Indiana, l’attaque en berne

Les Indiana Pacers affichent des lacunes offensives inquiétantes pour un contender si près du début des playoffs.

Indiana, l’attaque en berne
La devise des Pacers cette saison n'a jamais vraiment été "Droit au but". Sous les ordres de Frank Vogel, Indiana s'est toujours concentré en priorité sur le fait de défendre le plomb, limitant même la plupart de ses adversaires autour des 80 points. Une tactique qui n'obligeait pas Paul George et ses coéquipiers à réussir des cartons offensifs, mais simplement à marquer plus de paniers que l'adversaire. En début de saison, ils avaient même attendu le 15 octobre, soit leur 8e match, avant de dépasser la barre des 100 pts. Un peu moins impériaux en défense aujourd'hui, les leaders de la Conférence Est sont bien plus embêtés par leurs difficultés offensives. [superquote pos="d"]Vogel : "Je ne sais pas ce qu'il se passe..."[/superquote]Individuellement, Paul George, Roy Hibbert et Lance Stephenson, trois All-Stars ou presque ("Born Ready" l'aurait mérité au moment de la sélection) ont perdu de leur superbe des deux côtés du terrain et la finition collective est à des années-lumière de ce qu'on attend d'un contender. Face aux Cavs, la nuit dernière, les Pacers ont shoote à moins de 35% lors de 3 des 4 périodes du match. Des jumpers ouverts manqués, des tirs compliqués pris depuis plus d'un mois par George (qui tourne à 42.6% après avoir démarré en fanfare), une circulation de balle plus aussi propre, tout ou presque est en train de dérailler dans ce secteur. Le plus inquiétant, c'est peut-être que Frank Vogel ne semble pas savoir où se situe le problème ni comment le régler.
"Je ne sais pas ce qu'il se passe. On aurait réglé ça si ça avait été aussi simple. On joue contre nous-mêmes désormais, avec l'envie d'atteindre un niveau de jeu dont on est très loin à l'heure actuelle. Tout le monde est frustré", a expliqué le coach d'Indiana.
Cadre du vestiaire depuis son arrivée l'année dernière, David West a lui aussi du mal à saisir les difficultés offensives de son groupe.
"Je ne comprends vraiment pas. On fait ce qu'on peut mais ça ne fonctionne pas. On ne shoote pas bien et on a du mal à mettre des paniers. Maintenant, on fait ce qu'on peut en défense, mais vous ne pouvez pas gagner de matches si vous ne mettez pas la balle dans le panier. On a fait tout ce que les équipes en difficulté font : des réunions avec le staff, des réunions entre joueurs, etc... Mais on est toujours en quête de réponses".

George, Hibbert et Stephenson, pas encore des stars

D'aucuns ont directement mis en cause Paul George, leader supposé de l'équipe. Il est vrai qu'après un démarrage canon (on parlait de lui comme un MVP potentiel après deux mois), l'ailier All-Star a connu son lot de difficultés extra-sportives et a eu du mal à retrouver le "two-way style" qui en faisait un rival crédible pour Kevin Durant et LeBron James. George n'a pas encore la carrure d'une superstar, mais cette période compliquée devrait lui permettre de progresser pour se rapprocher de ce statut à l'avenir. Idem pour Roy Hibbert, surclassé par Joakim Noah dans l'opinion publique pour le titre officieux de meilleur pivot de la Conférence Est ou Lance Stephenson, machine à triple-doubles soudainement réduite à des prestations anecdotiques. Evan Turner a lui pour l'instant du mal à peser réellement et à intégrer tous les systèmes de sa nouvelle équipe. Les quatre dernières défaites d'Indiana ont mis en lumière cette disette en attaque : 71 pts inscrits contre Memphis, 77 contre Chicago, 78 face à Washington et 76 la nuit dernière à Cleveland... Face à Miami la semaine dernière, les Pacers ont montré qu'à défaut d'excellence offensive, ils pouvaient sortir vainqueurs en imposant un rude défi physique sans se soucier vraiment de leur pourcentage au shoot. Une tactique qui fonctionne généralement de manière ponctuelle, mais pas sur le long terme ou sur l'ensemble d'une campagne de playoffs. C'est vraisemblablement en partageant mieux la balle et en retrouvant la simplicité qui faisait leur force lors de la première partie de saison que les Hoosiers devraient retrouver leur identité. Une victoire cette nuit face aux intraitables Spurs (17 victoires de suite), les aideraient bien à remettre le pied à l'étrier à quelques encablures du début des playoffs...