Phoenix Suns, ils sont devenus fous !

Les Phoenix Suns rêvent de faire venir Carmelo Anthony et LeBron James cet été. Une démarche irréaliste qui témoigne des intentions nouvelles de la franchise.

On a envie d’aimer les Phoenix Suns. On a toujours envie d’aimer une équipe jeune et spectaculaire avec un coach inexpérimenté mais déjà victorieux. On veut aimer les équipes surprises et les belles histoires. Quelque part, les Suns de Jeff Hornacek, de Goran Dragic, des frères Morris, de Gerald Green et compagnie étaient l’une des belles épopées de la saison écoulée. Malgré un bilan très flatteur de 48 victoires et 34 défaites, la franchise de l’Arizona a manqué les playoffs au bout du suspense, dépassée par l’expérience des redoutables Memphis Grizzlies et des coriaces Dallas Mavericks. L’histoire était belle mais elle n’est pas encore finie. Malgré cette non-qualification en playoffs, La franchise est plein de promesses. On a envie de voir des stars aux Phoenix Suns. On parle là d’une équipe historique qui se démarque par son sens du spectacle, ses exploits offensifs et les nombreux joueurs charismatiques qui ont porté ses couleurs, de Charles Barkley à Steve Nash en passant par Paul Westphal ou Kevin Johnson. Les Suns ont toujours pratiqué du beau basket – ou presque – élément essentiel de la culture de la franchise. Mais ils n’ont jamais été champions. L’équipe actuelle a du talent et du potentiel mais elle non plus n’a pas la carrure d’un candidat au sacre. Les dirigeants le savent. On ne gagne pas un titre NBA sans un, voire deux, des quinze meilleurs basketteurs de la planète. Les Suns ont de l’ambition et ils ont besoin de sa superstar. Après leur beau parcours en playoffs en 2013, les Golden State Warriors ont eu des intentions similaires en se positionnant sur Dwight Howard avant de finalement recruter Andre Iguodala. Phoenix vise encore plus grand.

Le rêve des Phoenix Suns

On pourrait avoir envie de voir LeBron James et Carmelo Anthony sous la tunique orange et blanche des Phoenix Suns. Mais on sait tous, au fond de nous, que ça n’arrivera pas. Adrian Wojnarowski a lâché une nouvelle pépite hier soir, en annonçant que la franchise de l’Arizona était désormais en conquête afin de signer à la fois LeBron et « Melo » cet été. Phoenix a l’espace nécessaire pour distribuer les contrats maximum. Mais même pour 24 ou 25 millions de dollars annuels, ni James ni Anthony ne viendront aux Suns, aussi attirants soient-ils. Si les dirigeants sont conscients qu’ils ont besoin d’une superstar pour gagner, les joueurs le sont aussi. Les stars s’associent avec les stars. Les meilleurs joueurs se regroupent. Certains peuvent trouver cela triste mais c’est la réalité actuelle du marché. Dwight Howard voulait jouer à Houston et surtout il voulait jouer avec James Harden. LeBron James et Carmelo Anthony ne voudront pas jouer avec Eric Bledsoe et Goran Dragic. Les Suns ne sont pas encore un candidat au titre et même l’arrivée de l’une des deux stars ne suffiraient pas à remporter une bague (même si, évidemment, la franchise aurait tout de même une put*** d’allure). [caption id="attachment_126706" align="alignright" width="300"] Gordon Hayward, une cible plus réaliste pour les Phoenix Suns ?[/caption] On aimerait voir les Phoenix Suns comme un favori mais la réalité est tout autre. L’Arizona n’est pas un grand marché mais la cité demeure attractive aux yeux des joueurs. Mais pas des plus grandes stars. Pas sans un effectif déjà intercalé parmi les quatre meilleurs de sa Conférence. Pour l’instant, la franchise doit plutôt viser les free agents de la catégorie « B » ou « B+ » à savoir les Gordon Hayward, Luol Deng, Greg Monroe et compagnie. Mais ces joueurs sont au mieux des lieutenants, pas des superstars. Et là encore, les dirigeants le savent. Tout est ensuite une question d’appréciation : faut-il jouer les playoffs coûte que coûte quitte à passer un ou deux tours ou faut-il vraiment viser le titre et rien d’autre ? Si la franchise opte pour la seconde solution, elle devra sans doute trouver d’autres moyens, d’autres opportunités pour se frayer une route parmi les meilleures équipes de la ligue. Les San Antonio Spurs sont un modèle pour plusieurs franchises mais le groupe de Gregg Popovich est unique en son genre et, on le répète, pour gagner, il est préférable de compter dans ses rangs l’un des meilleurs joueurs du monde. Pour le dénicher, deux options s’offrent aux équipes NBA : a) la free agency, mais Phoenix a peu de chance de signer LeBron James ou Carmelo Anthony (ou même Chris Bosh, bordel, on n’est pas dans NBA2K), b) la draft, mais à priori les Suns seront désormais trop forts pour piocher parmi les meilleurs choix.

Un avenir radieux ?

[caption id="attachment_131117" align="alignleft" width="300"] Les Phoenix Suns, une équipe pleine d'avenir.[/caption] Il existe en réalité une troisième option, inspiré par les Houston Rockets récemment. En 2012, la franchise texane a mis la main sur James Harden après avoir cumulé les assets (tours de draft, jeunes joueurs, etc). Phoenix est dans une situation similaire. La franchise avait quatre premier choix de draft au premier tour cette année et en possède encore trois la saison suivante. Elle dispose également de joueurs intéressants comme Goran Dragic, les frères Morris, Alex Len ou encore Eric Bledsoe (restricted free agent). Les Suns sont en bonne position pour faire des offres alléchantes aux équipes susceptibles de perdre leur superstar. La situation de Kevin Love aux Wolves est le parfait exemple. Les dirigeants de Phoenix peuvent proposer plusieurs jeunes joueurs et des tours de draft – de quoi reconstruire une franchise – à Minnesota en l’échange de l’intérieur All-Star. Phoenix tiendrait alors sa superstar. On parle là de Kevin Love mais cet exemple peut s’appliquer avec d’autres joueurs majeurs susceptibles de quitter leur équipe dans les années à venir. Les Phoenix Suns sont un peu les penchants des Toronto Raptors dans la Conférence Est. Deux équipes à la mode. Deux franchises que l’on veut aimer (petite nuance : les Suns ont un vrai passé glorieux tout de même). Deux candidats… au « tanking » en début de saison dernière. Par la force des choses, les Raptors et les Suns doivent désormais trouver un nouveau moyen pour attirer une star. Les deux équipes ont dépassé les attentes et ne peuvent plus miser sur la draft. Les Suns veulent s’inviter dans la cour des grands et manger dans l’assiette des franchises les plus attractives sur les dossiers Carmelo Anthony et LeBron James. Mais ils ne sont pas encore prêts. Ou alors c’est peut-être juste le soleil qui leur tape sur la tête.