Les Knicks, c’est la débandade

Les Knicks, c’est la débandade

On a cru un temps que les New York Knicks avaient déjà réussi à tourner la page Phil Jackson. Les lacunes sont encore là malgré un début prometteur.

Shaï MamouPar Shaï Mamou  | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
La saison des New York Knicks n'est pas terminée. Pourtant, on a presque l'impression que quelque chose s'est (encore) cassé et que leurs objectifs sont inatteignables. Scott Perry et son franchise player Kristaps Porzingis rêvaient ouvertement de playoffs. Et pendant trois mois, cette aspiration était crédible. Portés par un Porzingis en mode candidat au MIP, enfin première option de l'équipe, mais aussi par l'enthousiasme contagieux d'Enes Kanter, l'efficacité de Tim Hardaway Jr ou les promesses affichées par le déjà mature Frank Ntilikina, les New York Knicks allaient dans la bonne direction. Surtout, les habitués du Garden avaient retrouvé une forme de passion refrénée depuis quelques années. Il y avait cette sensation que ce groupe méritait d'être encouragé et pouvait devenir, à moyen terme, le noyau de quelque chose de sérieux. Aujourd'hui, on pourrait rester modérés et se dire que la progression sur le plan comptable est réelle et que les playoffs sont "seulement" à quatre victoires devant. Un revirement est toujours possible, mais les équipes classées un peu plus haut affichent plus de garanties. Et malheureusement, l'ambiance et al dynamique ne sont plus vraiment les mêmes à New York. Plusieurs facteurs ont pesé récemment sur les résultats déclinants et décevants. Les blessures ne sont pas l'apanage des Knicks. Toutes les équipes ont à un moment ou à un autre de la saison dû gérer des absences fâcheuses. Néanmoins, la blessure qui a coupé l'élan de Tim Hardaway, les douleurs qui poussent Enes Kanter à serrer les dents constamment et à utiliser parfois des béquilles au sortir des matches, ou les difficultés récurrentes de Frank Ntilikina à jouer à 100%, notamment ces derniers temps, ont fait mal. Occasionnellement, les doublures se sont avérées efficaces. On pense à Michael Beasley, qui a connu deux ou trois bonnes semaines avant d'être à nouveau très dicret. Mais la majeure partie du temps, Jeff Hornacek a eu du mal à savoir sur quels joueurs s'appuyer au quotidien. On peut reprocher plusieurs choses à l'ancien All-Star, notamment celui de ne pas avoir pris le risque de donner plus de responsabilités aux plus jeunes joueurs de l'effectif. Le temps de jeu de Frank Ntilikina est très honnête, mais Hornacek continue de lui préférer Jarrett Jack en tant que titulaire. Le coach des New York Knicks estime que son rookie n'est pas mentalement prêt à assumer cette charge. Autre jeune très peu utilisé : Willy Hernangomez. Annoncé sur le départ, l'Espagnol semblait avoir suffisamment de basket dans les mains pour se poser en troisième option à l'intérieur.

Porzingis excellent mais encore un peu tendre

La saison de Kristaps Porzingis pose aussi question. Le Letton a fait une entame formidable et a pris confiance en son jeu au point de devenir All-Star. Cela dit, les défenses le gèrent nettement mieux depuis le début de l'année et son registre offensif pose beaucoup moins de problèmes aux adversaires des Knicks. Porzingis est encore jeune et s'étoffera physiquement et mentalement. Pour le moment, il paraît parfois encore un poil tendre pour porter une équipe sur ses épaules sans relâche pendant 82 matches. Son défi sera justement de prouver qu'il peut être un Dirk Nowitzki, à savoir un franchise player, ou un lieutenant de luxe à la Pau Gasol chez les Lakers. Les 7 défaites en 10 matches des New-Yorkais et leur 10e place (même les Hornets sont passés devant) témoignent de leurs difficultés à retrouver le feu sacré des premiers mois. Les Knicks perdent parfois complètement pied dans les matches, ou se liquéfient dans le money time alors qu'ils ont l'avantage au score. Des lacunes finalement assez normales pour un effectif assez jeune et qui a beaucoup bougé par rapport à la saison dernière. Mais des soucis difficiles à encaisser quand on s'appelle New York et que l'on pensait la lose des années Phil Jackson rangée au placard. Si les playoffs semblent compliqués à envisager aujourd'hui, la fin de saison des New York  Knicks a son importance. La façon dont Jeff Hornacek travaillera et sa capacité ou non à faire gagner cette équipe dans des proportions raisonnables et encourageantes déterminera sans doute son avenir en même temps que celui de certains joueurs du groupe. Les premiers ingrédients d'un retour au premier plan sont là. Reste à mieux les assembler et à leur en ajouter d'autres plus savoureux durant l'été.  
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