Pablo Prigioni, l’exemple à suivre pour les Knicks

Relancé par l'absence de Raymond Felton, Pablo Prigioni est en train de remettre les Knicks d'attaque pour oublier ce début de saison raté.

Pablo Prigioni, l’exemple à suivre pour les Knicks
D'ordinaire, Pablo Prigioni ne s'attarde pas trop dans le vestiaire des Knicks après les matches. Il faut dire que les médias s'intéressent rarement à son cas, encore moins avec ce début de saison raté par les New Yorkais. Les caméras et les micros se tendent bien plus volontiers vers l'amical Carmelo Anthony ou les ronchons Iman Shumpert et JR Smith. C'est donc avec des yeux presque apeurés que le vétéran argentin a vu débouler une petite meute de journalistes autour de lui après la victoire face à Atlanta samedi soir. Personne n'est dupe. Si Melo a sorti un gros match offensif (35 pts à 13/22), Prigioni a posé sa patte et sa science sur cette rencontre.

Il rend Bargnani et les autres meilleurs

Contraint de prendre la relève de Raymond Felton, blessé, le Sud-Américain a affiché des talents de gestionnaire et d'organisateur de jeu dont les Knicks avaient cruellement besoin. Au-delà de statistiques honnêtes (11 points, 6 passes et 4 interceptions) mais qui ne reflètent pas son influence pour quiconque n'a pas vu le match, le plus vieux sophomore de l'histoire a également abattu une charge de travail défensif inestimable. Surtout lorsqu'on la compare à celle proposée par Felton depuis le début de la saison... Prigioni et ses mains actives n'ont eu de cesse de presser Jeff Teague et les guards adverses que Mike Budenholzer a mis sur son chemin. Une intensité qui a poussé les Hawks à commettre 27 turnovers. [superquote pos="d"]Melo : "Pablo et Andrea jouent à l'européenne et ça fonctionne. Il faut saluer ce que fait Pablo en ce moment"[/superquote] Mieux, sa connexion très latine avec Andrea Bargnani au niveau du pick and roll a fait des dégâts considérables, l'Italien finissant à 23 pts (11/16) grâce aux positions que lui a souvent procurées son meneur.
"Ils la jouent à l'européenne depuis deux matches et ça fonctionne bien. Ils sont vraiment très efficaces dans ce système et il faut saluer ce que fait Pablo à ce niveau-là", a déclaré Anthony après la rencontre.
Le QI basket et le sens du rythme de Prigioni ont en fait été unanimement saluées par ses coéquipiers, à commencer par Amar'e Stoudemire, qui a placé un petit mot pour l'Argentin alors que les médias l'interrogeait sur sa condition physique.
"Pablo joue vraiment très bien en ce moment. Il crée le tempo pour nous et espace le jeu de façon spectaculaire pour que tout le monde puisse en profiter. On peut compter là-dessus pour les prochains matches", a expliqué STAT.

Un coéquipier modèle

En alternance avec Beno Udrih, dont l'apport dans un style également sobre et épuré est à souligner, Prigioni a prouvé durant ce court laps de temps qu'il était également un coéquipier modèle. En évitant autant que possible de parler à la première personne du singulier, le #9 new yorkais a rappelé qu'il n'était pour le moment qu'intérimaire à la mène.
"Ma première pensée est pour Raymond. Il faut le soutenir car c'est la seconde fois qu'il a ce problème à la jambe. Avec Beno (Udrih), nous lui avons dit qu'on ferait de notre mieux pour gérer tout ça pendant son absence. Je fais ce que je peux pour pousser l'équipe à avancer. On peut inverser cette situation sans s'attarder sur les 20 premiers matches, il faut aller de l'avant", a-t-il conseillé de son accent chantant.
[superquote pos="g"]"Mec, prends des shoots, tu sais les mettre !"[/superquote]Autre secteur où le maestro apporte son écot : les shoots extérieurs. Jusqu'à peu, celui-ci refusait presque catégoriquement des shoots ouverts pour servir ses partenaires. Un tort, puisque Pablo Prigioni a déjà prouvé qu'il était capable de faire filoche derrière l'arc. Un poil agacé par l'excès d'altruisme de son aîné, Carmelo Anthony lui a même demandé expressément de prendre sa chance plus souvent. Résultat : 3/6 contre Atlanta, avec 3 paniers inscrits à des moments où son équipe en avait vraiment besoin.
"Parfois, et il l'a encore fait ce soir (samedi, NDLR), il est face au panier mais trouve le moyen de faire une passe. Je lui dis tout le temps : 'Mec, prends tes shoots, tu sais les mettre' ! Il commence à prendre conscience de ça et il nous fait vraiment du bien", a reconnu Melo.
Malheureusement pour lui, le web a presque autant relayé le tour de reins que lui a infligé Kyrie Irving la semaine passée que son influence grandissante chez les Knicks. S'il est vrai que la vidéo ne plaide pas en sa faveur, le vieux Pablo a au moins le mérite d'être l'un des seuls à défendre avec constance et régularité cette saison dans le roster de Mike Woodson. Un exemple à suivre à bien des niveaux pour ses collègues du backcourt dont le cerveau et l'application ont disparu cet été : JR Smith et Iman Shumpert. Pour le plaisir, et même si ça ne rend pas honneur à l'Argentin : [youtube hd="0"]http://www.youtube.com/watch?v=nk-M-9gUWBk[/youtube]