit : http://www.youtube.com/watch?v=TM9cdfzafUc