Ces joueurs que vous êtes obligés d’aimer – Part 1

On a tous nos chouchous dans chaque équipe. On vous explique pourquoi les nôtres méritent autant d'affection. Première partie : la Conférence Est.

Ces joueurs que vous êtes obligés d’aimer – Part 1
Dans chacune des 30 franchises de la ligue, on a choisi un joueur qui, par son style de jeu, sa mentalité, son histoire, sa personnalité ou simplement son talent, ne peut qu'attirer la sympathie et le fan-service. Aujourd'hui, les 15 équipes de la Conférence Est.

Kent Bazemore (Atlanta Hawks)

Le film sur sa vie pourrait s'intituler "La Revanche du tourneur de serviettes". Alors qu'il n'avait qu'un rôle d'amuseur de bout du banc à Golden State et Los Angeles, Bazemore s'est accroché et livré corps et âme pour prouver qu'il était un joueur de basket compétent et digne d'être titulaire dans cette ligue. C'est à Atlanta qu'a eu lieu l'explosion et que tout le monde s'est aperçu que "Baze" était un poste 2/3 polyvalent, bon défenseur et shooteur fiable. Les gens ne le savent pas toujours, mais Under Armour doit une fière chandelle à l'ailier des Hawks. En 2012, Ethan Sherwood Strauss d'ESPN révélait son rôle dans la signature de Stephen Curry chez l'équipementier américain alors peu connu  sur le marché. Sous contrat avec "UA", Bazemore a fait profiter Curry, l'un de ses proches dans le vestiaire californien, d'un rab de vêtements et l'a convaincu de repousser les avances de Nike (qui s'était elle-même mise en difficulté auprès du futur MVP). C'est pour cette raison que "Baze" a droit aujourd'hui aux faveurs de la marque, qui équipe intégralement son ancienne fac d'Old Dominion et continue de le sponsoriser dans le cadre d'un deal bien plus rondelet que pour les autres joueurs de son rang.

Isaiah Thomas (Boston Celtics)

Comment ne pas aimer un type qui a réussi à défier le scepticisme des scouts sur sa taille (1,75 m), passant en quelques années d'un statut de dernier joueur choisi à la Draft (60e pick) à All-Star indiscutable ? Ce que fait Thomas, qui rend tout de même 8 centimètres (!) à Allen Iverson est prodigieux et dans la même veine que les prouesses de "The Answer", même si "AI" a pour lui d'avoir conduit les Sixers en Finales NBA à lui seul. "IT" est humble, sûr de lui et est considéré comme un époux et un père de famille modèle par ses proches, lui qui s'est marié l'été dernier avec sa "longtime girlfriend", la splendide Kayla. L'histoire de son prénom vaut également le détour. Son père James, grand fan des Lakers et antagoniste du "vrai" Isiah Thomas, le "Zeke" des Pistons, avait parié avec un ami qu'il nommerait son fils comme le meneur de Detroit si les Lakers de Magic s'inclinaient. Parole tenue, même si sa femme a réussi à ajouter un "a" pour "faire plus biblique".

Jeremy Lin (Brooklyn Nets)

Après ses trois mois de rêve avec les Knicks, beaucoup l'ont qualifié d'arnaque, d'escroquerie ou de type qui aurait à peine sa place en D-League. Aujourd'hui, même si la franchise au sein de laquelle il évolue est la plus déprimée et déprimante du moment, il a prouvé qu'il avait sa place dans la ligue et qu'il en était l'un des energizers les plus redoutables à son poste. Evidemment, c'est son histoire et sa trajectoire qui font le sel de Jeremy Lin. Premier joueur d'Harvard et Américain d'origine asiatique à jouer en NBA, Lin est aussi un homme intelligent et qui ne se prend jamais au sérieux, comme le prouvent les vidéos parodiques où il met sa famille en scène ou fait mine de tourner dans le prochain Space Jam version manga. L'éphémère idole du Madison Square Garden est content d'être là et ne se cache pas pour le montrer, ce qui n'est pas le cas de tant de joueurs que ça...

Kemba Walker (Charlotte Hornets)

Ceux qui le suivent depuis la NCAA et ses trois ans à UConn savent à quel point Walker peut être un joueur électrisant. Jamais de vagues, toujours de l'intensité et un rendement élevé. Souvenez-vous. https://www.youtube.com/watch?v=zGSI0IgM0gM

Dwyane Wade (Chicago Bulls)

Les joueurs qui sont appréciés de tous au sein de la ligue ne sont pas si nombreux. Même les plus grandes stars ont leurs détracteurs et ennemi jurés sur ou en dehors du parquet. Pas D-Wade, compétiteur féroce mais joueur aussi fair-play qu'époustouflant, même aujourd'hui à 35 ans dans sa ville natale de Chicago. La façon dont il a passé le relais à LeBron James lorsque les deux amis ont été réunis à South Beach est également admirable et montre qu'on peut-être une superstar sans avoir un ego démesuré. Le couple qu'il forme avec Gabrielle Union, de 10 ans son aînée, est aussi l'un des plus glamours du pays.

JR Smith (Cleveland Cavaliers)

Certes, il y a les actions incompréhensibles et les petits coups de folie. Mais JR Smith est un showman comme on n'en fait presque plus et un basketteur extrêmement doué. On le sait moins, mais c'est aussi un type ultra-sensible qui, derrière sa réputation de fêtard lorsqu'il portait le maillot des Knicks, était en vérité en pleine dépression et dissimulait son mal-être. Depuis son arrivée à Cleveland, "Earl" s'est racheté une conduite et une hygiène de vie au point de reconquérir sa femme et de devenir un père modèle, sans délaisser le piquant et la prise de risques qui composent son jeu.

Boban Marjanovic (Detroit Pistons)

Le Serbe semble tout droit sorti d'un conte pour enfants où il incarnerait un ogre venu semer la terreur dans une contrée lointaine. Sauf que le pivot des Pistons est un gentil géant attendrissant, coéquipier modèle et basketteur franchement habile malgré son gabarit gargantuesque. Désireux de remercier les Spurs de lui avoir laissé sa chance, il était prêt à rester à San Antonio en étant payé deux fois moins qu'à Detroit, mais Pop', qui adore le garçon, l'a "viré" à coups de pompes en lui disant d'assurer l'avenir de sa famille.

Myles Turner (Indiana Pacers)

Comme Karl-Anthony Towns, Myles Turner est aussi impressionnant de maturité que doué. Lorsque l'on écoute l'intérieur des Pacers, il se dégage une sérénité et une confiance en soi épatantes sans jamais être arrogant. On parle moins de lui que de "KAT", Porzingis ou Embiid, mais il n'y a rien à jeter chez lui et rien ne dit qu'il ne sera pas le plus titré des quatre dans 10 ou 15 ans...

Justise Winslow (Miami Heat)

Passé entre les mains expertes de "Coach K", Winslow a vécu une première partie de saison difficile sur le plan sportif, avant de devoir déclarer forfait pour les 40 derniers matches à cause d'une blessure à l'épaule. Pour autant, le cocktail est là, avec un volume de jeu qui en fera inévitablement un super all-around player dans quelques années. L'arrière de 20 ans a déjà écrit quelques chroniques dans le Player's Tribune et on a pu voir qu'il avait une réflexion et une connaissance du jeu supérieures à la plupart de ses petits camarades de cuvée.

Giannis Antetokounmpo (Milwaukee Bucks)

Si on n'est pas ne serait-ce qu'un tout petit enthousiaste devant ce qu'est capable d'accomplir le Greek Freak à son âge, c'est qu'on est un peu rabat-joie. Ou pour reprendre le monolgue culte d'Omar Da Fonseca au sujet de Lionel Messi après son but contre Bilbao mercredi : "Si vous ne voulez pas vous lever, même à 11 heures du soir, et crier "Messi, Messi !" (en l'occurrence à 1h du matin pour crier "Giannis, Giannis" !), sortez le pyjama et allez vous coucher tout de suite. Peu importe sa nationalité, ce que vous voulez, on est devant un monstre !".

Kristaps Porzingis (New York Knicks)

C'est aussi pour voir des joueurs uniques que l'on se pose devant la télé ou le League Pass en pleine nuit. Porzingis en est un et c'est assez incroyable de voir un type de 2,20 m jouer au basket avec une agilité, une finesse et une adresse extérieure comme celles du Letton. Si on sent le respect qu'il a pour l'institution et ses aînés, un petit côté nasty qui sommeille en lui se réveille parfois. On sent poindre un charisme et une petite arrogance future qui ne sont pas pour nous déplaire...

Nikola Vucevic (Orlando Magic)

On n'aime pas trop la situation dans laquelle se trouve "Vooch" à Orlando en ce moment. Le Monténégrin a été deux saisons de suite le meilleur joueur de la franchise et le voilà relégué sur le banc pour satisfaire les désirs de longueur défensive du GM Rob Hennigan et du nouveau coach Frank Vogel. Il n'y a pas beaucoup de pivots avec d'aussi bonnes mains et une panoplie offensive plus complète que celle de Vucevic. Lorsqu'il commence à enfiler les paniers, c'est un régal. D'où le gâchis de le voir jouer 20 minutes par match en sortie de banc dans une équipe sans équilibre... En dehors du terrain, l'ancien d'USC est une crème, plus intéressée par l'actu du football et du rap français que par le quotidien de la NBA.

 Joel Embiid (Philadelphia Sixers)

Une seule question vient à l'esprit quand Joel Embiid est en action, que ce soit sur le terrain ou sur son téléphone portable. https://www.youtube.com/watch?v=FsqJFIJ5lLs En plus d'être un entertainer de premier ordre et un basketteur au potentiel monstre, le "Process" a un parcours et une histoire peu banals. Vous pouvez les retrouver dans le REVERSE 60 (Bigs, la révolution XXL), où un portrait lui est consacré.

Terrence Ross (Toronto Raptors)

Forcément, lorsque l'on regarde les matches des Raptors de temps en temps, difficile d'être interpellé par d'autres joueurs que Kyle Lowry et DeMar DeRozan, les deux All-Stars de l'équipe, ou Jonas Valanciunas, l'atout intérieur de la franchise canadienne. Sauf qu'en sortie de banc, patiente sagement un joueur voué à être un jour le meilleur 6e homme de ligue et l'un des meilleurs dunkeurs en match (à différencier des dunkeurs de concours qui n'ont pas d'adversaires à devancer, effacer ou escalader...) de toute la ligue et de sa génération.

Otto Porter Jr (Washington Wizards)

Non seulement c'est un basketteur complet et en forte progression (+6.4% en adresse notamment), mais c'est aussi un type charmant et généreux qui ne cherche pas la lumière. Fin 2013, un lecteur du Washington Post racontait à un journaliste du quotidien une scène à laquelle il avait assisté alors que Porter venait d'être drafté par les Wizards à sa sortie de Georgetown.
"Je lisais mon journal en mangeant sur une table à l'extérieur d'une sandwicherie, quand un sans-abri s'est assis sur l'une d'entre elles en demandant aux passants s'ils pouvaient partager un sandwich avec lui. 25 minutes plus tard, Otto Porter est arrivé en voiture et s'est garé. Il est entré dans la sandwicherie et en est ressorti avec de quoi manger pour lui, mais aussi un sandwich, des chips et une boisson pour le sans-abri. Porter s'est ensuite assis à côté de lui et a mangé en sa compagnie tout en discutant de tout et de rien".